Tuesday, March 19, 2024
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La plus importante concentration navale de l’histoire contemporaine au large du Golfe arabo-persique

La plus importante concentration navale de l’histoire contemporaine est déployée dans la zone Golfe arabo-persique/Océan indien, dans une démonstration de…

By René Naba , in Analyse Golfe arabo-persique , at 19 septembre 2007

La plus importante concentration navale de l’histoire contemporaine est déployée dans la zone Golfe arabo-persique/Océan indien, dans une démonstration de force américaine sans précédent face à l’Iran, alors que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies se penche le 21 septembre 2007 sur le programme nucléaire iranien avec en arrière plan la menace d’une intervention américaine contre le Régime islamique de Téhéran.

Les forces en présence : L’armada américaine

Trois porte-avions à propulsion nucléaire, dont le Nimitz, le plus grand porte-avion du monde, ainsi que le Dwight Eisenhower et le John Stennis- soutenus par une quarantaine de bâtiments d’escorte, et près d’une centaine d’appareils de l’aviation embarquée, ont été affectés à cette zone oû ils bénéficieront de l’appui de la gigantesque infrastructure militaire américaine en Irak, le nouveau champ d’expérimentation de la guerre moderne américaine dans le Tiers-monde, de la base navale de Manana (Bahrein), point d’ancrage de la Vme flotte américaine dans cette région pétrolifère, d’Israël, le partenaire stratégique des Etats-Unis dans la zone, ainsi que des bases relais de Diégo Garcia (Océan indien) et de Doha (Qatar), qui abrite le poste de commandement opérationnel du CentCom (le commandement central américain) et dont la compétence s’étend sur l’axe de crise qui va de l’Afghanistan au Maroc.

Cette Armada, plus substantielle que celle massée face à l’Irak, en 2003, et face à l’Afghanistan, en 2001, constitue la plus importante concentration navale depuis le déploiement occidental au large de Beyrouth, en février 1984, qui était intervenu après la prise de contrôle de la capitale libanaise par les milices chiites et les attentats anti-occidentaux contre le quartier général français du Drakkar (59 morts français) et le quartier général américain de l’aéroport de Beyrouth (212 Marines US tués).

Le porte-avions nucléaire Nimitz est en effet accompagné du croiseur lance-missiles Princeton et de quatre destroyers lance-missiles (Higgins, Chafee, John Paul Jones et Pinckneyles), renforcés par l’escorte des deux autres portes avions constituant «l’Entreprise Strike Group» : le destroyer U.S.S. McFoul, la frégate U.S.S. Nicholas, le croiseur cuirassé U.S.S. Leyte Gulf, le sous-marin d’attaque U.S.S. Alexandria et le bâtiment de soutien U.S.N.S. Supply», un bâtiment dont l’efficacité a été démontrée dans les affrontements en close-combat avec les forces iraniennes dans le golfe Persique.
Cette concentration tend à marquer la détermination des Etats-Unis à peser, peu ou prou, sur le programme nucléaire iranien en faisant planer la menace d’une intervention militaire. Les trois porte-avions et leur escorte devant avoir, dans l’esprit de Washington, un effet dissuasif et «empêcher et dissuader certains pays d’agir contre les intérêts nationaux des Etats-Unis».

Le dispositif iranien

Face à une telle concentration, l’Iran a aligné une flotte de sous-marins de fabrication iranienne ou russe, une flotte d’aéroglisseurs, l’une des plus importantes du monde, de ROV (véhicules actionnés à distance), de navires de surface de différentes tailles, d’unités aéroportées comprenant plusieurs escadrons d’hélicoptères, des dragueurs de mines et un important arsenal de missiles antinavires. La flotte sous-marine iranienne comprend également des «sous-marins de poche» de fabrication iranienne.

A en juger par un tel dispositif, tout porte à croire que l’Iran pratiquera la guérilla navale à coup d’opérations commandos, comme tend à le démontrer le dernier coup de main contre une unité britannique au printemps 2007 ou Téhéran avait réussi à capturer quinze marins anglais.

Mais au vu dispositif américain, l’Iran ne parait pas devoir se contenter d’opérations de harcèlement, mais pourrait moduler sa riposte en fonction de la frappe adverse et le cas échéant compter sur son propre hinterland stratégique d’une densité démographique sans pareille pour des opérations «derrière les lignes ennemies» avec le concours de leurs alliés régionaux, notamment une large fraction de l’importante communauté chiite du Monde arabe implantée à Bahreïn, en Arabie saoudite, dans la région pétrolifère de l’est du Royaume, dans la zone pétrolière du Nord du Koweit ainsi qu’en Irak et au Liban, dans la zone limitrophe d’Israël.

