Tuesday, March 19, 2024
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Les islamophilistes, tontons flingueurs de la bureaucratie française

Paris – La bataille de Syrie a constitué un tournant majeur dans la guerre médiatique moderne, par son ampleur, sa…

By René Naba , in France Média Syrie , at 14 décembre 2013

Paris – La bataille de Syrie a constitué un tournant majeur dans la guerre médiatique moderne, par son ampleur, sa durée et sa violence, de même que par la démultiplication des outils de communication individuels (blogs, Facebook, twitter). En superposition aux médias traditionnels, cette déclinaison médiatique a entrainé une surexposition de l’information et mis en œuvre de nouveaux intervenants sur la scène médiatique, de nouveaux prescripteurs d’opinion, recyclés via la notoriété du micro blogging en autant d’amplificateurs organiques de la doxa officielle. Les drones tueurs de toute pensée dissidente.

Des islamophistes faisant office de véritables prédicateurs des temps modernes, rompant avec la traditionnelle retenue des universitaires, à coups d’anathèmes et d’invectives, pour l’intimidation et la criminalisation de leurs contradicteurs. Une évolution amorcée aux Etats-Unis par les néoconservateurs, en 2003, lors de l’invasion américaine de l’Irak et définitivement consacrée par les intellectuels organiques français, lors de la bataille de Syrie, dix ans plus tard.

La chaine transfrontière qatariote Al Jazira, dans le Monde arabe, s’est particulièrement distinguée dans ce domaine, en raison du rôle aiguillon du Qatar dans les soulèvements arabes et du rôle mobilisateur de ce vecteur dans le conditionnement de l’opinion.   https://www.renenaba.com/le-qatar-une-metaphore-de-la-france-en-phase-de-collapsus/

La France, dans le Monde occidentale se détachera aussi du lot en raison de son double statut d’ancienne puissance mandataire, artisan du démembrement de la Syrie, et de parrain de l’opposition off-shore syrienne.

I- Le  dispositif français

Pour la bataille de Syrie, la «Mère de toutes les batailles» des stratèges français, celle qui devait permettre tout à la fois d’assurer la réélection de Nicolas Sarkozy, de restaurer le prestige terni d’Alain Juppé évincé de son rôle diplomatique en Libye au profit de Bernard Henry Lévy, de compenser le déclassement de la France par la prédation des économies énergétiques arabes (Libye, Syrie, Sud Soudan) et de confirmer enfin les qualités de chef de guerre du nouveau président socialiste François Hollande, le dispositif politico-médiatique français présentait la configuration suivante:

Trois franco syriens aux avants postes: Bourhane Ghalioune, premier président de l’opposition offshore, sa porte-parole, Basma Kodmani, ainsi que la sœur de cette dernière, Hala, animatrice d’une structure oppositionnelle à Paris, l’association «Sourya Houryia» (Syrie Liberté), fondée en Mai 2011, c’est-à-dire au déclenchement des premiers troubles, un poste qu’elle a cumulé avec ses fonctions journalistiques à Libération. Cet attelage claudicant a d’emblée frappé de suspicions les intentions françaises en ce que le profil de ces trois binationaux a renvoyé au précédent géorgien de Salomé Zoubachvili, binationale franco-géorgienne, ministre des Affaires étrangères de Géorgie après avoir été ambassadeur de France et que cette dualité a pointé sa nature hybride et joué en sa défaveur, posant le problème du bien-fondé d’une décision visant à confier la direction de l’opposition syrienne à des membres de la fonction publique française, c’est-à-dire à des salariés de l’ancien pouvoir colonial.

Quatre autres français émargeant sur le budget de l’état français ont complété cette force de frappe médiatique: L’universitaire François Burgat, en tandem avec Ignace Leverrier de son vrai nom Wladimir Glasman, bibliothécaire, puis archiviste à l’ambassade de France à Damas dans la décennie 2000; Mathieu Guidère, ancien interface du prince Jouhane du Qatar à Saint Cyr et professeur d’Islamologie à Toulouse; Jean Pierre Filiu, ancien diplomate recyclé dans l’enseignement, blogueur au journal en ligne Rue 89;  Enfin, dernier et non des moindres, l’universitaire Thomas Pierret dans le site en ligne Médiapart, ancien disciple du politologue Gilles Kepel, rallié à l’islamologie de François Burgat. Soit au total six faux nez de l’administration française. https://www.renenaba.com/lhomme-de-lannee-2011/.

Au sommet de l’édifice, une instance de légitimation codirigée par François Burgat, patron de thèse du pré-doctorant Nabil Ennasri, et par Pascal Boniface, Directeur de l’IRIS, et éditeur du qatarologue. Un tandem à l’effet de conférer sans doute de la consistance au thésard et de l’oindre de l’onction scientifique de leur magistère moral. Rare cas de fusion intellectuelle entre un auteur et son éditeur, leur osmose éditoriale s’est matérialisée par cette interview qui s’est apparentée par moments à un exercice d’auto célébration auto promotionnelle.

http://www.iris france.org/informezvous/blog_pascal_boniface_article.php?numero=229

II Les islamophilistes, un fonctionnement réticulaire fondé sur un discours diffluent et un argumentaire en forme de palindromes.

Pour une guerre éclair, qui devait faire «chuter Bachar Al Assad tous les deux mois», le plan de bataille se voulait parfait dans l’esprit de ses promoteurs. Il se révèlera cacophonique et inopérant, voire même contreproductif du fait de la morgue intellectuelle

  1. A- Un fonctionnement réticulaire ou le syndrome Ahmad Chalabi 

Réédition d’un scénario éculé, le dispositif en vigueur à l’encontre de la Syrie a été identique à celui mis en place à propos de l’Irak, justifiant une fois de plus le constat de Pierre Bourdieu sur «la circulation circulaire de l’information», tant au Qatar, à travers Al Jazira, qu’en France, via le quotidien Libération. Ainsi Ahmad Ibrahim Hilal, responsable de l’information sur la chaîne transfrontière qatariote, a agi depuis les combats de Syrie, il y a trois ans, en couple et en boucle avec son propre frère Anas Al Abda, proche du courant islamiste syrien et membre du CNT, au diapason du tandem parisien formé par Basma Kodmani, premier porte-parole du CNT et sa sœur Hala Kodmani.

Cette proximité a posé le problème de la conformité déontologique de l’attelage. Amplifié en France au niveau arabophone par Radio Orient, la radio du chef de l’opposition libanaise, Saad Hariri, partie prenante au conflit de Syrie, -du jamais vu dans les annales de la communication internationale-, ce dispositif a frappé de caducité le discours médiatique occidental au même titre que le discours officiel syrien, en ce qu’il a été obéré par «le syndrome Ahmad Chalabi». Un Syndrome du nom de ce transfuge irakien qui avait alimenté la presse américaine des informations fallacieuses sur l’arsenal irakien, via sa nièce journaliste en poste dans l’une des principautés du golfe, implosant la crédibilité de l’employeur de la journaliste vedette du New York Times, Judith Miller, passée à la postérité comme étant «l’arme de destruction massive de la crédibilité du New York Times dans la guerre d’Irak». Ce dispositif a créé une fâcheuse confusion de genre entre pouvoir et contrepouvoir. Il explique partiellement le désastre diplomatique de la France en Syrie, révélant la vulnérabilité de la presse française à l’égard du pouvoir.

Une dizaine de journalistes de premier plan ont démissionné d’ «Al Jazira» en signe de protestation de sa couverture «partiale» des évènements de Libye et surtout de Syrie, emportant avec eux la crédibilité de la chaîne.

Promue désormais à la fonction de «lanceur d’alerte» de la stratégie occidentale à l‘encontre du Monde arabe, Al Jazira a ainsi sinistré, en l’espace d’un semestre, sa réputation patiemment construite en quinze ans, et sabordé du coup son monopole sur les ondes panarabes. Par «le fait du prince» et de son maître. https://www.renenaba.com/al-jazeera-la-fin-dune-legende/

B – Le discours diffluent des deux «tontons flingueurs» la bureaucratie française: Ignace Leverrier et François Burgat.

