Friday, March 29, 2024
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L’Arabie saoudite, un royaume des ténèbres.

L’Arabie saoudite, un royaume des ténèbres. L’Islam; otage du wahhabisme Le plus jeune Royaume parmi les grands décideurs de la…

By René Naba , in Actualités , at 15 octobre 2013

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L’Arabie saoudite, un royaume des ténèbres. L’Islam; otage du wahhabisme

Le plus jeune Royaume parmi les grands décideurs de la planète, l’Arabie saoudite, se voulait un phare d’un monde marqué par la renaissance de la sphère musulmane, après quatorze siècles de léthargie ottomane et de sujétion coloniale.

Mais ce pays quasi centenaire, constamment gouverné par des gérontocrates depuis sa fondation en 1929, aura été l’incubateur absolu du djihadisme erratique dans toutes ses déclinaisons, « Idiot utile » de la stratégie atlantiste, destructeur des Bouddhas de Bamyan et des sanctuaires de Tombouctou, la meilleure justification à l’islamophobie occidentale. Le meilleur alibi à l’impunité d’Israël et à sa sanctuarisation. Médine, Al Madina Al-Mounawara, la ville illuminée, sous-tend un royaume des ténèbres.

Aux femmes arabes, les «dépendantes», selon la terminologie wahhabite, porteuse de notre avenir, la moitié de notre univers,
A Djamila Bouhired (Algérie), Leila Khaled et Dalal Moghrabi (Palestine), Souha Béchara (Liban), pour leur admirable contribution aux guerres de libération nationale du Monde arabe.
A Feyrouz, la grande dame de la chanson arabe, et sa relève militante Julia Boutros (Liban), pour leur inlassable mobilisation populaire,
A Alia Magda Al Mahdi (Egypte) et Amina Siboui-Tyler (Tunisie) pour leur courageuse démarche de réappropriation de leur corps
Avec mention spéciale pour l’Arabie saoudite:
-Lama Al Ghamdi (5 ans), victime innocente de la concupiscence lubrique de son géniteur, le prédicateur Fayhane Al-Ghamdi. Violentée et carbonisée le 25 décembre 2011, elle décèdera le 2 octobre 2012, soit neuf mois plus tard, dans l’indifférence de la presse internationale.
-Nasser As Saïd, le plus célèbre opposant saoudien, mystérieusement disparu en 1979 à Beyrouth, enlevé par les services saoudiens avec l’aide de groupements palestiniens à la faveur de l’anarchie ambiante régnant dans la capitale libanaise en pleine guerre inter factionnelle, embarqué de force à bord d’un avion militaire saoudien et jeté par-dessus bord au-dessus du désert saoudien.
A toutes les victimes de l’obscurantisme, du machisme et du totalitarisme: Mohamad Bouazizi (04 Janvier 2011 Tunisie), Ahmad Hachem As-Sayyed (Alexandrie Egypte, Janvier 2011), Mohamad Al-Durah (Palestine, 12 ans), Hamza Al-Khatib, (Syrie, 13 ans), Neda Agha Soltan (Iran). Aux autres immolés du Monde arabe. A tous les suppliciés de la terre.

Prologue: De la fonction monarchique en terre arabe

  • I – L’inculture, garant de la survie dynastique
  • 2 -La sacralité des dictatures monarchiques arabes
  • 3 -Le système monarchique, le meilleur gardien des intérêts occidentaux.
  • 4 -La solidarité monarchique: Un réflexe de survie
  • 5 – Le système éducatif en question
  • A -L’enseignement, une caricature
  • B- Phénomène de la diglossie et de captation: L’idéologie du Tawhid
  • 6-Sortir l’islam de l’islamisme
  • 7- Une situation de schizothymie
  • 8- Une zone sous tutelle américaine
  • 9- La mutation de l’islam sunnite en Islam wahhabite
  • 10-La fertilisation du désert
  • 11- Islam anthropophage

Chapitre I: Arabie saoudite/Etats Unis: Un partenariat privilégié, dans la vassalité

  • I – Le Pacte de Quincy ou «Quincy Agreement».
  • II- L’épée de Damoclès: La partition
  • A – Oussama Ben Laden: La première alerte
  • B – La polémique entre les deux anciens alliés victorieux de la première guerre du Golfe
  • C- Une stratégie cathartique
  • III-Quand le Pentagone redessine le Monde: La 2eme alerte, un coup de semonce américain.
  • A- «L’Islam des Lumières».
  • B-Purger le non-dit

Chapitre II: Arabie-Armement: Le tribut de la protection.

  • I – Les contrats d’armement, police d’assurance tous risques.
  • II- Les contrats d’armement, générateurs de juteuses rétro commissions
  • A – Al-Yamamah
  • B – Sawari: Un contrat enchevêtré dans d’imbrications politiques
  • III -De l’intermédiation terre d’Orient
  • IV- Le XXI me siècle prometteur encore avec le «contrat du siècle du début du siècle»
  • V- Les piètres performances militaires saoudiennes
  • VI-Arabie Saoudite/Etats-Unis: les ambivalences d’une alliance.

Chapitre III: Les dépendantes à l’ombre des Fatwas pathologiques du «printemps arabe».