Tirant les enseignements des trois dernières guerres du Golfe (1979-89), 1990-1991 et 2003), l’Iran a considérablement renforcé sa flotte militaire au cours de la dernière décennie présentant ses nouvelles réalisations au cours de ses deux dernières grandes manœuvres navales. Lors de ces exercices, en Avril et en Août 2006, l’Iran a présenté les derniers nés de sa flotte, notamment le dernier torpilleur de patrouille, petit bâtiment efficace dans l’attaque de grands navires de guerre.

Doté d’une technologie de pointe sans doute parmi les plus avancés du monde notamment en ce qui concerne les équipements électroniques, pouvant atteindre une vitesse de pointe de 45 nœuds, le «Joshan» de même que son frère jumeau, le «Peykan», disposent d’une redoutable puissance de feu. Patrouilleur lance-missiles, armé en supplément d’un canon sous-marin de 76 mm, à usage variable, le plus moderne du monde, appelé Fajr, il peut atteindre des cibles sous-marines et aériennes distantes de 19 km. Il peut lancer également plusieurs types de missiles et des roquettes d’une portée dépassant 100 km.
L’Iran a également testé une série de missiles antinavires mer-surface, réputé être «le plus rapide du monde». Propulsé à une vitesse de 362 km/h, le missile est destiné à détruire de grands sous-marins.

Les objectifs de guerre et les arguments des protagonistes

Bon nombre d’observateurs inclinent à penser que le président américain serait tenté par l’option militaire contre l’Iran pour «une sortie par le haut», selon le jargon en vigueur ans les cercles atlantistes, en vue de restaurer son prestige terni par l’échec irakien et de consacrer durablement la primauté occidentale dans la gestion des affaires du monde, alors que le leadership américain est ouvertement contesté par ses compétiteurs militaires et économiques, la Chine, l’Inde et à un degré moindre la Russie, l’Afrique du sud, en ce qui concerne le leadership moral sur l’Afrique, ainsi que le Brésil et le Venezuela de Hugo Chavez, pour l’Amérique latine.
L’Iran, par effet d’aubaine, a acquis une stature de puissance régionale du fait de la politique erratique des Etats-Unis tant en Afghanistan qu’en Irak, où ses rivaux idéologiques le radicaux taliban sunnites et le laïc baasiste irakien ont été éliminés par leur ancien protecteur américain. Il entend se faire reconnaître la place qu’il estime sienne dans le concert régional, qui était en fait sienne il y trente ans lorsque les Américains avaient confié au Chah d’Iran un rôle de «super gendarme» dans le golfe en proie alors à la rébellion communiste du Dhofar (Sultanat d’Oman) et à la contestation nationaliste du «Front de Libération Nationale de la Péninsule Arabique» tant en Arabie saoudite qu’au Yémen que dans les Emirats pétroliers.

Les Etats Occidentaux considèrent, pour leur part, que la détention de l’arme atomique par l’Iran constitue une menace à la paix mondiale dans la mesure où le régime islamique de Téhéran est de nature anti-démocratique et, du fait de ses alliances avec la Syrie et le Hezbollah libanais, un facteur de subversion intégriste qu’il importe de combattre au même titre que les autres composantes de «l’axe du mal». Ils tirent argument supplémentaire du fait que l’Iran a ratifié le traité de non prolifération nucléaire qui lui commande de s’abstenir d’accéder à la puissance militaire nucléaire.
L’argument gagnerait en crédit si les pays occidentaux observaient la même rigueur juridique à l’égard des autres protagonistes du dossier nucléaire. L’Inde et le Pakistan, par exemple, sont l’un comme l’autre détenteur de l’arme atomique. Bien que ces deux puissances asiatiques antagonistes n’aient jamais ratifié le traité de non prolifération nucléaire, ils bénéficient néanmoins d’une forte coopération nucléaire de la part des Etats-Unis et de la France.
Il en est de même d’Israël, lui aussi non adhérent au traité de non prolifération qui a, lui aussi, bénéficié de la coopération active des Etats occidentaux membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne) pour se doter de l‘arme atomique et dont l’arsenal s’élèverait à une centaine d’ogives.
En revanche, les Etats arabes notamment l’Egypte, a dû renoncer à l’option nucléaire sous la pression de Washington en contrepartie d’une aide annuelle d’un milliard de dollars, abandonnant de fait la maîtrise de l’espace stratégique moyen oriental à l’aviation israélienne.