Se voulant les deux gyrophares de la «Révolution syrienne», Ignace Leverrier et François Burgat se révèleront, par leurs abus et leurs bévues, leurs approximations et leurs distorsions, de même que par leurs contorsions intempestives dans le débat public, comme les «tontons flingueurs» de la bureaucratie française. Deux anciens résidents français à Damas, qui ont en commun le fait de n’avoir jamais produit un texte critique sur le pays hôte, durant le séjour du premier comme bibliothécaire dans la décennie 1980, le second, comme directeur de l’IFOP (Institut Français de Damas), dans la décennie 2000. Ils compenseront leur mansuétude ancienne à l’égard de leur ancien pays hôte, en faisant de la Syrie une véritable terre de mission. De ce pays anciennement sous mandat français, leur chasse gardée.  Se targuant de leur expertise non pour éclairer l’opinion, mais pour la conditionner, ils se livreront à une véritable police de l’internet pour traquer toute opinion dissidente dans la pure tradition des officiers des affaires indigènes.

Un tandem affligé d’une pensée diffluente, nullement animé d’un discours performatif créateur de situation, mais d’un discours diffluent en ce que le cheminement de la pensée se fait selon un raisonnement clair incluant affirmation de principes et dénonciations, mais progresse par digression; Un trouble du cours de la pensée par enchainement selon des associations inusitées; Une pathologie connue en psychiatrie sous l’expression du «syndrome de la maladie du coq à l’âne».

Basique dans leur raisonnement, ils éluderont la complexité du problème par une approche manichéenne, ignorant gravement les enjeux énergétiques de ce conflit transrégional, particulièrement le fait que l’Occident en crise systémique d’endettement se projettera en Libye et en Syrie dans une stratégie de prédation économique en vue de compenser la perte des deux piliers sud de l’Union pour la Méditerranée, l’égyptien Hosni Moubarak et le tunisien Zine El Abidine Ben ALI; deux pivots d’une structure destinée à sanctuariser Israël et à ostraciser l’Iran par l’acceptation de facto de l’état hébreu au sein d’une organisation groupant conjointement Arabes et  Israéliens. Leur animosité à l’égard de leurs contradicteurs s’est constamment exprimée sur un ton inquisitoire et accusatoire. Une véhémence imputable sans doute au fait que la supercherie de l’attelage de l’opposition offshore sur la base de binationaux franco syriens, démasquée, a contrarié prématurément leur plan. Le signataire de ce texte en a pointé sa dangerosité en ce que cette imposture a considérablement affecté le cours de la révolution syrienne.

La propulsion au poste de porte-parole de l’opposition syrienne de Basma Kodmani, chercheuse à l’IFRI (Institut Français de Relations Internationales), le fortin atlantiste de la pensée stratégique de la diplomatie française, de surcroît ancienne directrice de la branche régionale de la Ford Foundation au Caire, et auditrice assidue au Forum de Bilderberg, la plateforme décisionnelle des cosmocrates de la trilatérale (Etats-Unis, Europe, Japon) a été perçue par des franges de l’opinion arabe comme une volonté de conférer un halo de modernité à une opposition largement dominée par les «Frères Musulmans». Une caution moderniste à une alliance rétrograde. La controverse dont elle a fait l’objet a témoigné de la vive prévention que sa personne suscitait, en même temps que de l’ampleur du déchirement de la classe politique et intellectuelle arabe à l’égard du drame syrien et des enjeux que sous-tend la conquête de Damas tant au plan de la stratégie régionale qu’au niveau de l’imaginaire collectif arabe.

Personnage public et médiatique, elle a eu droit à plusieurs portraits dans la presse internationale à sa prise de fonction en tant que porte-parole de l’opposition syrienne. Certains textes ont été élogieux, d’autres plus réservés. Cela a été le cas au Royaume Uni où une critique de l’opposition syrienne off-shore a ainsi été faite dans le très sérieux quotidien britannique «the Guardian» sans susciter la moindre réaction hostile des confrères de l’auteur du papier. Le jeu normal de la démocratie.  http://www.theguardian.com/commentisfree/2012/jul/12/syrian-opposition-doing-the-talking

Mais il en a été différemment en France, où la corporation politico médiatique se déchainera contre l’auteur d’un portrait de celle qui était destinée à faire office d’ «oriflamme de la Liberté guidant le monde obscurantiste arabe». Texte sévère et antérieur au texte du journal britannique. Pourquoi une telle véhémence? Sans doute en raison du fait que le défaut de la cuirasse a été pointé et révélé, par contrecoup, l’amateurisme de ses concepteurs. https://www.renenaba.com/la-controverse-a-propos-de-basma-kodmani/

C- François Burgat: La chute d’une idole

Crédité d’une analyse lucide du phénomène islamiste algérien, dans la décennie 1990, Burgat, en état de lévitation jubilatoire au déclenchement du «printemps arabe», en 2011, avec la montée en puissance des Frères Musulmans, se vivra comme l’équivalent laïc du très controversé Mufti de l’Otan, Cheikh Youssef Al Qaradawi. Il se laissera fasciner par la posture de l’oracle que des courtisans intéressés l’ont invité avec empressement à camper pour la satisfaction de leurs propres desseins.

Une posture qui lui sera fatale tant en Tunisie, qu’en Libye, qu’en Syrie, trois pays qui relevaient de son domaine de spécialisation. Jadis islamologue de renom, il se distinguera dans la bataille du «printemps arabe» par quatre faits d’armes peu glorieux: Son attaque oblique contre le site oumma.com, son principal hébergeur, son analyse tortueuse de la Syrie, sa déroute intellectuelle tunisienne et sa carbonisation en Libye.

L’attaque menée par l’intellectuel français contre le site oumma.com, via un journal algérien, a surpris bon nombre d’observateurs en ce qu’elle a manqué d’élégance. Par sa violence, elle est apparue comme d’une grande perfidie pour quiconque connait les liens d’amitié et l’hospitalité dont l’universitaire a constamment bénéficié dans les colonnes du site. Empruntant le procédé de l’attaque oblique, la marque des personnes à qui fait défaut l’élégance du courage, Burgat s’est  dévoyé et s’est dévoilé, manquant aux règles les plus élémentaires de la courtoisie et de la confraternité, de même qu’aux règles de la loyauté dans le combat politique. Sans doute saisi par la panique qui s’est emparée des cercles atlantistes devant les revers consécutifs de ses protégés de l’opposition syrienne off-shore. Un comportement indigne d’un universitaire supposé être de renom. François Burgat a reproché à Oumma.com ce que précisément il lui est reproché: son alignement inconditionnel et absolu aux thèses islamo atlantistes, sans la moindre tolérance pour une opinion divergente.

L’attaque de François Burgat http://lequotidienalgerie.org/2013/06/09/oumma-com-un-site-sous-influence
La réplique d’oumma.com à la «calomnie fielleuse» de FBurgat http://oumma.com/17010/reponse-aux-mensonges-ehontes-de-francois-burgat

D – La Libye, la Tunisie et la Syrie, points d’orgue de la défragmentation mentale de François Burgat. 

FBurgat soutiendra, contre toute évidence, qu’«Après la chute de Kadhafi, la marche des modérés vers le pouvoir» a été amorcée, développant en cela une thèse identique à celle de Bernard Henry Lévy, le parrain originel de l’opposition off-shore syrienne, alors que les quatre faits majeurs de la Libye post Kadhafi auront été des actes hostiles à leurs libérateurs: Attentats contre deux pays occidentaux alliés de la Libye (l’assassinat de l’ambassadeur américain à Benghazi et l’attentat contre l’ambassade de France à Tripoli); Enlèvement du premier ministre libyen, ami des occidentaux, et, sur fond de talibanisation du Mali par les organisations caritatives du Qatar du type Ansar Eddine, et de prolifération de l’arsenal libyen du Sahel à la Syrie, la transformation du sud de la Libye en quartier général d’AQMI, la branche Maghreb d’Al Qaida; Ce qui a contraint la France de lancer l’opération Serval pour stabiliser un pays qui relève de sa chasse gardée et déstabilisé, paradoxalement, par son ami privilégié, le Qatar, alors que les Etats Unis tenteront de donner un coup d’arrêt à la dérive libyenne, en menant un raid aérien pour la capture d’un chef djihadiste, Abou Anas Al Libye, responsable des attentats anti américains de Tanzanie et du Kenya dans la décennie 1990. http://www.atlantico.fr/decryptage/mouammar-kadhafi-libye-islamistes-167316.html

Son aveuglement lui a valu d’ailleurs dans certains cercles intellectuels le sobriquet de «Burgat-Burka», en signe de dérision à son alignement inconditionnel aux Frères Musulmans. Replié en Jordanie après sa déconfiture intellectuelle, doté néanmoins d’un substantiel pactole de deux millions d’euros, -une subvention du Conseil Européen des Relations Extérieures, en guise sans doute de bonus pour services rendus par ce conférencier de l’Otan à la cause atlantiste-, FBurgat, d’une manière répétitive, tantôt sur son mur de lamentation Facebook, tantôt dans des articles de presse, inonde la planète de ses jérémiades, déversant sa haine sur ces censeurs. Sa mauvaise foi aussi.

