Thursday, December 12, 2024
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The debriefing of the president, The interrogation of Saddam Hussein, un ouvrage de John Nixon

Les révélations sur l’ignorance du 43 ème président des États-Unis sont contenues dans un ouvrage «The debriefing of the président – the interrogation of Saddam Hussein» de John Nixon, analyste de la CIA (l’agence américaine du renseignement), et premier Américain à identifier et à interroger Saddam Hussein après sa capture en 2003.

Par : René Naba - dans : Analyse Média - le 12 avril 2024

John Nixon est un analyste de la CIA (l’agence américaine du renseignement), et premier américain à identifier et à interroger Saddam Hussein après sa capture en 2003.

1- De l’ignorance crasse des dirigeants occidentaux à l’égard du Monde arabe.

A- Georges w Bush jr, «Sunnites, Chiites ? mais je croyais tous les irakiens musulmans».

Au terme d’un exposé sur l’Irak, où l’expert américain s’est chargé de lui expliquer les subtilités des allégeances des sunnites et des chiites, George W. Bush Jr, qui venait d’ordonner l’invasion de l’Irak, en 2003, en contournant le Conseil de sécurité des Nations Unies, s’est exclamé devant son auditoire, médusé: «Sunnites, Chiites???, mais je croyais que tous les Irakiens étaient musulmans».

George W. Bush Jr, –un christian born again, autrement dit un «régénéré», qui estime avoir vécu une régénération d’ordre spirituel par le Saint Esprit en conséquence de sa repentance et de sa réconciliation avec Dieu—ignorait tout bonnement que sunnites et chiites étaient bel et bien des musulmans, se référant au même prophète, et guidé par les prescriptions de leur même livre saint le Coran.

Autre exemple de l’ignorance américaine: Lors de l’arrestation de Saddam Hussein, le soldat américain qui s’est emparé de l’ancien président irakien lui asséna une gifle l’accompagnant de ce commentaire: «C’est pour le 11 septembre», en référence au raid terroriste du 11 septembre 2001 contre les symboles de l’hyperpuissance américaine, commis par un commando constitué de 15 terroristes de nationalité saoudienne sur les 19 membres.

L’Irak, dans ce cas précis, avait été le dommage collatéral d’un jeu de billard à trois bandes décidé par les Etats Unis pour châtier l’Irak en substitution à l’Arabie saoudite en vertu de la «carbon democracy». Mais la propagande anglo -américaine était d’une intensité telle qu’elle déboucha sur un lavage de cerveaux d’une large fraction de la population occidentale.

L’ignorance n’est pas l’apanage des Américains. La France en la matière occupe une place de choix (1)

Les révélations sur l’ignorance du 43 ème président des États-Unis sont contenues dans un ouvrage «The debriefing of the président – the interrogation of Saddam Hussein» de John Nixon, analyste de la CIA (l’agence américaine du renseignement), et premier Américain à identifier et à interroger Saddam Hussein après sa capture en 2003.

Le politologue libano américain Assad Abou Khalil, professeur à l’Université d’état de Californie (California State University) en a fait la recension dans le journal libanais Al Akhbar, en date du 26 Août 2023, consultable pour le locuteur arabophone sur le lien suivant.

A noter toutefois que John Nixon, qui se présente comme spécialiste du Moyen Orient, n’est pas un arabisant et ne maîtrise aucune autre langue de la zone (Turc,  farsi etc..). Lors de l’interrogatoire de Saddam Hussein, il a eu donc connaissance de la déposition de l’ancien président irakien par le biais d’un interprète. Nixon est en fait un spécialiste de la Corée du Nord et par extension de l’Irak, deux des pays cibles des Etats Unis, qui explique sa présence à l’interrogatoire de l’ancien président irakien.

2- La personnalité de Saddam Hussein

Saddam Hussein jouissait d’une personnalité singulière au Moyen Orient.  D’une férocité sans pareille parmi les tyrans arabes contemporains, il était de surcroît atteint d’un narcissisme exacerbé qui le conduisait à refuser à être comparé à d’autres dirigeants arabes de son époque.