En porte à faux devant leur opinion publique dont ils redouteraient un débordement, l’Egypte et la Jordanie ont été autorisés, fin 2006, dans la perspective de l’épreuve de force irano-américaine, à s’engager dans la production nucléaire à usage civil sous contrôle américain, accumulant ainsi un retard technologique de trente ans sur leur voisin israélien.
La neutralisation de l’Iran ne répondrait donc pas exclusivement à des considérations de formalisme juridique, -le respect de la légalité internationale, tant bafouée par ailleurs par les états occidentaux eux-mêmes-, mais relèverait aussi d’impératifs militaires sous jacents: le maintien d’une supériorité stratégique d’Israël sur l‘ensemble des pays du Moyen-orient réunis, et, au-delà, la persistance de la mainmise occidentale sur les réserves énergétiques de l’Asie occidentale et le contrôle des nouveaux oléoducs stratégiques en construction depuis l’Asie centrale, une des motivations latentes de l’intervention américaine en Afghanistan et en Irak.

La dernière transaction militaire américaine à destination du Moyen-orient tendrait à accréditer la thèse du primat israélien qui trouve sa justification la plus récente dans le comportement de l’administration américaine à l’égard de ses amis et alliés au Moyen-orient: le président Bush a en effet promis à Israël, en Août 2007, des fournitures d’armes de l’ordre de trente milliards de dollars sur dix ans, à titre gracieux, en contrepartie de la vente d’équipements militaires d’une valeur équivalente à quatre pays arabes représentant une population de cent millions d’habitants.
Dans son approche des problèmes du Moyen-orient qu’il souhaite équilibrée, Washington offre ainsi gracieusement des armes à Israël, pourtant déjà doté de la bombe atomique, mais en vend, en revanche, à ses alliés arabes, dont il réclame pourtant avec insistance la coopération pour sortir du bourbier irakien. Cette distorsion de traitement est à l’origine de bon nombre de dysfonctionnements entre les pays occidentaux et l’ensemble arabo-musulman et sa persistance à l’origine des flambées de violence cycliques anti-occidentales.

Au-delà du nucléaire iranien, La Révolution Islamique Iranienne s’est heurtée dès sa naissance, en 1979, et sous divers prétextes, à l’ostracisme occidental, d’abord via une guerre déclenchée par l’irakien Saddam Hussein encouragé en sous mains par les Américains et les Français, ensuite par l’embargo de fait imposé à son économie, enfin par sa diabolisation permanente, quand bien même les Etats-Unis instrumentalisaient la frange la plus radicale de l’Islam sunnite, «les talibans» afghans, dans leur guerre contre l’Union soviétique en Afghanistan.

Ce bras de fer diplomatico-militaire intervient alors que le Moyen-Orient, déstabilisé par une série de revers militaires américains et israéliens, est à la veille d’échéances diplomatiques capitales: l’élection d’un nouveau président au Liban, à l’automne 2007, la conférence de Paix du Moyen-orient que le Président George Bush en perte de vitesse s’emploie à mettre sur pied, à la mi-novembre, en vue de s’aménager une sortie honorable de l’Histoire, la consolidation du pouvoir politique des régimes arabes sous perfusion permanente américaine, notamment le premier ministre libanais Fouad Siniora, le premier ministre irakien Noury al-Malki, et le président palestinien Mahmoud Abbas, ainsi que le premier ministre israélien Ehud Olmert déconsidéré par ses déboires militaires au Liban, en juillet 2006.

La position française et l’alarmisme de Bernard Kouchner, «un tiers mondiste, deux tiers mondain»