Ainsi sur son Facebook en date 22 juin 2013, le message suivant: François Burgat – Pierre: le débat ici n’est pas sur la Libye mais sur le rôle que joue René Naba, l’ami défenseur de Michel Samaha, le directeur de la com de Bachar Al Assad, depuis le début des printemps arabes. Pour Naba la Libye (de Lokerbie) était mieux que celle d’aujourd’hui. Cela en dit très long sur la réalité de son rôle dans la crise syrienne, objet de mes attentions du moment qui m’a valu la diatribe que Naba a posté contre moi sur son site, et que Palestine Solidarité a eu l’épouvantable mauvais gout de reprendre à son compte !:-)

Naba Lockerbie ? et Non Moussa Koussa, l’ancien chef des services de renseignements libyéen, exfiltré par les occidentaux durant l’offensive de l’Otan contre la Libye, en mars 2011, et rallié au Prince Bandar Ben Sultan le chef des services de renseignements saoudiens, le financier de vos amis djihadistes de Syrie?

Coutumier de la diversion, François Burgat accuse donc un de ses contradicteurs, le signataire de ce papier, d’être un suppôt des dictateurs arabes Mouammar Kadhafi (Libye) et Bachar Al Assad (Syrie), sans la moindre argumentation, feignant d’oublier que sa cible aura été l’auteur de deux ouvrages critiques sur la Libye bien avant que le guide libyen ne plante sa tente dans le périmètre de l’Elysée, de surcroît le premier journaliste de l’espace francophone à avoir édité un ouvrage dénonçant l’affairisme syro libanais du temps de la primature Rafic Hariri, avec la bienveillance de la France chiraquienne, alors que François Burgat, officiant en tant directeur de l’Institut français de Damas, ne s’est jamais hasardé à la moindre production sur cette scandaleuse situation.

Ah la belle prudence de la recherche pour la préservation de postes rémunérateurs… Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.

Sur la Libye, des titres sans ambiguïté, qui laissent apparaître FBurgat pour un hâbleur, voire un bonimenteur ou pire un menteur.

https://www.renenaba.com/kadhafi-le-fossoyeur-de-la-cause-nationale-arabe/https://www.renenaba.com/libye-la-revolution-comme-alibi/https://www.renenaba.com/kadhafi-portrait-total-3/ri.

Sur l’affairisme triangulaire entre Jacques Chirac-Rafic Hariri et le vice-président Syrien de l’époque Abdel Halim Khaddam, qui a gangréné la vie publique des trois pays France,  Syrie et Liban, CF. https://www.renenaba.com/hariri-de-pere-en-fils-hommes-d-affaires-premiers-ministres/

Récidiviste, il brandira, tel un trophée, un texte de son compère Leverrier Glasman paru le 29 octobre 2013 dans Le Monde, qu’il relayera, jubilatoire, à ses ouailles.

René Naba Pro Assad? Vraiment? 

Qui parle et de quoi parle-t-on? De ce journaliste, chrétien de naissance, menacé de mort par les milices phalangistes, alliées des Syriens à l’époque, pour s’être refusé à un alignement sectaire durant la guerre interconfessionnelle libanaise (1975-1990)? De ce journaliste libanais en poste à l’AFP Beyrouth qui a subi le siège de l’armée syrienne de la capitale libanaise durant l’épisode de Tell el Zaatar, l’été 1976, de même que les tracasseries de la censure syrienne tout au long de sa carrière durant ses reportages à Damas, quand les tontons flingueurs de la bureaucratie française, -Burgat Leverrier-, bénéficiaient de la protection diplomatique française du fait de leur fonction en Syrie avec les indemnités d’expatriés y afférentes. Quand Basma Kodmani et sa sœur Hala vivaient au crochet de l’état syrien, protégées par l’immunité diplomatique de la fonction de leur père?  Ah le zèle des résistants de la dernière heure.

Entre les bénéficiaires de la protection diplomatique et les correspondants de guerre sans sas de sécurité, sans filet de secours, sans même gilet pare-balles à l’époque, entre les intellectuels médiatiques et les bi nationaux, il existe une différence d’échelle, ce que semblent ignorer les apprentis censeurs, mais qu’il m’importe de leur préciser: Quand le Liban, l’Algérie, la Syrie, l’Irak, la Libye, sont ravagés par la guerre civile,  l’universitaire se borne à conjecturer, à l’abri du besoin, du gite et du couvert. A vérifier dans l’irréalité des chiffres et des lettres, la validité de ses hypothèses, quand les binationaux d’une double culture, pâtissent dans  la chair de notre chair, les déchirures de notre pays  d’origine. Avec en perspective un nouvel exode. Trente mois de conflits, 120.000 morts, près d’un million de déplacés autant de réfugiés, n’ont pas pour autant affectés le niveau de vie de François Burgat et d’Ignace Leverrier, ni leurs rémunérations, ni celles des bi nationaux franco syriens membres de l’opposition offshore.

Dans une belle démonstration du fonctionnement réticulaire de son clan, ce message de ILeverrier, relayé par FBurgat sur Facebook sera amplifié par Kodmani Junior sur son site http://souriahouria.com/modalites-et-supports-de-la-communication-du-regime-syrien-par-ignace-leverrier. De nouveau sur la page Facebook de FBurgat, visiblement hanté par son contradicteur, au point de laisser ainsi toute latitude à des commentaires d’une grande indigence morale, quand bien même passibles de poursuite pour diffamation.

Zaineb B-l René Naba grande figure du journaliste mercenaire ou plus exactement du mercenaire journaliste… Hier, à 17:18 ·

Naba, journaliste mercenaire? Que dire de François Burgat, le subventionné européen, bénéficiaire, -en sus de son salaire de l’ordre de dix mille euros par mois environ, au titre de Directeur d’Institut expatrié-, d’une subvention de deux millions d’euros du Conseil européen des relations extérieures.

Avec,  en prime, aux frais du contribuable, une prolongation d’activité au-delà de l’âge de la retraite pour vaticiner sur le Monde arabe et musulman des propos du genre «Assad diviser pour survivre» , le titre de son dernier ouvrage «Pas de printemps pour la Syrie», comme si la règle «divide to rule» n’avait pas été poussée à son paroxysme par les colonisateurs européens pour maintenir leur emprise sur la sphère arabo-musulmane. Drôle de raisonnement que d’imputer au pouvoir syrien l’échec de son opposition à le renverser, et non à leurs divisions, nombreuses, et à leur incompétence, criarde.

Que dire de la sœur de la gérante du site, Basma Kodmani, multicartes émargeant sur une pluralité de budget: Un budget français en tant qu’universitaire française, et, en sa qualité de directrice de l‘ARI (Arab Reform Initiative), une rétribution de fonds mixtes de cette structure financée notamment par les Emirats arabes Unies. Une structure initiée par Harry Siegman, membre du Council of Foreign Relations, activiste influent de la communauté juive progressiste de New York, via son lobby «ME-USA project», le projet américain pour le Moyen-Orient. Au point que les Frères Musulmans de Syrie réclameront son expulsion de la direction de l’opposition pour ses extravagances diplomatiques et financières.

Que dire de Bourhane Ghalioune, qui quémandait au Qatar, en sus de son salaire d’universitaire français, un million de dollars tous les cinq jours, pour son train de vie de chef de l’opposition et autant pour l’Armée Syrienne Libre? Soit en 18 mois de présidence près de 108 millions de dollars. Un salaire de PDG d’une multinationale. Vive les révolutions pétro monarchiques. A propos de la demande démission de Basma Kodmani par les Frères Musulmans et du virement par le Qatar d’un million de dollars chaque cinq jours à Bourhane Ghalioune. CF: «La Brigade Al Farouk nous tue», message des combattants de l’intérieur à la hiérarchie de l’opposition sur les exactions de la brigade Al Farouk à Homs  http://www.al-akhbar.com/node/63540.

http://www.al-akhbar.com/sites/default/files/pdfs/20120418/p21_20120418.pdf

E – Romain Caillet: L’appendice thésarde de François Burgat

En une belle démonstration du fonctionnement réticulaire du réseau, le message de FBurgat a été en activement relayé et commenté par son appendice thésarde basée à Beyrouth, Romain Caillet, en un langage châtié qui fait honneur à l’Université française et à la perspicacité de son tuteur quant au choix de son disciple.