Saddam Hussein n’a jamais ainsi nourri l’ambition de succéder à Gamal Abdel Nasser, le chef charismatique du combat de libération arabe, se considérant plus compétent que le président égyptien, artisan de la première nationalisation réussie du tiers monde, la nationalisation du Canal de Suez, en 1956.

Saddam Hussein a gravi tous les échelons du pouvoir avec une hardiesse remarquable, n’hésitant pas à faire usage de la violence en cas de nécessité. Il soutenait qu’il était en mesure de détecter d’un simple regard  la moindre trahison que nourrissait un collaborateur et à sévir sur le champ en conséquence.

La personnalité de Saddam Hussein fait débat de nos jours.  La fraction de la population irakienne qui a tiré profit de la destruction du régime baasiste, principalement les Chiites, continuent à mettre l’accent sur les aspects négatifs du personnage, la violence, la répression, l’arbitraire, la torture, occultant ainsi les conséquences catastrophiques de l’invasion américaine de l’Irak, dont le bilan mortifère en dix ans (2003-2013) est infiniment supérieur à celui de Saddam Hussein en 33 ans de règne (1970-2003). L’autre fraction de la population, les Sunnites, en revanche, magnifie le rôle de l’artisan de la nationalisation de l’IPC (Irak Petroleum Cy),  le trust pétrolier britannique qui a gouverné effectivement l’Irak jusqu’à l’avènement du régime baasiste en 1968.

En sa double qualité de Vice Président de la République et de Président du Conseil Supérieur de l’Information et la Culture, Saddam Hussein a veillé à développer, à partir de 1979, une forme de culte de la personnalité en sa faveur, s’assurant à coups de pétrodollars l’allégeance des écrivains et intellectuels  aussi bien du Monde arabe que du Monde occidental.

A titre d’exemple, le journaliste libanais Fouad Matar, chroniqueur du quotidien beyrouthin «An Nahar» a fait l’éloge de Saddam Hussein, au cours de sa longue carrière journalistique infiniment, plus qu’il n’a réservé des articles flatteurs à la totalité des dirigeants pétro monarchiques.

Quiconque bénéficiait de la faveur d’une interview de Saddam Hussein avait droit, en guise de récompense, à une Mercedes neuve et une somme de 100.000 dollars.

La presse du Golfe a contribué à la glorification de Saddam Hussein, particulièrement lors de la guerre irako-iranienne (1980-1988).

Mais en engageant une double guerre contre ses voisins, l’Iran, d’abord (1980-1988), le Koweït ensuite (1990), Saddam Hussein a offert le prétexte à une intervention militaire massive américaine – et occidentale – contre l’Irak; Pour l’expulser du Koweït (en 1991), dans un premier temps; Pour envahir l’Irak et exploiter ses réserves énergétiques (2003), dans deuxième temps. Avec à la clé l’installation de bases militaires américaines dans les pétromonarchies, prélude à l’orchestration de la séquence dite du «printemps arabe», à l’automne 2011, amplifiant les guerres intestines au sein du Monde arabe.

L’Iran et non Israël, l’objectif prioritaire de Saddam Hussein.

Contrairement à ce que prétend la presse du Golfe, Saddam Hussein ne se  préoccupait pas outre mesure de la Palestine. Il a même torpillé le fonctionnement du «Front du refus» arabe à l’occasion de la visite du président égyptien Anouar Al Sadate à Jérusalem, en 1979. Constitué de la Syrie, de la Libye, de l’Algérie et de l’Irak, ce front s’opposait à la normalisation des relations israélo-arabes, en l’absence du règlement de la question  palestinienne.

Sous la mandature du président Ronald Reagan (1980-1988), Saddam Hussein a dépêché Nizar Hamdoune, vice-ministre irakien des Affaires étrangères, aux Etats Unis en vue de nouer des relations avec le lobby pro-israélien. Les dîners de Nizar Hamdoune regroupaient des personnalités telles que Jeanne Kirkpatrick, représentante des Etats Unis aux Nations Unies (1981-1985) et Stephen Soulzar, membre du congrès américain et influent membre du lobby pro israélien.