Dans ce contexte hautement volatile, un homme s’est distingué gravement, Bernard Kouchner, le nouveau ministre français des Affaires étrangères. Aux vertus préventives de la diplomatie, dont il devrait être, es qualité, le parangon, ce médecin urgentiste secouriste des misères du monde parait préférer les avantages d’un bellicisme purificateur, suscitant l’émotion de la communauté diplomatique internationale par des propos alarmistes sur l’Iran le 15 septembre.
De retour d’une visite en Israël, et relayant sans doute les préoccupations de ses interlocuteurs, Bernard Kouchner, ce récidiviste en la matière, partisan auparavant d’une intervention musclée en Irak pour évincer Saddam Hussein, n’a pas écarté l’hypothèse d’une guerre contre l’Iran rejoignant en cela les thèses atlantistes de son nouveau mentor Nicolas Sarkozy, auteur d’une équation aussi sommaire que rudimentaire «la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran», seul dirigeant au Monde d’ailleurs à adopter ouvertement sur ce thème un lexique identique aux Israéliens, désignant Gaza de «Hamastan» et le Hezbollah libanais de «terroriste».
Ce grand bourgeois parisien, -«un tiers mondiste, deux tiers mondain», selon le jugement charitable de ses anciens compagnons de route-, a souvent témoigné de son intérêt pour les minorités ethniques, avec une prédilection pour celles situées dans les zones pétrolifères, le Biafra (Nigéria), le Kurdistan (Irak), le Darfour (Soudan), mais ce transfuge socialiste humanitariste a réussi le tour de force de blanchir, contre toute évidence, la junte birmane de l’accusation d’esclavage des jeunes travailleurs dans un rapport commandité par la firme pétrolière française «Total».

Toute honte bue, il n’a pas hésité, non plus, à revendiquer le bénéfice de la politique menée par son prédécesseur Dominique de Villepin, qu’il couvrait pourtant de sarcasme, ainsi que son nouveau parrain, pour son hostilité à l’invasion américaine de l’Irak.
Le Quai d’Orsay, souvent brocardé pour sa frilosité, s’est mû en antre d’ultra-faucons avec la propulsion de Bernard Kouchner à sa tête et la promotion de l’ancien ambassadeur de France à Tel-Aviv, Gérard Araud, au poste de Directeur des Affaires politiques, celle de son adjoint, Michel Miraillet, ancien deuxième conseiller à Tel-Aviv, au poste de Directeur des affaires internationales et stratégiques (AIS) au Secrétariat général de la défense nationale (SGDN), en charge de la synthèse stratégique quotidienne, celle enfin de Thérèse Delpech “Directrice des affaires stratégiques au Commissariat à l’énergie atomique”, la nouvelle théoricienne de l’«Empire du mal absolu» représenté, selon elle, par le quatuor diabolique: Iran ,Syrie, Hezbollah libanais et Hamas palestinien).

A ce vétéran au comportement néophyte, et à ses collaborateurs d’un néo-conservatisme déconsidéré par ses multiples avatars en Afghanistan et en Irak, une salutaire piqûre de rappel s’impose pour qu’aux rodomontades si égoïstement valorisantes au départ mais coûteuses en fin de compte se substitue la prise en considération des intérêts des divers protagonistes.

La sortie de crise

Il est vain et illusoire de compartimenter les problèmes du Moyen-orient, de découpler le conflit d’Irak de celui de la Palestine ou du Liban. Les combats croisés menés par l’Amérique pour le compte d’Israël en Irak et d’Israël pour le compte des Etats-Unis au Liban, de même que le propre combat mené par Israël pour son compte avec le soutien américain contre les Palestiniens relèvent d’une même intrication dont l’élément central demeure la revendication nationale palestinienne à un Etat viable, indépendant et souverain.

Il est tout aussi vain et illusoire de jouer la division des peuples dans l’adversité et d’attiser la rivalité séculaire entre sunnisme et chiite à la faveur des incessants retournements d’alliance américains en Irak. La démarcation majeure contemporaine de l’Orient ne réside pas dans la fallacieuse distinction entre la «modération» présumée des régimes arabes proaméricains sunnites et le «totalitarisme» ou l’«intégrisme» de leurs adversaires chiites.
L’antagonisme n’est pas, dans son aspect primordial, de nature religieux, mais se situe au niveau d’une éthique de gouvernement. En Palestine, le combat de libération contre l’occupation israélienne est mené exclusivement par des Sunnites que cela soit le Fatah ou le Hamas. Mais la différence entre ces deux formations sunnites n’est pas un problème d‘intégrisme religieux mais d’intégrité politique

Un modus vivendi opératoire aussi bien en Irak, qu’au Liban que dans le Golfe visant à une stabilisation de la sphère arabo-musulmane constituerait un prélude à des efforts conjugués non vers la neutralisation de la capacité nucléaire iranienne mais vers la dénucléarisation d’Israël et de l’ensemble du Moyen orient en vue de déblayer la voie à la promotion d’un règlement d’ensemble des problèmes régionaux, en tête desquels le problème palestinien.
Les pays arabes ont dépensé mille cinq cent milliards de dollars dans le domaine de l’armement au cours du dernier quart du vingtième siècle sans se doter ni de la capacité nucléaire, ni de la capacité spatiale ni d’une capacité de projection de force. Plutôt que d’ameuter la planète de leurs jérémiades, ou de se placer dans le sillage de maîtres occidentaux successifs, ils seraient avisés de prendre exemple sur l’Iran et de se doter d’une capacité de dissuasion à l’effet de rétablir la parité stratégique avec Israël et de forcer ainsi le respect des autres pays et du reste du monde.