‏@RomainCaillet : L’agent iranien René Naba, sévissant sur http://Oumma.com, et ses contradictions

RCaillet, boursier de l’Etat français apparait d’ailleurs au vu de sa production comme un des principaux pourvoyeurs du site néo islamiste Islametinfo:

@Islametinfo René Naba dans le genre paternaliste n’est pas mal non plus : https://www.renenaba.com/l-islam-otage-du-wahhabisme/

Du bel usage des bourses de l’enseignement supérieur et de la rigueur de la recherche académique. Agent iranien René Naba? Dans le genre paternaliste? Voyons voir. http://blogs.mediapart.fr/blog/hedy-belhassine/221013/larabie-saoudite-un-royaume-des-tenebres .

Nullement saisi par le doute surtout lorsqu’il s’agit de campagne de désinformation préludant aux offensives atlantistes contre le Monde arabe comme ce fut le cas en Irak, et la guerre anti soviétique d’Afghanistan, le plus grand détournement du combat arabe de la Palestine vers Kaboul, le quatuor -François Burgat, Ignace Leverrier-Thomas Pierret  Romain Caillet- se lancera à l’assaut d’Oumma.com.

Romain Caillet ‏@RomainCaillet – 8 Nov @Mu_Ha_Mad @SimNasr http://Oumma.com n’est pas un site d’information mais une officine de propagande pro-iranienne et pro-Assad

Alors rebelote: Oumma.com pro iranien ? Victime d’une «prise de guerre» de René Naba?   Monstruosités proférées François Burgat et naturellement par ses phalanges, Ignace Leverrier sur les colonnes du Monde et Thomas Pierret (Médiapart), de même que Romain Caillet, sans possibilité d’exercer un droit de réponse tant dans le Monde que Médiapart.  Voyons voir une fois encore. Oumma.com, le plus important site francophone d’Europe occidentale de sensibilité arabo musulmane, compte près d’un millier de contributeurs de différentes sensibilités, de divers horizons, notamment l’ambassadeur des Etats Unis en France, les politologues Gilles Kepel et Jean Pierre Filiu, le préfet Bruno Guigue, sans compter des théologiens, des humoristes et un capital de plusieurs milliers d’articles.

Sur ce lot, en dix ans, une cinquantaine d’articles sont attribuables à René Naba, soit cinq par an, pas tous exclusivement consacrés à la Syrie, un nombre significatif au passif colonial non purgé de la France, d’autres à la guerre d’Irak, au Liban à la Palestine, aux pétromonarchies du Golfe et naturellement aux stratégies de communication qui l’autorisent à porter la contradiction à des analyses fantaisistes. Une lecture en contrechamps du discours dominant, le traitement des angles morts de la politique internationale.

René Naba et Oumma.com pro-iranien? Ou Bandar Ben Sultan, le chef suprême du djihadisme planétaire, le plus ferme partisan de l’invasion américaine de l’Irak, qui a provoqué, par contrecoup, la destruction des assises sunnites du pouvoir irakien et permis à l’Iran de bénéficier d’un effet d’aubaine? Ou Al Qaîda, la créature de la dynastie wahhabite, dont le raid meurtrier contre les symboles de l’hyperpuissance américaine, le 11 septembre 2001, a entrainé, par ricochet, la destruction de l’Irak, en compensation de l’Arabie saoudite, chef de file sur le plan spirituel du Monde sunnite? Ou enfin la corporation de la presse atlantiste dont la propagande de guerre a préparé l’opinion occidentale à l’invasion de l‘Irak et à l’affaiblissement conséquente des Etats Unis, le meilleur allié de l’Arabie et d’Israël dans la zone?

Pointer la prééminence de ce journaliste franco libanais dans la définition de la politique éditoriale du site constitue une insulte à l’intelligentzia française, à ses lecteurs et au rôle pilote des fondateurs du site dans le développement d’un débat pluraliste en France et dans la dénonciation de nombreuses turpitudes des dirigeants arabes ou musulmans.

Sauf à vouloir jeter en pâture à l’opinion les noms de leurs contradicteurs, dans la pure tradition des «corbeaux» qui ont tant ravagé les campagnes françaises, une délation subliminale qui a constitué, sous Vichy, un des plus importants coefficients de remplissage des convois de Drancy.

Un journaliste sur un site, seul, face à la quasi-totalité des grands médias, les quotidiens parisiens subventionnés, une singularité dans le Monde occidental, tout comme les grands vecteurs audiovisuels, également subventionnés par le contribuable, responsable à lui tout seul de la défaite diplomatique et médiatique française? Insigne honneur pour une personne dont l’acharnement à son égard témoigne de l’indigence intellectuelle et mentale de ses détracteurs. Décliné sur les divers segments médiatiques, en autant de variations sur le même thème, il a retenti dans ses propos conjugués comme «le discours de vaincus» du quartette islamophiliste, signant par là-même la défaite des branquignoles de la pensée stratégique française.

Prolixe, Romain Caillet apparaitra rétrospectivement comme le premier thésard émargeant sur le budget public de l’Etat français se commettant d’office à une mission d’insulte publique, sans le moindre rappel à l’ordre de la tutelle, sans être désavoué par son patron de thèse.

F- «L’islamophilisme».

L’erreur est humaine mais sa répétition est diabolique. Un spécialiste qui se trompe lourdement sur l’objet de sa spécialisation cesse d‘être un spécialiste. Cela sera son cas en Libye, comme en Syrie, comme auparavant en Tunisie. En fait François Burgat est atteint d’islampohilisme; Un vocable utilisé dans les milieux universitaires pour désigner le zèle intempestif, sur fonds d’imprécations et d’approximations, de ces nouveaux prédicateurs de la société informelle, se départissant de leur rigueur académique pour instrumentaliser leur savoir au service de leur commanditaire, dont l’effet retard est de susciter, par contrecoup, une islamophobie. Drôle de comportement pour un universitaire grassement subventionné qui consacre une large fraction de son temps à des attaques ad hominem. Drôle d’exemple pour ses disciples. Ne décolérant pas, il usera de la même rengaine face à ses divers interlocuteurs, sans emporter leur adhésion.

Le diagnostic de Chérif Ferjani: «François Burgat en porteur de valises des islamistes»

Au scalpel, un universitaire franco-tunisien Chérif Ferjani (Lyon II) qualifiera François Burgat de «porteur de valises des islamistes», diagnostiquant sa pathologie: «François Burgat est plus fidèle à ses amis d’Ennahda que beaucoup d’islamistes qui ont fini par réaliser les impasses de l’idéologisation de l’islam…C’est l’occultation de ces faits qui permet à François Burgat de maquiller l’échec de ses amis islamistes en réussite.

Et de décortiquer sa méthode en une démonstration implacable:

Il (FB) a toujours accusé, dans les mêmes termes que ses amis islamistes, la gauche, les syndicalistes, les féministes et les laïcs qui luttent pour une démocratie respectueuse des droits humains de «connivence avec l’Occident impérialiste et la dictature. Il continue à le faire alors que c’est précisément leur résistance pacifique qui a évité jusqu’ici à la Tunisie de sanctionner le coup d’Etat islamiste par un coup d’Etat militaire ou policier comme en Egypte, soulignera Chérif Ferjani, couvrant de ridicule  l’ancienne idole de la jeunesse néo islamiste.

L’universitaire franco algérien Haoues Seniguer, (Lyon II), tempérera, pointant une forme de «néo-orientalisme non islamophobe» chez François Burgat, dans un ouvrage intitulé «Petit précis d’islamisme» paru aux Editions L’Harmattan en Novembre 2013.

Cf. annexe documentaire: L’intégralité du texte de Chérif Ferjani sur le jeu trouble de François Burgat en Tunisie.  Et sur ce lien, la totalité des analyses des chercheurs de Lyon 2 membres du Gremmo http://www.gremmo.mom.fr/ Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient.

Pour aller plus loin sur les dérives des spécialistes autoproclamés du Monde arabe  particulièrement de la Tunisie: https://www.renenaba.com/les-thuriferaires-libanais-de-la-dictature-ben-ali-sur-le-grill-tunisien/https://www.renenaba.com/les-thuriferaires-libanais-de-la-dictature-ben-ali-sur-le-grill-tunisien/

G) – Ignace Leverrier, un stakhanoviste de l’intoxication tenant un discours de vaincu.

Caméléon, Ignace Leverrier, animateur du blog «un œil sur la Syrie» au sein du journal Le Monde, se nomme Wladimir Glasman dans «Médiapart». Pétitionnaire compulsif, il entrainera son clan dans l’aventure, sa sainte trinité dans cette entreprise, sa firme dans cette pantalonnade: Le père Wladimir, son fils Frantz Glasman, stagiaire arabophone au ministère de la défense, et le Saint Esprit Viviane, médecin.  Plus clairement dit, le chef du clan, avec le Quai d‘Orsay pour corps de rattachement, et son rejeton, le ministère de la défense pour port d’attache, se trouveront ainsi en état de transfusion avec les deux ministères régaliens les plus engagés dans la bataille de Syrie.