Saddam a d’ailleurs gratifié Nizar Hamdoun de son activisme auprès du lobby pro israélien des Etats Unis, en lui octroyant divers avantages matériels.

Se fondant sur les écrits des pontes du regime baassiste, tels Naji Al Hadithi ou Nizar al Khazarji, Saddam Hussein considérait l’Iran et non Israël, comme l’ennemi principal de l’Irak.

Saddam Hussein partageait l’avis de Mahmoud Abbas, président de l’Autorité Palestinienne selon lequel il ne fallait en aucun cas se livrer à une action hostile en ce que l’évolution politique de l’Etat Hébreu était garante de son dépérissement. Mamoud Abbas misait sur le facteur démographique. Saddam Hussein sur la puissance militaire de l’Irak, qui devait, selon lui, surpasser celle d’Israël au regard des Occidentaux.

A noter, à ce propos la furie destructrice manifestée par l’Irak dans sa guerre contre l’Iran (1979-1989) tant sur le plan des armes conventionnelles que chimiques, en comparaison des tirs balistiques dérisoires dirigés contre Israel, en 1991, lors de la 1 ère guerre du Golfe.

Saddam Hussein avouera plus tard que les missiles tirés contre Israël  visaient en fait à faire pression sur les Etats Unis et non dans un but stratégique contre l’Etat Hébreu.

John Nixon, auteur de l’ouvrage, objet de cette recension, fait d’ailleurs preuve d’une méconnaissance grave des problèmes du Moyen Orient. Une connaissance risible à cet égard.

John Nixon considérait, par exemple que la fratrie de Saddam Hussein (5 membres, 3 hommes et deux dames- Barzan, Watban, Sabawi ainsi que Nawal Ibrahim al Hassam et Siham Hussein) était comparable, par son comportement et son fonctionnement aux Marx Brothers (Groucho, Harpo,  et Zippo), un trio de comiques américains du début du XXe siècle.

John Nixon tournait en dérision les propos de Saddam Hussein. Il est de notoriété publique qu’aucun dirigeant américain ne tolérera la présence d’un état arabe fort doté d’un gouvernement indépendant.

John Nixon était contrarié par les connaissances du gouvernement américain sur l’Irak, tant dans l’affaire des sosies du président irakien, qui s’est révélée une farce, en ce que les américains ont été intoxiqués par leur propre propagande, que sur le fait que Saddam Hussein a été maltraité durant son enfance par son oncle, qu’il chérissait pourtant, ou, enfin, que le captif avait renoncé à consommer de la viande et à fumer (page 40 de l’ouvrage).

A l’énoncé des ces faits par son interrogateur, Saddam a ri aux éclats.

Le président « Béchir Al Assad »

John Nixon se référait au président syrien Bachar Al Assad, tout au long de cet interrogatoire, en le désignant de «Béchir Al Assad».

Une large fraction du livre a été censurée, des bandeaux noirs noircissant de nombreuses pages soustraits à la curiosité du lecteur.

Saddam Hussein faisait preuve d’une vive irritation à l’évocation de sa vie privée par l’officier de la CIA, notamment lorsqu’il a été interrogé sur sa relation avec ses épouses Sajida Talfah (1063-2006) et Nidal Hamadani ( 1990-2006)  ainsi que  sa compagne, Samira Chahbandar. Des sujets sans rapport avec la politique du célèbre prisonnier mais qui était juste destinée à le déstabiliser. Quelle personne au monde tolérerait en effet qu’il soit questionné sans raison sur sa vie privée surtout sa vie amoureuse voire sexuelle.

«Saddam est l’homme le plus suspicieux que je n’ai jamais rencontré (page 30)», écrit John Nixon. Comment ne pas l’être devant un enquêteur de la CIA dont le pays a envahi illégalement son pays . ?

La  torture à la prison irakienne d’Abou Ghraib

John Nixon soulève la question des tortures infligées aux prisonniers irakiens sous le régime de Saddam Hussein à la prison d’Abou Ghraib, sans mentionner les tortures  identiques infligées par les Américains dans cette même prison.