Le précédent historique du déploiement occidental de Beyrouth, en 1984

La dernière grande concentration navale au Moyen-Orient, en février 1984, s’est produite avec une participation significative de la France, avec la présence du porte-avions «Clemenceau» et ses avions «super-étendards», avant le rocambolesque feuilleton de son désamiantage, en 2006, et de six bâtiments d’escorte: la frégate «Duquesne», l’escorteur d’escadre «d’Estrée», le bâtiment de soutien logistique «La Rance», un transport de chalands de débarquement (BDC), deux bâtiments de débarquement d’infanterie et de chars (EDIC) 9070 et 0094 et le pétrolier « La Meuse».

Vingt trois ans après, la nouvelle armada américaine se déploie en l’absence de la moindre unité française en accompagnement amical, sauf à dérouter de l’Afghhanistan vers l’Iran l’escadrille aérienne basée au Kandahar en soutien aux opérations militaires américaines au Régime de Kaboul. Le fleuron de la flotte le porte-avions, le «Charles de Gaulle» est en phase de révision, absent du Golfe comme lors de l’intervention américaine en Afghanistan.

Au delà de l’infléchissement géostratégique de la nouvelle diplomatie française, cette évolution, pour bon nombre d’observateurs du Moyen-orient, signe symboliquement la contribution de la France aux affaires du monde, en la confinant à un rôle déclamatoire dont elle devrait user sinon avec sagesse du moins avec parcimonie.

En guise d’épilogue à la démonstration de force occidentale de Beyrouth, en 1984, Américains et Français ont dû subir les affres de la spirale des otages occidentaux au Liban (1984-1988), la vague des attentats de Paris (1986-1987), la guerre des ambassades entre Paris et Téhéran (1987), l’assassinat du Général Rémy Audran, un des responsables de la Direction Générale de l’Armement, le scandale de l’Irangate, la vente clandestine d’armes américaines à l’Iran sous embargo, le scandale Luchaire en France relatif à la vente du matériel de guerre français à l’Iran……La liste n’est pas limitative.

Le reste, connu, se passe de commentaires.

Comments


  • Merci beaucoup, tant pour l’info d’actualité que pour la mise en perspective. au-delà des rodomontades, il semble bien que le pire soit déjà prêt…

  • Une campagne de bombardements aériens de quelques jours ça ne vous rappelle rien… Un certain été 2006… avec l’issue qu’on connaît…

  • Je ne suis pas certain que le conseil donné aux pays arabes de “prendre exemple sur l’Iran et de se doter d’une capacité de dissuasion à l’effet de rétablir la parité stratégique avec Israël et de forcer ainsi le respect des autres pays et du reste du monde” soit plus porteuse de paix que les “rodomontades” de Kouchner. Cela dénote simplement le parti pris de l’auteur au delà du discours démonstratif et archi connu sur l’empire américain et l’occident coupable de tous les maux passés présents et à venir. Et le développement économique, social et éducatif des pays arabo-musulmans, ça n’est pas une priorité plutôt que se doter d’une capacité de dissuasion nucléaire ??

  • à Monsieur Ecirtap,

    Je conçois que ce passage vous ai froissé.
    ……..”je suis pas certain que le conseil donné aux pays arabes de “prendre exemple sur l’Iran et de se doter d’une capacité de dissuasion à l’effet de rétablir la parité stratégique avec Israël et de forcer ainsi le respect des autres pays et du reste du monde” soit plus porteuse de paix que les “rodomontades” de Kouchner. fin de citation.

    Peut-etre aurai je dû le formuler ainsi

    Il incombe aux pays arabes de “prendre exemple sur Israël (bien Israël) et de se doter d’une capacité de dissuasion à l’effet de rétablir la parité stratégique régionale et de forcer ainsi le respect des autres pays et du reste du monde”.