Joueur de bonneteau, Ignace Leverrier, -de son vrai nom Wladimir Glasman, alias «Al Kazzaz», son sobriquet en arabe du temps où il exerçait ses fonctions de bibliothécaire à Damas-, n’abuse personne sauf sans doute lui-même sur ses capacités de dissimulation et de suggestion. Cet appel paru dans Médiapart porte, en effet, la signature du clan: Wladimir Glasman (2eme ligne), Thomas Pierret (15eme ligne), François Burgat (22me ligne), Romain Caillet (24eme ligne), Viviane Glasman (35eme ligne), Hala Kodmani (40eme ligne) et Frantz Glasman (60eme ligne).  http://blogs.mediapart.fr/blog/thomas-pierret/230813/syrie-qui-ne-dit-mot-consent

Mauvaise foi ou ignorance, Ignace Leverrier, en poste pendant près de dix ans en Syrie aura tout faux sur la Syrie. Ainsi à propos des armes chimiques, il estimera, le 10 septembre 2013 sur RFI, alors que le reflux occidental s’amorçait que «Damas va reporter indéfiniment la réponse sur les armes chimiques», sans se douter que la Syrie aura achevé leur démantèlement sous contrôle international moins d’un mois plus tard. http://www.rfi.fr/zoom/20130910-ignace-leverrier. Dans une opération de diversion, il ne pipera mot des otages occidentaux en Syrie, le père Paolo Dall’Oglio, un prêtre jésuite italien kidnappé par un groupe islamiste, une version locale Al Qaida, alors qu’il se proposait de négocier avec des dirigeants de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL) la libération de personnes kidnappées, de même que le sort de quatre journalistes français retenus en otages en Syrie depuis juin 2013 sans doute également par la branche syrienne d’Al Qaida, Didier François (Europe 1), Edouard Elias free-lance, Deux journalistes français, Nicolas Hénin, reporter, et Pierre Torrès, photographe.

Pas un mot également sur les méfaits au Mali d’Ansar Eddine, l’organisation humanitariste du Qatar, ni sur la duplicité du Qatar, le principal financier de l’opposition off-shore, ni sur la schizothymie de la France, son principal parrain occidental, combattant les néo islamistes au Mali et soutenant les djihadistes en Syrie. Pas un mot non plus sur le ressentiment syrien a l’égard de l’équarrissage de leur pays, au mépris des promesses formelles et écrites d’Aristide Briand, le ministre des affaires étrangères de l’époque, au négociateur français Georges Picot, ni de la reconstitution de la nouvelle alliance entre la France et la Turquie, les artisans du démembrement de la Syrie.

Cf. annexe documentaire 2  «Document Paris 2 novembre 1915 (Archives du ministère des affaires étrangères) Instructions d’Aristide Briand, ministre des Affaires étrangères (1862-1932) à Georges Picot, consul de France à Beyrouth.

L’homme boycottera ostensiblement l’un des rares chefs de l’opposition démocratique syrienne, non asservi au pouvoir de l’argent, ni à la tutelle atlantiste et pétro monarchique, Haytham Mannah, au prétexte que ce vétéran de la lutte pour les droits de l’homme n’a pas été choisi par le peuple. Comme si  tous les bi nationaux de l’opposition syrienne, confortablement installés dans les pays d’exil, à l’abri du risque et du besoin, ont été frappés du sceau de la légitimité populaire, de Ghassane Hitto (Kurde, Etats Unis) ou de Abdel Basset Sida (Kurde, Suède). Haytham Mannah, l’homme qui assurera, précisément, sur recommandation de son collègue communiste Riad Turk, la jonction de Wladimir Glasman avec Sadreddine Bayanouni, le chef de la branche syrienne des Frères Musulmans, dans la décennie 1980, marquée sur le plan syrien par la révolte de Hama (1982), désormais abondamment courtisé par les chancelleries occidentales. Ah la belle ingratitude.

Pour mémoire, Haytham Mannah recueille l’adhésion de 20 pour cent de la population syrienne contre 7 pour cent pour la coalition soutenue par I. Leverrier, selon le dernier sondage réalisé par les Américains en prévision de Genève II

Le blogueur développera, en guise d’argumentaire, une suite ininterrompue de palindromes. Un argumentaire non fulminant, qui tonne comme la foudre, mais fuligineux qui projette de la suie. Une thématique invariable avec des termes interchangeables. Omniscient, insupporté par la contradiction, il inonde son contradicteur de ses imprécations. Un de ses contestataires qui a passé deux ans dans l’audiovisuel français donne ceci sous la plume de Glasman Leverrier: «Les contradictions ne manquent pas dans l’argumentaire “nationaliste” à deux vitesses de Naba. Celui qui prive Bassma Kodmani ou Bourhan Ghalioun de leur légitimité de citoyens syriens du seul fait de leur parcours professionnel en France oublie ainsi qu’il a été lui-même de très nombreuses années un rouage discipliné de l’audio-visuel français d’Etat».

«Argumentaire nationaliste à deux vitesses de Naba»? Vraiment? 

Les mots ont un sens et ne sauraient constituer une enfilade de paroles verbales: Entre les binationaux de l’opposition syrienne off-shore et le journaliste franco libanais, il existe une différence de stature en ce que le journaliste n’a jamais porté les armes contre son pays d’origine, ni contre son pays d’adoption. Jamais appelé au renversement du système politique de son pays d’origine, depuis son pays d’adoption. Et vice  versa. Jamais la moindre subvention. La moindre faveur. Le moindre passe-droit. Jamais.

«De très nombreuses années un rouage discipliné de l’audio-visuel français d’Etat»? Vraiment ? 

Dans la pure tradition de l’agit prop des régimes totalitaires, ce bureaucrate docile, qu’il a été dans sa carrière, qui explique sa longévité administrative, ignore l’irrévérence dont peuvent faire preuve des journalistes impertinents. Sans craindre le ridicule, il assignera une servitude de servilité à l’ensemble du personnel de l’audiovisuel public, au mépris du comportement de glorieux confrères tels Bernard Langlois et Michel Polack. Pour les besoins de sa démonstration, il gommera le fait que sa cible a effectué l’essentiel de sa carrière à l’Agence France presse, sur le terrain, au bureau régional de l’AFP à Beyrouth, en tant que correspondant de guerre pour le Moyen Orient, puis, à Paris, en tant que responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l’AFP. Vingt-cinq ans d’AFP et deux ans seulement en tant que conseiller du directeur général de RMC Moyen orient, une radio commerciale de droit monégasque et non «de  très nombreuses années un rouage discipliné de l’audiovisuel français d’état». https://www.renenaba.com/il-etait-une-fois-la-depeche-dagence/

Autre exemple: Michel Samaha, l’ancien ministre libanais, ancien interface entre la France et la Syrie, inculpé de tentative de subversion pro syrienne au Liban: «Pour décrypter la nature exacte de l’agenda de René Naba dans la crise syrienne, il suffit, sans se laisser induire en erreur par quelques pages destinées à brouiller les pistes, d’aller à l’essentiel On le trouve dans les paragraphes que, sous le titre “Un procès politique sous habillage juridique”, l’intéressé a naguère consacré à la défense de Michel Samaha. L’ancien ministre phalangiste libanais, chargé par Bachar al Assad de sa promotion médiatique, venait d’être arrêté en août 2012, en flagrant délit de participation à une terrifiante entreprise de manipulation, ourdie avec l’aval des plus hautes personnalités du régime par les services syriens».

En fait Glassman Leverrier pratique la dissimulation en ce que le titre exact de ce papier est : https://www.renenaba.com/liban-tsl-un-proces-politique-sous-habillage-juridique/ https://www.renenaba.com/libantsl-un-proces-politique-sous-habillage-juridique-2/

Le texte traitait des distorsions dans le fonctionnement du Tribunal Spécial sur le Liban chargé de juger les assassins de l’ancien premier ministre Rafic Hariri. En dix pages, deux volets, il abordait d’une manière marginale le cas de Michel Samaha, consacrant trois paragraphes à cette affaire, en pointant le discours disjonctif des pouvoirs publics dans cette affaire libanaise, notamment le jeu trouble d’un agent triple Milad Kfouri.