Pour aller plus loin sur ce thème  :

https://www.nouvelobs.com/photo/20160825.OBS6879/torture-humiliations-les-photos-qui-ont-revele-l-horreur-d-abou-ghraib.html

Se livrant à un exercice de synergologie, une discipline qui décode les gestes d’un corps, John Nixon affirme que Saddam Hussein sursautait à chaque évocation du nom du Koweït, que l’irakien avait envahi en août 1990, en représailles à la décision de la principauté pétrolière de refuser la hausse des prix du brut pour compenser les dépenses engagées par l’Irak dans sa guerre contre l’Iran ( 1979-1989), en substitution des pétromonarchies.

John Nixon soutient que Saddam Hussein n’a manifesté de l’émotion et de l’attention qu’à l’évocation de ses filles (Raghad, Rania et Hala). Il reconnaît au passage avoir eu un 3me fils de sa compagne Samira Chahbandar, prénommé ALI

Adnane Khairallah Talfah

L’enquêteur américain  pense que Saddam Hussein a éliminé Adnane Khairallah Talfah, cousin du président irakien et ministre de la défense.

Saddam Hussein a soutenu que sa relation avec son cousin était «forte». «Elle l’a été tout au long de son existence et mes difficultés ont commencé à  sa mort accidentelle», a-t–il répondu

Adnane Khairallah Talfah (1940-1989), tué dans un accident d’avion consécutif aux intempéries, était très aimé des officiers et de la troupe. Il passe pour avoir été le père de la modernisation de l’armée irakienne. Sa sœur aînée Sajida Talfah avait épousé en premières noces Saddam Hussein.

Nasser, l’unique dirigeant arabe à trouver grâce aux yeux de Saddam Hussein. «Nasser était un homme bien, mais n’a pas vécu longtemps pour mener à bien son projet. Il s’est précipité à conclure des accords avec ses ennemis qui n’ont pas tenu leurs engagements», dira l’irakien à propos du président égyptien.

Saddam jugeait que tous les autres dirigeants arabes étaient moins capables que lui et ne disposaient ni de son intelligence ni de sa ruse, relèvera l’enquêteur américain.

Se référant au livre de l’écrivain irakien Kannan Makkiya «La République de la Peur», John Nixon soutient que Saddam Hussein a gouverné par la crainte qu’il a inspirée.

Pour mémoire, ce que l’officier de la CIA semble ignorer, Saddam Hussein, au début de son mandat, s’était entouré d’intellectuels, de savants et de journalistes. Tout n’était pas soumis à la peur. Il avait mis en route un ambitieux plan de développement économique et les conflits du Baas contre ses ennemis ont réduit l’opposition à son régime.

Saddam Hussein admiratif d’Hitler ?? De la propagande américaine pour le discréditer

John Nixon nie catégoriquement que Saddam Hussein ait été un admirateur d’Hitler et avoue que la propagation de cette idée a relevé d’une action politique, une opération psychologique,  des Etats Unis en vue de discréditer le président irakien (page 60).George Bush: Moqtada Sadr, un voyou qu’il importait de tuer

Saddam Hussein était consterné devant l’ignorance des américains des affaires du Moyen orient, en particulier de l’Irak, et le président irakien était d’autant plus consterné de cette ignorance en raison des importants moyens financiers et matériels mis en œuvre par les Etats Unis.

Mais Saddam Hussein, à son tour, a fait preuve d’ignorance dans les affaires de l’Occident en ce qu(il n’a pas pris la juste mesure de sa décision d’envahir le Koweït et de ses conséquences. Une décision strictement personnelle.

Rendant compte de ses nombreux briefings avec George Bush Jr, John Nixon ne cache pas son mépris pour le président américain dont le niveau de connaissances, écrit l’officier de la CIA, était sensiblement égal à celui d’un étudiant de 1 re année d’université.

Dans ses conversations avec l’officier de la CIA, il arrivait au président américain de plaisanter sur la présence des armes de destruction massives en Irak, sujet gravissime, qui a pourtant servi de justificatif à l’invasion américaine de l’Irak, en 2003.

Mais le summum de l’ignorance sera atteint avec le jugement de George Bush jr sur Moqtada Sadr, dignitaire religieux chiite irakien.