    De bonne foi, vous ne devriez pas contester cette affirmation, car ce qui est licite pour l’un doit l’être pour les autres, sauf à admettre un privilège de traitement à l’un quelconque des protagonistes, auquel cas il faudra justifier en vertu de quel principe moral ou juridique un privilège est reconnu à l’un et prohibé à l’autre, à moins de considérer que la supériorité immanente des pays occidentaux sur le reste du Monde est une “chose innée”, une donnée permanente de l’équation internationale.

    La solution idéale est la dénucléarisation générale du Moyen-orient. Cela est clairement dit dans mon texte, mais cela contrarie votre stigmatisation. Vous l’occultez donc en conséquence.

    Une solution viable doit être équilibrée et l’équilibre ne peut être obtenue que par un équilibre de force. Cela relève des règles élementaires de la realpolitik.

    Sauf à rechercher une soumission durable des pays arabes au Diktat des Etats-Unis et d’Israël, Il est absolument malsain sur le long terme de persister dans une politique de force, de négation des aspirations légitimes des peuples de la région.

    Le Droit à l’existence de tous et son corrolaire le Droit à la sécurité de tous, tel devrait être la principale revendication des hommes épris de paix.

    Pour répondre à vos préoccupations concernant le developpement des pays arabes, ce dont je vous remercie de vous soucier, je vous ferai observer que le développement économique, social et éducatif des pays arabo-musulmans ne saurait se faire dans la servitude. Il deviendra une priorité lorsqu’ils auront eu droit à la sécurité et à la dignité.

    Voilà des propos que j’aurai aimé entendre du nouveau chef de la diplomatie française dont l’expérience internationale à sensibilité humaniste aurait dû le sensibiliser à cet aspect des choses…humaines, exclusivement humaines.

  • La vraie solution passe par la nucléarisation de tous les pays. Ainsi la terreur est partagée.
    Déjà Les américains n’ont pas hésité à larguer deux bombes atomiques sur les japonais. Alors parler de l’arme de disuasion c’est jouer sur les mots.

  • @Ecirtap
    La solution à n’importe quelle crise au Proche Orient se trouve dans la dimension politique, économique, militaire, psychologique et même artistique du « privilège de traitement » dont bénéficie l’entité sioniste.
    L’auteur a raison « le développement économique, social et éducatif des pays arabo-musulmans ne saurait se faire dans la servitude. Il deviendra une priorité lorsqu’ils auront eu droit à la sécurité et à la dignité ».
    À ton avis, quelle priorité devaient choisir les français sous occupation nazie ?! La culture de la vigne ?

  • L’AIEA adopte une résolution pour une zone dénucléarisée au Moyen-Orient
    http://www.lorient-lejour.com.lb/page.aspx?page=article&id=352956
    Le quotidien libanais d’expression française
    vendredi 21 septembre 2007 L’Orient-Le Jour
    BnecYV

    L’AIEA a adopté hier une résolution non contraignante appelant à
    l’établissement d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient, qui a été
    proposée par l’Égypte et contre laquelle Israël et les États-Unis ont
    voté, alors que l’UE s’est abstenue, a constaté l’AFP. 53 pays ont voté
    pour la résolution, 47 se sont abstenus et deux pays ont voté contre la
    résolution au cours de l’assemblée générale de l’Agence internationale
    de l’énergie atomique à Vienne. Traditionnellement, les résolutions sont
    adoptées par consensus à l’AIEA, mais le problème du Moyen-Orient est
    devenu un enjeu politique à l’assemblée générale. La tâche de
    l’assemblée est d’approuver les principes généraux de l’AIEA, qui compte
    144 membres. L’agence est notamment l’organe de vérification du Traité
    de non-prolifération nucléaire (TNT) qui compte également 144 membres.
    Mais c’est le Conseil des gouverneurs, comptant 35 pays membres, qui
    prend les décisions pour établir la manière dont la politique de l’AIEA
    doit être appliquée.

  • Bonjour lisez http://r-sistons.over-blog.com, le CRI d’une FEMME,MERE,JOURNALISTE…”Alerte, la guerre arrive” ! Suggestions : un référendum populaire avant chaque guerre.
    Et la poursuite devant un tribunal international des peuples de tous ces dirigeants qui jouent avec la vie des individus pour de sombres histoires d’intérêts économiques, financiers, ou communautaristes, ou tout simplement par désir de façonner l’Histoire ou encore par délire !!! Ce ne sont pas eux qui vivent ensuite au milieu des ruines,leurs familles disloquées, la peur au ventre, respirant un air contaminé ! Non, eux, ils se promènent en yachts… SARKOZY,aec l’aide des MEDIAS SERVILES a trompé les Français en cachant ses véritables intentions !
    C’est un menteur comme Bush ! WANTED, ces cow-boys sont dangereux, voilà l’AXE DU MAL ! Et avec eux, tous les marchands de canons, les industriels de la reconstruction ! Peuples, révoltons-nous ! Femmes de tous les pays,UNISSEZ-VOUS, oui vous les EPOUSES, MERES, SOEURS, FIANCEES, pour
    empêcher par tous les moyens ces hommes fous de semer le malheur ! FEMMES, ORGANISONS UNE RESISTANCE D’UN TYPE NOUVEAU, aidez-nous, hommes de bonne volonté , et je vais maintenant lancer cet appel dans mon blog ! En avant ! EVA
    eva.resist@yahoo.fr