 H – Grandeur et décadence d’un journal au-dessus de tout soupçon

S’exonérant de toute considération déontologique, sans doute du fit de son auguste  hébergement, il donnera libre cours à son travail de désinformation. En une curieuse conception de l’information, Le Monde refusera aux cibles de son graphomane anonyme un droit de réponse, pourtant justifié par des attaques injustifiées.

Comble d’incohérence de la part d’un journal détenu par le grand capital, bénéficiant néanmoins d’une subvention publique annuelle de 16 millions d’euros pour 2012, dans un pays sous pression fiscale extrême, qui refuse au contribuable qui le subventionne le droit d’exposer son point de vue, c’est à dire d’user de sa liberté d’expression pour laquelle il consent une aide directe au journal qui s’arroge la liberté de diffamer quiconque déplait à sa ligne éditoriale. Tout au long de cette séquence, «un œil sur la Syrie» aura été un regard torve d’un borgne politique; un intellectualoïde dévoyé dans un islamophilisme inconsidéré, dont les dérives lui vaudront le sobriquet infamant de «stakhanoviste de l’intoxication». http://blogs.mediapart.fr/blog/vincent-truffy/160412/subventions-la-presse-passe-au-controle

Au diapason du Quai d’Orsay, son hébergeur, le Monde, un journal jadis prestigieux en pâtira inexorablement. La «Grandeur et décadence d’un journal au-dessus de tout soupçon» sera décrite, avec une précision méticuleuse, par Ahmad Ben Saada (professeur de physique-Canada), titulaire du prix «Raymond Gervais» pour l’excellence en pédagogie décerné par l’association pour l’enseignement de la science et de la technologie au Québec (APSQ)  en Novembre 2010.

http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=241:grandeur-et-decadence-dun-journal-au-dessus-de-tout-soupcon&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

Ainsi que par: http://www.marianne.net/Madame-la-directrice-du-Monde-voila-pourquoi-votre-editorial-m-a-scandalise_a231663.html

Le Monde pourrait d’ailleurs connaitre un sérieux problème de  crédibilité si l’information de Seymour Hersh (New Yorker) venait à être confirmée. Selon le journaliste américain, l’administration Obama aurait caché que le Front Al-Nosra pouvait produire du gaz sarin, pour mieux blâmer le régime syrien. Les autorités américaines estiment que l’accusation n’est pas étayée.

Dans un long article publié par la London Review of Books, Seymour Hersh -récompensé dans le passé pour sa couverture du massacre de My Lai pendant la guerre du Vietnam ou encore celle du scandale de la prison d’Abou Ghraïb en Irak– a accusé l’administration Obama de «manipulation délibérée du renseignement» dans l’affaire des armes chimiques syriennes.

Des responsables de l’administration ont fait part de leur scepticisme devant cet article que des journaux américains auraient refusé de publier car ils le jugeaient insuffisamment étayé.

Sans aller jusqu’à affirmer que le régime de Bachar al-Assad n’est pas responsable de l’attaque chimique du 21 août dans la banlieue de Damas, Seymour Hersh soutient que les accusations de Barack Obama le 10 septembre ne s’appuyaient selon lui pas sur des renseignements interceptés en temps réél mais sur une analyse des communications a posteriori.

III – A l’attention de la génération de la relève journalistique: La Syrie, le Trafalgar de la France au XXI me siècle.

La Syrie a été le Trafalgar de la France au XXI me siècle, tant sur le plan diplomatique que sur le plan médiatique. Pour prévenir la répétition d’un tel naufrage, il importe que  soient clairement réaffirmés les fondamentaux du combat politique et de la déontologie journalistique

1: Le placement de la campagne anti syrienne sous l’égide de Bernard Henry Lévy et  de Bernard Kouchner, en juillet 2011, en association avec les Frères Musulmans, sans tenir compte de la profonde révulsion qu’inspire dans le Monde arabe le duo du Darfour partitionniste du Sud Soudan, a constitué une erreur criminelle en ce qu’il a durablement détourné d’opposants historiques de la structure off-shore.

2: Le parrainage ostentatoire de la France à une opposition dirigée par des universitaires syriens salariés de l’administration française a obéré son discours moral et humaniste en ce que l’opération est apparue au sein de larges couches d‘une opinion syrienne farouchement nationaliste comme la mise en selle d’ «arabes de service», sous tutelle de l’ancien pouvoir colonial, pour des équipées hégémoniques occidentales en terre arabe. Erreur imputable au premier chef à une psychorigidité nourrie d’une nostalgie de grandeur sous tendant un retour du refoulé d’un passif colonial non purgé.

3: Le parachutage de binationaux franco syriens à la tête de l’opposition syrienne, sans ancrage sur le terrain, de surcroit opérant depuis Paris, a justifié l’appellation «opposition offshore» en ce que cet attelage est apparu comme un remake du vieux schéma des «exilés de Coblence», ces fameux monarchistes qui se sont alliés aux ennemis de la France pour vaincre la Révolution.

4: Les piètres performances de cet attelage de même que les rivalités internes ont achevé de le déconsidérer. Souvenons-nous de la tonitruante déclaration de Bourhane Ghalioune annonçant prématurément la rupture des relations stratégiques entre la  Syrie et l’Iran, sans consultation préalable du peuple syrien.

5: La fonction d’un bi national n’est pas d’être le porte-voix de son pays d’accueil, ni son porte-serviette, mais d’assumer avec vigueur la fonction d’interface exigeant et critique. Un garde-fou à des débordements préjudiciables du pays d’origine et du pays d’accueil.  Dans l’intérêt bien compris des deux camps, le partenariat binational se doit de se faire, sur un pied d’égalité et non sur un rapport de subordination de l’ancien colonisé, le faisant apparaître comme le supplétif de son ancien colonisateur. De la même manière, le devoir d’un intellectuel progressiste est de faire conjuguer Islam et progressisme et non de provoquer l’abdication intellectuelle des progressistes devant un islamisme basique, invariablement placé sous les fourches caudines israélo-américaines.

6: Un binational qui rallie son pays d’accueil pour prendre les armes contre son pays d’origine apparaitra aux yeux de ses nombreux compatriotes sinon un supplétif de son pays d’accueil et un traitre à son pays d’origine, à tout le moins une personne d’un opportunisme à tout crin et d’une grande ingratitude, particulièrement s’il a bénéficié des bienfaits du pouvoir. Pour la crédibilité de leur démarche et leur dignité, les binationaux franco syriens de l’opposition off-shore auraient dû rallier sur le terrain leur compagnon de lutte et non se pavaner dans les salons feutrés des chancelleries occidentales, faisant de la révolution syrienne la première révolution en costumes cravates, talons aiguilles et cartes de crédit, cédant le terrain aux djihadistes.

7: Une universitaire syrienne, ayant émargé sur le budget de l’Etat syrien tout au long de sa scolarité du fait des responsabilités de son père au sein de la haute administration syrienne, et porteuse de la nationalité française, c’est-à-dire de l’ancien pouvoir mandataire, n’a pas qualité à prendre la tête de l’opposition à son pays d’origine, sauf à renoncer à sa nationalité française, à démissionner de ses fonctions et surtout à son salaire français. Imaginons le tollé qu’aurait suscité un français boursier de l’Etat français, qui aurait opté pour la nationalité syrienne pour prendre depuis Damas la tête de l’opposition française pour engager une guerre de libération de la Corse, de la Bretagne ou du Pays basque.

8: Le devoir d’un journaliste est de déconstruire le discours dominant de la pensée occidentale, particulièrement les manigances de l’ancien pouvoir colonial, parallèlement aux dénonciations des tares des régimes arabes, pas uniquement le régime syrien. De combattre le discours disjonctif occidental en même temps que la confusion mentale arabe. A penser au besoin contre son  propre camp, un impératif catégorique.

9: La France, qui a procédé à l’équarrissage de la Syrie, n’est pas légitime pour décréter le système politique du pays anciennement sous son mandat. De même que la Turquie, bénéficiaire du démantèlement de la Syrie (Alexandrette), d’autant plus impérativement que Place Taqsim a apporté la preuve de la face hideuse de l’autoritarisme néo-ottoman erdoganien.

10: Une révolution qui bénéficie du soutien de la totalité des pétromonarchies parmi les plus rétrogrades et les plus répressives du Monde fait problème. La condamnation de la dictature syrienne doit être aussi ferme que la condamnation des pétromonarchies toutes aussi autoritaires, népotiques que le régime syrien.