«Moqtda Sadr est un voyou, sans conséquence, qu’il importe de tuer», dira Bush lapidaire à propos du dignitaire chiite, qui contraindra l’armée américaine à battre en retraite lors de la bataille pour l’occupation des lieux saints du Najaf, en juillet 2004.

Pour aller plu loin sur ce thème :

https://www.renenaba.com/moqtada-sadr-un-scalp-ideal-pour-george-bush-en-fin-de-mandat/

Sur la capture de Saddam Hussein :

Références

1- De l’ignorance des élites françaises

La séquence du «printemps arabe» demeure encore vivace dans les mémoires en France où l’unique justificatif à la défaillance française face à l’effondrement de ses alliés majeurs sur le flanc méridional de la Méditerranée, –le tunisien Zine el Abidine Ben Ali et l’égyptien Hosni Moubarak–, a été un argument d’une pauvreté affligeante: «Personne n’a vu venir».

Personne n’a rien vu venir. Personne. Absolument personne. Ce mot d’ordre, repris en choeur par tous les intellectuels médiatiques, dans toutes les déclinaisons des réseaux hertziens et numériques, a servi de justificatif à la cécité politique occidentale lors du «printemps arabe» de l’hiver 2011.

Personne n’a rien vu venir, malgré quatorze tentatives d’attentat ourdis contre le président égyptien Hosni Moubarak en 32 ans de pouvoir, malgré les deux mille quatre vingt dix (2090) émeutes dénombrées à travers le Monde, en trois ans (2008-2011), dont plusieurs centaines en Egypte et en Tunisie, premières émeutes de la mondialisation, le terreau contestataire sur lequel germera la révolte des peuples arabes de l’hiver 2011.

Comme tétanisée par sa nostalgie de grandeur, la France avait consacré l’essentiel de son énergie intellectuelle, en cette période de mutation, non pas tant à une étude discursive de son nouvel environnement international, mais à un combat d’arrière garde contre ses anciens combattants.

Personne n’a rien vu venir, parce que personne ne voulait voir. L’Occident ne perçoit pas son environnement. Il le conçoit. A l’aide de présupposés idéologiques, de prismes déformants, héritage de cinq siècles de domination absolue sur le reste de la planète, de son rôle prescripteur et de son monopole du récit médiatique.

De surcroît, Nicolas Sarkozy, Ministre de l’intérieur et candidat à la présidence de la République française, a révélé l’étendue de son ignorance, lors d’une interview à une radio française, en 2007.

Invité sur RMC lundi 26 février 2007, Nicolas Sarkozy a été testé sur ses connaissances en matière de terrorisme international. Le journaliste de RMC, Jean-Jacques Bourdin, lui a demandé si les combattants d’Al-Qaïda étaient sunnites ou chiites. « Il est impossible d’y répondre (…) parce qu’Al-Qaïda, c’est une nébuleuse », a rétorqué Nicolas Sarkozy. A trois reprises, le ministre de l’Intérieur a refusé de répondre à la question. « On ne peut pas qualifier Al-Qaïda comme ça », a-t-il insisté.

« Je vais d’ailleurs vous donner un exemple : le GSPC algérien a rejoint Al-Qaïda il y a quatre ans à peine. On ne peut pas réduire Al-Qaïda à un problème sunnites-chiites. Al-Qaïda, c’est une mouvance », a encore déclaré le candidat de l’UMP.

Jean-Jacques Bourdin a toutefois tenu à lui faire remarquer que « tous les chefs d’Al-Qaïda sont des sunnites ». « Nous demanderons à des spécialistes », a conclu le journaliste.

Nicolas Sarkozy avait auparavant sollicité l’expertise de la répression des manifestations périurbaines de France, en 2005, à Avi Dichter, le responsable de la sécurité israélienne pour les territoires palestiniens occupés. Ce faisant, le premier président de «sang mêlé» avait ainsi assimilé, par anticipaiton, les banlieues françaises à la Cisjordanie et Gaza et transposé de ce fait en France le conflit israélo-palestinien en France.

Illustration

Iraqi Special Tribunal / AP