  • Absolument! L’idée d’un référendum avant chaque guerre me paraît excellente, et tout à fait réalisable (idée d’autant plus intéressante qu’elle représente une occasion cruciale de montrer où sont les limites de la démocratie). Souvenons nous des manifestations monstres à Madrid et Londres en 2003, avant la guerre illégale de l’Empire…

  • Bonjour Philippe,

    Ainsi donc, il a fallu les déclarations audacieusement irresponsables de Bernard Kouchner pour nous remettre en contact.
    Communique moi une adresse mel perso pour que je poursuive la conversation, comme au bon vieux temps du desk afrique asie de l’AFP.
    Communique l’adresse à l’administateur du blog en mentionnant que c’est un message perso. il me la repercutera.

    Amicalement. à bientôt.

  • Bonjour René,
    J’ai cité ton article dans le mien , “Femmes en guerre contre la guerre”,(blog http://r-sistons.over-blog.com), et je vais mettre un lien pour ton site. Merci,ami René, pour ta contribution éclatante à la Vérité. Bises, Eva la résistante à l’intolérable qu’on nous prépare.

  • Je trouve cet article trés objectif. L’échiquier se met en place. Ils encerclent le Moyen-Orient donc les réserves pétrolières et pour cela, ils s’activent également au Soudan et en Ethiopie. Ils mettent en place un système anti-missiles aux portes de l’Asie. Sommes nous en train d’assister aux préparatifs d’une guerre contre la Russie et la Chine ?

  • Les retombées radioactives résultant d’une attaque nucléaire conventionnelle ou tactique causeraient d’importants problèmes avec le Pakistan, l’Inde, la Chine, la Russie, le Japon ainsi qu’avec d’autres pays d’Asie et du Pacifique se trouvant sur la trajectoire des vents ; parmi ces problèmes on pourrait assister à la chute du gouvernement de Pervez Mousharraf au Pakistan, et à son remplacement par un régime islamiste radical doté de l’arme nucléaire, ce qui provoquerait une riposte militaire de l’Inde, une des puissances nucléaires.