11: L’Otan, l’adversaire le plus résolu aux aspirations du Monde arabe, particulièrement les Etats-Unis, le protecteur d’Israël, ne sauraient être un partenaire fiable dans l’avènement de la démocratie dans le Monde arabe, particulièrement si nous gardons en mémoire les précédents de l’Iran (Mohamad Mossadegh-1953) et du Chili (Salvador Allende-1973).

12: Le Monde arabe se doit de se libérer de la tutelle de l’Otan et de l’Islam wahhabite pour gagner le respect des autres partenaires de la scène internationale. Songeons à la piteuse prestation du prédicateur Youssef Al Qaradawi implorant les Etats Unis d’Amérique de bombarder la Syrie, un pays qui a soutenu trois guerres contre Israël, rendant ainsi obsolète l‘accusation traditionnelle de «croisade contre l’islam».  Songeons au Mufti de l’Université Al Azhar quêter un blanc-seing du pape François pour décréter «l’Islam une religion de Paix», pour mesurer les dérives mentales qui affligent la classe politico religieuse du monde arabe.

13: Il appartient aux Musulmans et aux Arabes, leurs dignitaires, leurs dirigeants, leurs amis, y compris les contestataires en leur sein, de faire le ménage, de purger de leurs rangs les trafiquants de religion et de mettre un terme à cette prolifération invraisemblable de mécréants. Une tâche qui relève de notre devoir et de notre responsabilité morale, non d’une faveur octroyée par les occidentalistes paternaliste, gardant à l’esprit «la guerre antisoviétique d’Afghanistan (1980-1990), le plus grand détournement du combat de Palestine, au prétexte de la guerre contre l’athéisme.

14: Tant sur le plan diplomatique que médiatique la Syrie aura été pour la France son Trafalgar du XXI me siècle. Gardons-nous donc des «islamophilistes» et des «Arabes de service» et de leur zèle intempestivement ravageur. Ces «native informant», à la légitimité purement médiatique, qui accaparent la parole d’une communauté sans en être représentatif, si bien décrits d’ailleurs par Pascal Boniface, auteur d’un ouvrage au titre prémonitoire «Les intellectuels faussaires».

15: La libération et la démocratisation du Monde arabe se fera par les Arabes ou ne se fera pas. En aucun cas à l’ombre des tomahawks atlantistes. En aucun cas avec les binationaux franco arabes dans le rôle de supplétif. Cela vaut pour la Syrie, comme pour l’Arabie saoudite, le principal pourvoyeur du djihadisme erratique sur la planète, le fossoyeur du destin arabe.

Document 1: Texte intégral de Cherif Ferjani concernant le jeu trouble de François Burgat en Tunisie

Document 2: «Document Paris 2 novembre 1915 (Archives du ministère des affaires étrangères) Instructions d’Aristide Briand, ministre des Affaires étrangères (1862-1932) à Georges Picot, consul de France à Beyrouth. Document publié dans «Atlas du Monde arabe géopolitique et société» par Philippe Fargues et Rafic Boustany, préface de Maxime Rodinson (Editions Bordas). In «Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français» René Naba Harmattan 2002.

Comments


  • Salut René

    Je viens de lire ton papier de haut en bas… Au vitriol et j’adore. C’est ce qui s’appelle mettre les points sur les i….. la France est en pleine décadence à tous points de vue et les médias “mainstream” c’est la cata…..
    A+Lila

  • le texte complet de Chérif Ferjani à propos de François Burgat

    François Burgat en fidèle porteur de valise des islamistes
    Cherif FERJANI (Lyon 2) GREMMO