    in http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3143 //Wayne Madsen

    d’où des entrainements conjoints Russie/Chine et cette fois + l’Inde

  • J’ai parcouru avec attention les articles proposés ainsi que les commentaires adjacents. Il est clair que l’heure est grave et que nous nous acheminons vers une guerre totale, et quand je dis totale, je ne parle pas seulement des armes dites “conventionnelles”. En ce qui me concerne, j’ai ma propre idée sur la question. Il est pour moi évident que tout pays à un droit inaliénable à sa propre sécurité, et ce, quelle que soit son inclinaison politique ou religieuse. Il est aussi évident que la guerre froide par le passé aurait sans doute mutée en guerre “brûlante” si les deux protagonistes principaux n’avaient pas eu l’épée de Damoclès radioactive au dessus de leurs têtes respectives. En cela, je suis convaincu que nous pouvons tous dire merci aux dames “A” et “H”, n’en déplaise aux partisans utopistes de la dénucléarisation mondiale. Mais ce qui à marché jadis ne peut plus fonctionner aujourd’hui, et cela pour une raison très simple. Quel que soit le bellicisme latent chez les anciens “rouges” ou les “toujours bleus”, ils avaient un point commun et celui-ci à été un facteur déterminant pour le maintien du statu quo. Ce point commun était, et est toujours, la peur de mourir. Si j’appuie sur le gros bouton rouge, alors le copain d’en face en fera de même et on aura gagné tous les deux… Sans droit de rejouer !
    Aujourd’hui, le problème avec les Iraniens est fort différent, et je dirais même qu’il fait toute la différence. Ces fous de Dieu sont au moins aussi fiers que nos Corses et eux, n’ont pas peur de la mort. Ils sont persuadés que Dieu, dans son amour inconditionnel, Dieu duquel nous vient le premier des commandements “Tu ne tueras point” leur ordonne avec verve et autorité d’éliminer les infidèles en commençant par les Juifs. Ils sont persuadés qu’ils iront pour ce fait de guerre au paradis entourés de mille vierges !
    Le président Iranien n’a de cesse de le répéter à qui veut bien l’entendre que les premiers essais nucléaires Perse se feront directement sur Israël. Comme ça, on gagnera du temps et de l’argent.
    Leur motivation principale est l’éradication totale du territoire Juif sans se préoccuper d’un iota de leurs petit copains et alliés Palestiniens qu’il prétendent vouloir défendre et qui disparaîtront assurément pèle-mêle dans ce divin holocauste !
    Pragmatique, notre “shah” autoproclamé se dit certainement qu’il serait vraiment génial de manger la chèvre dans un lit de choux et met à exécution le proverbe arabe “Si Mahomet ne vas pas à la montagne, alors la montagne ira à Mahomet”. Ou l’inverse, je sais plus… Attirons donc les “trop lointains occidentaux pour être bombardés” à nous, en leur faisant miroiter une guerre éclair, comme en Irak, débrouillons nous pour les attirer sur notre sol avec toute leur armada rutilante et sophistiquée, et traitons nos deux principaux problèmes d’un coup d’un seul !
    Je suis persuadé que les Iraniens détiennent déjà l’arme ultime et qu’ils font tout ce qu’il faut pour attirer leurs ennemis dans la souricière absolue. Ils lanceront leurs ogives sur Israël et dans le même temps se bombarderont alors eux même. Le nec plus ultra de l’attentat suicide justifié par leur droit à l’auto-défense… Quoi de mieux ? Les Juifs seront rayés de la carte et les occidentaux auront pris une gifle mémorable !
    Et pas question de riposte, pas la peine, il n’y aura plus rien à détruire en Iran.
    Vous pensez peut-être que j’ai trop pris d’amphétamines, que je nage en plein délire, et que je lis trop de docus-fiction ?
    Pensez donc à cela avant de me clouer au piloris… Le régime Iranien actuel vit de toutes façons ses dernières heures. Le peuple Perse se soulève de plus en plus, les élites de ce pays grondent et se gonflent peu à peu. Ces gens en ont assez de la révolution Islamique, ils en ont plus que marre des privations de liberté, d’être constamment en opposition avec la communauté internationale. Ce régime les fait vivre dans la crainte perpétuelle de représailles économiques ou militaires. Et ce régime le sait ! Le vent de la révolution souffle et il se sait de toutes façons condamné.
    Et que fait un fou quand il à le pouvoir et qu’il n’a plus rien à perdre ?

  • Il est tout de même curieux de focaliser sur l’Iran et non sur le Paksitan, autrement plus redoutable et moins contrôlable. Est-ce parce que I’Iran est plus proche balistiquement d’Israël que ne l’est le Pakistan? La centralité d’Israël doit-elle constituer l’unique grille de lecture des rapports internationaux ?

    Si l’Iran constitue à ce point un danger si terrifiant, pourquoi donc la France – par ailleurs si belliciste à l’égard de l’Iran-, tolère-t-elle le maintien de l’Iran en tant qu’actionnaire, à hauteur de 10 pour cent, d’une usine d’enrichissement de l’uranium du Tricastin, dans la Drome.par le biais du consortium Eurdoif. Pourquoi tant de duplicité?

    Pourquoi a France se propose t-elle, au nom de la diplomatie occidentale, de traiter pour le compte de l’Iran la production de 1, 2 tonnes d’uranium enrichi par an ?

    “Que fait le fou quand il a le pouvoir et qu’il n’a plus rien à perdre?” :

    La réponse à votre question est bien simple, ma foi. Il suffit de puiser des exemples dans l’histoire récente; .Ehud Olmert, premier ministre israélien, aux abois pour des affaires de corruption, détruit Beyrouth (juillet 2006), sa formation en baisse de sondage électoral à la veille d’une consultation capitale, détruit Gaza (décembre 2008).

    Le meilleur service que l’on peut rendre à la cause de la paix dans le monde est de de se débarrasser de ses oeillères mentales pour la lecture d’un sujet d’une si grande complexité L’Occident ne dispose du monopole de la raison et le reste de l’humanité est tributaire de pulsion incontrôlable. Les stéréotypes ont la vie dure.

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