    Dans une interview accordée au journal en ligne Atlantico, François Burgat, de retour de Tunis où il a rencontré Rached Ghannouchi, déclare que «le retrait d’Ennahda”n’est pas un échec de l’Islam politique”. Il y répond à ce que j’ai dit dans une interview que j’ai accordée la veille au même journal en ligne.
    Dans ses propos, F. Burgat s’est montré plus fidèle à ses amis d’Ennahda que beaucoup d’islamistes qui ont fini par réaliser les impasses de l’idéologisation de l’islam. Il s’est évertué à transformer leurs échecs en réussite en attribuant, comme à son habitude, à la gauche, aux laïques et autres démocrates la responsabilité de l’impasse à laquelle ses amis ont conduit le pays. Pour cela, il a passé sous silence le bilan désastreux de la politique menée par les islamistes, les assassinats politiques et les crimes dont ils sont responsables directement ou par la protection qu’ils ont accordé aux milices et aux groupes terroristes dont son ami Ghannouchi dit qu’ils sont ses «enfants qui lui rappellent [sa] jeunesse»!
    Pour montrer ce que F. Burgat veut occulter à travers son plaidoyer en faveur de ses amis islamistes, il convient de rappeler certaines vérités quant aux relations qu’ils ont toujours entretenues avec la dictature déchue, d’une part, et au bilan de leur politique au pouvoir depuis deux ans, d’autre part.
    Certes, les islamistes tunisiens ont fait l’objet d’une répression que nous étions nombreux à dénoncer malgré nos divergences avec leurs conceptions et le soutien qu’ils avaient apporté au pouvoir lorsque la répression s’abattait contre nous. Ils étaient la principale cible de la répression dans les années 1980, sous le règne finissant de Bourguiba, et dans les 20 dernières années du régime de Ben Ali.
    Pour justifier cette répression, le pouvoir a exploité les actions violentes qu’ils avaient menées et qui ont frappé des victimes innocentes: les femmes vitriolées sur les plages, les attaques contre les restaurants et les cafés ouverts pendant le mois de Ramadan et les attentats qu’ils ont fini par reconnaitre après les avoir longtemps niés.
    Ce que les défenseurs des islamistes comme F. Burgat occultent c’est l’attitude des islamistes à l’égard du pouvoir qui les a réprimés: Ils n’ont jamais complètement rompu les liens avec les cercles les plus proches de Carthage avec l’espoir de trouver un terrain d’entente leur permettant d’y être associés (liens avec et par le biais de Sakhr Matri, gendre de Ben Ali).
    Cette attitude a été maintenue jusqu’au bout: Ils ont commencé par juger le suicide de Bouazizi comme un acte contraire à l’islam et n’ont changé d’attitude à l’égard du soulèvement qui a chassé Ben Ali qu’après la chute de celui-ci.
    Les avocats se souviennent et rappellent constamment comment Noureddine Bhiri, l’homme fort d’Ennahda qui a gardé des liens avec le pouvoir de Ben Ali qu’il a soutenu, a refusé d’ouvrir les portes de la Maison de l’Avocat aux manifestants la veille de la chute de Ben Ali.
    Puis, passé le moment de surprise et d’hésitation, ils ont fini par s’inscrire dans le processus de transition pour en devenir le principal bénéficiaire, entre autres parce qu’ils avaient été la principale cible de la répression durant les 20 dernières années du règne de Ben Ali, en faisant croire que la religion dont ils se réclament est une garantie de bonne conduite politique et contre la corruption qui a été fatale pour le régime de Ben Ali. Ils ont aussi bénéficié des soutiens financiers des pétromonarchies de la Presqu’île arabique qui comptaient sur eux pour étouffer l’inspiration démocratique de la révolution.
    Dès leur accès au pouvoir, avec des alliés vassalisés au sein de la Troïka, ils ont procédé à un coup d’Etat rampant qui a commencé par le refus de respecter le délai prévu par la loi électorale pour le mandat de l’Assemblée Nationale Constitutionnelle (ANC). Ce coup d’Etat s’est poursuivi avec l’adoption de la Loi de l’Organisation Provisoire des Pouvoirs (la petite constitution) qui a donné à l’ANC des pouvoirs non prévus par son mandat, créant ainsi une forme de gouvernement parlementaire absolu unique en son genre puisque sans aucun contrepouvoir. Avec cette loi, on est passé à un pouvoir absolu du parti hégémonique au sein de l’ANC.
    Les dirigeants d’Ennahda sont allés jusqu’à déclarer, sans gêne, au lendemain de l’assassinat de Chokri Belaïd (le 6 février 2013), que la plus haute instance du pays était le Conseil de Consultation de leur parti qui joue le rôle du comité central des Partis-Etat dans les régimes totalitaires. En effet, cette instance dicte leur conduite à l’ANC et au gouvernement. C’est de ce nouvel absolutisme que procèdent tous les autres aspects du coup d’Etat rampant d’Ennahda: prolongation et extension des pouvoirs de l’ANC et des institutions qui en sont issues (Présidence de la République et gouvernement), limogeages des compétences et nominations partisanes à tous les niveaux de l’administration, dans les collectivités publiques et territoriales, dans les médias, les services et les entreprises, etc., dans le but de se soumettre tous les rouages de l’Etat et les commandes de tous les secteurs stratégiques nécessaires à la pérennisation du pouvoir des islamistes et à l’accaparation des ressources et des richesses du pays par les nouveaux gouvernants et leurs proches. En moins de deux ans, ils ont fait plus de mal que la dictature de Ben Ali en 23 ans.
    En effet, le coup d’Etat rampant d’Ennahda a conduit le pays au bord de la faillite et de l’explosion :
    – Sur le plan économique, l’insécurité et l’absence d’un agenda et d’échéances claires pour la fin de la transition, ont découragé les entreprises étrangères comme les entreprises du pays d’investir et de réaliser les projets dont la relance de l’économie a besoin. Tous les secteurs de l’activité économique ont régressé, du tourisme à l’industrie et aux activités artisanales, agricoles et tertiaires. Le déficit de la balance commerciale s’est accru, la dette ne fait que grimper, les réserves en devises ont fondu, l’inflation a entamé la valeur de la monnaie nationale et le pouvoir d’achat des classes populaires; la classe moyenne s’en trouve menacée de disparition. La notation de classement de compétitivité (Davos) a fait passer le pays du 40ème au 83ème rang, les finances de l’Etat sont au bord de la faillite, la contrebande s’est développée au détriment des activités économiques productrices d’emplois et de richesses, etc.
    – Sur le plan social, les taux de pauvreté et de chômage, notamment celui des jeunes et dans les régions défavorisées d’où la révolution est partie, sont sans précédent ; le pays compte plus de 850.000 sans emploi. La détérioration des conditions de vie favorise le développement de la délinquance, des crimes et des différentes formes de violence. La scolarisation recule et les maladies contagieuses sont réapparues, de l’hépatite à la rage et à la tuberculose en passant par la gale et la malaria.
    – Sur le plan sécuritaire, la violence politique pratiquée par des groupes armés bénéficiant de la protection, de la complicité et de la complaisance d’Ennahda, est devenue un véritable danger pour la sécurité du pays et de la population ; elle n’épargne ni les partis de l’opposition et les expressions organisées de la société civile, ni les militants politiques et associatifs, ni les journalistes et les artistes, passant des agressions lors des manifestation et des menaces aux assassinats politiques et aux attentats meurtriers qui continuent à faire des victimes dans les rangs des forces de sécurité et de l’armée. L’infiltration des services du Ministère de l’Intérieur par une sécurité parallèle liée aux milices du parti d’Ennahda et aux groupes jihadistes contribue au développement d’un climat d’insécurité dangereux pour le devenir du pays.
    – Sur le plan politique, aucune des missions attendues du pouvoir pendant cette phase ultime de la transition n’a été réalisée : ni la rédaction de la constitution, ni la promulgation des lois électorales pour les prochaines échéances, ni la mise en place de l’instance indépendante qui devra superviser les prochaines élections. De même, la justice transitionnelle a tourné à une instrumentalisation de la justice pour blanchir ceux qui acceptent de collaborer avec les nouveaux gouvernants et faire du chantage aux récalcitrants, et pour distribuer les privilèges et les compensations aux seules victimes islamistes de la répression de la dictature déchue.
    C’est là où réside l’échec des islamistes d’Ennahda et non dans le fait qu’ils aient fini par accepter, contraints et forcés, la dissolution du gouvernement qu’il dominent. Cette dissolution, qu’ils font tout pour ajourner, ne sera que la conséquence de cet échec, d’un côté, et de la pression ferme et sans précédent de la société civile, de l’opposition, des députés retirés de la Constituante au lendemain de l’assassinat de l’un des leurs, Mohamed Brahmi, (le 25 juillet 2013), des syndicats des forces de sécurité attaquées par les groupes terroristes, etc.
    C’est l’occultation de ces faits qui permet à F. Burgat de maquiller l’échec de ses amis islamistes en réussite. Il a toujours accusé, dans le mêmes termes que ses amis islamistes, la gauche, les syndicalistes, les féministes et les laïques qui luttent pour une démocratie respectueuse des droits humains de connivence avec l’Occident impérialiste et la dictature de Ben Ali et des autres dictatures qu’il présentent, comme eux, comme des pouvoirs laïques alors qu’ils instrumentalisaient la religion, comme les islamistes, pour légitimer leur pouvoir.
    Malgré les échecs de ses amis au pouvoir, la corruption, la violence politique qu’ils entretiennent, les assassinats qu’ils couvrent par tous les moyens, le reniement systématique de leurs engagements et promesses à l’égard des démocrates qui les avaient soutenus et qui avaient cru en leur conversion démocratique, leurs fourberies, et le cynisme dont ils ont fait preuve, F. Burgat persiste dans aveuglement et continue à les défendre et à s’acharner contre la gauche, les féministes, les syndicalistes, les démocrates et les défenseurs des droits humains qui résistent au coup d’Etat rampant de ses amis islamistes.
    Il entretient à dessein l’amalgame entre ce qui s’est passé en Egypte avec le coup d’Etat de Sissi (contre le coup d’Etat rampant de Morsi), et ce qui se passe en Tunisie où la résistance pacifique de la société civile et des démocrates a évité jusqu’ici à la Tunisie de sanctionner le coup d’Etat islamiste par un coup d’Etat militaire ou policier comme en Egypte. Il accuse la gauche, les laïques, les syndicalistes, les démocrates et les défenseurs des droits humains de connivences avec les vestiges de la dictature alors que ce sont ses amis islamistes qui ont récupéré les milices et les éléments les plus corrompus de l’ère Ben Ali pour utiliser leurs réseaux et leur savoir-faire pour la réussite de leur entreprise criminelles que ce soit au niveau de la justice, ou au niveau de la police et dans les milieux d’affaires. En Tunisie, comme ailleurs, ce sont les islamistes, que défendent F. Burgat et d’autres spécialistes de l’islam politique fascinés par leur objet, qui cherchent l’affrontement pour éviter une sanction démocratique de leur

  • persévérez,Mr Naba,dans votre ligne éditoriale car vous dérangez les pourfendeurs de la vérité au sujet de ce qui se réellement en Syrie.Ces mêmes pourfendeurs qui paniquent quand les faux-rebelles déroutés,perdent de jour en jour du terrain face à la contre-offensive des forces régulières de Bachar El Assad.C’est pour bientôt la capitulation des hordes à la solde de l’Arabie et du Qatar.

  • Merci René pour cet article. Décidément tu les as flingués ces sulfureux. Je viens de le mettre en ligne sur mon site. fraternellement, Chérif

  • François Burgat est un spécialiste de la dissimulation.
    Dans son ouvrage sur la Syrie “Pas de printemps pour la Syrie”
    il a fallu attendre la page 11 de son chapitre “diviser pour survivre” pour qu’il soit fait mention de l’aspect primordial de la crise syrienne, son internationalisation pourtant présente dès le début.
    Plus bas, un salmigondis où Assad apparaît comme un pervers machiavélique à triple hélice car enfin comment peut-il agir sur son ennemi en le divisant? Il doit être TRÈS TRÈS FORT alors que tout simplement des groupes armés mercenaires bien payés entraînés et armés combattent contre le régime en fait pas tant contre le régime, mais s’acharnent en fait à DÉTRUIRE la Syrie. Aveuglons-nous donc sur la réalité visible de tous, la première réunion des “Amis de la Syrie” a quand même eu lieu à Saint-Germain des Prés sous la houlette de BHL encore grisé du vent de la Cyrénaïque et de son soutien au soulèvement des “rebelles” syriens otanesques en tant que philo-sioniste. C’est cette même stratégie de division des rangs de ses opposants intérieurs que, sur la scène régionale et internationale, sans avoir eu cette fois à l’initier, Bachar al-Assad a su exploiter avec une réelle efficacité pour se trouver, en septembre 2013, très loin de l’isolement où s’était laissé enfermer son alter ego libyen du «front du refus».
    De surcroit son style est poussif

    Benj

  • François Burgat fait mieux que le colonel Ibrahim Depui et presque autant que le colonel Chérif Cadi ” le serviteur de l’islam et de la république”.

  • A contre courant des analyses de son blogueur attiré sur la Syrie et le phénomène islamiste, Ignace Leverrier et son compère François Burgat, Le Monde en date du 14 janvier se résoudra enfin à admettre la réalité dans un article intitulé «Le Grand jeu de Ryad pour étouffer les printemps arabes»
    http://www.lemonde.fr/libye/article/2014/01/13/le-grand-jeu-de-riyad-pour-etouffer-les-printemps-arabes_4346993_1496980.html

    Réveil tardif mais salutaire. Bonne Lecture

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