  • I -Prison dorée
  • II problématique de la femme au volant
  • III – Les fatwas pathologiques
  • A –Fatwas pour la destruction des lieux de culte chrétiens de la péninsule arabique
  • B -Légitimer le viol Place Tahrir au Caire
  • C -Allaitement de l’adulte «Ird’ah al Kabir»
  • D -La Fatwa Nécrophile: «La copulation de l’adieu»
  • E- Les dignitaires du Golfe à l’assaut des pubères syriennes
  • F – L’alliance du sabre et du goupillon: un dignitaire religieux pédophile
  • G- L’ultra conservatisme de la caste religieuse: contre la mixité et les élections
  • H -De la servitude volontaire des Koweitiennes

Chapitre IV Arabie saoudite-Sabre: Du bon usage du sabre au service de la dynastie wahhabite

  • I -Le sabre n’entame pas la chair d’Al Saoud.
  • II -Le crime de lèse-majesté
  • III –Rétro-commissions et narcotrafic.
  • IV- Une princesse resquilleuse et récidiviste, une autre narcotrafiquante
  • V- Une domestique indonésienne clouée pour insubordination domestique
  • VI -40 pour cent des jeunes au chômage avec en prime Bahreïn pour défouloir
  • VII- La levée de boucliers des dignitaires religieux
  • VIII- Le patrimoine génétique du pouvoir royal aux mains des Américains.
  • IX- La grande frayeur des Wahhabites

Chapitre V Arabie Saoudite: Le Twitter, substitut au débat public

  • 1-Du bon usage des techniques modernes de communications pour contourner l’hermétisme d’un royaume.
  • II – Les tweet de Moujtahed
  • A- Le palais du prince Abdel Aziz Ben Fahd
  • B- La fortune du Prince Talal Ben Abdel Aziz.
  • C-Khaled Al Toueijiry ou Les manigances du secrétaire particulier du Roi.
  • III- La contestation par internet
  • IV – Les prédicateurs faussaires.

Chapitre VI: Les pétromonarchies du golfe, une gigantesque base flottante américaine, une pompe à finance des déficits américains.

  • I- Le péril démographique
  • Les pétromonarchies: Préfiguration des cités futuristes.
  • Abou Dhabi et Doubaï, les deux plus jolies villes indiennes du Monde.
  • II- Le péril militaire: La présence militaire américaine, un paratonnerre ou un détonateur?
  • A Les pétromonarchies: un «oasis de sécurité sécurisé» de l’économie occidentale face à la «zone de pénurie» du versant méditerranéen frondeur du Monde arabe.
  • B-Une normalisation feutrée avec Israël.
  • C – Les menaces d’Henry Kissinger…pour un Otan économique.
  • III- Le péril domestique: les frasques monarchiques, une gangrène qui sape les assises du pouvoir pétro monarchique.
  • IV-Le message subliminal des pays occidentaux au reste du Monde: Oui aux capitaux exotiques, non à l’immigration basanée

Chapitre VII: Le Roi, un pompier pyromane

  • I –Un pays jamais colonisé, mais jamais indépendant sinon d’une manière formelle.
  • II- L’islam wahhabite supplanté par l’islam combatif.

Chapitre VIII: L’adieu aux armes de l’Islam sunnite

  • I- Du dialogue euro arabe au partenariat militaire islamo-atlantiste contre des pays arabes séculiers.
  • II- L’erreur fatale des Palestiniens
  • III- Du calendrier comme fonction traumatique
  • IV – La mutation ahurissante du dialogue euro-arabe

Chapitre IX: La métaphore de Suez

  • I – La signification symbolique de la destitution de la statue de Nasser à Benghazi
  • II- Gaza, le baromètre du régime néo islamiste égyptien et la Palestine le test de son indépendance.
  • III- Al Qaida, un double défi à l’Arabie saoudite et à l’Egypte
  • IV- Le Yémen, banc d’essai de la «Doctrine Obama», la nouvelle doctrine militaire américaine de la guerre clandestine.
  • V-Une bataille décisive dans l’ordre symbolique contre l’Arabie saoudite.
  • VI- L’autodafé du Coran, une aubaine idéologique, un levier de recrutement pour Al Qaida.
  • VII- Le sud de la Libye, quartier général d’Aqqmi
  • WIII- Le «surge» d’Al Qaida een Syrie
  • IX-La bataille des eaux du Nil et Le Canal Ben Gourion.
  • X – 2013, un été meurtrier pour la confrérie des frères musulmans

Chapitre X: L’Islam des lumières, c’est lui.

  • I-Hassan Nasrallah, la relève indomptable de Nasser; Le Hezbollah, phénomène politico-militaire majeur de l’histoire arabe contemporaine.
  • II-La crise du modèle occidental de guerre limitée de haute technologie.
  • III- Sunnisme/Chiisme: Au-delà de cette gesticulation guerrière, trois vérités s’imposent:
  • IV- Le différentiel de traitement entre Arabes et Israéliens.
  • V- En ces temps-là, le nationalisme arabe faisait sens.
  • VI- L’Arabie saoudite: Le plus important générateur de djihadistes erratiques – Al Qaïda, la plus formidable machine autodestructrice des Arabes
  • VII- Pour une coopération stratégique avec le BRICS et le groupe de Shanghai
  • VIII- Story telling about Ugly Muslim terrorist

Chapitre XI: Qatar-Destitution: La fin sans gloire du «Deus ex machina» de la révolution arabe

  • Epilogue: A propos de la Syrie

Comments


  • Enfin.. Wow Congratulations!
    Enfin… mon guerrier de la parole JUSTE, récidive en visant la veine jugulaire du chaytan saoudien! Cette monarchie de l’imposture, totalement préfabriquée pour le chaos à long de l’Islam en particulier et en général les pays arabes, est la racine du mal!!

    Il fallait que quelqu’un le dise, l’explique comme tu sais le faire, en France, notamment, où les Français d’origine maghrébine et arabe sont la proie de courants idéologiques et religieux, des plus pervers de notre temps. Ce livre, j’aurai pu l’écrire, si je n’avais pas été tant submergée par les obligations familiales, devenues incontournables au fil des ans.
    C’est pourquoi, tu as raison, ton livre est un beau cadeau pour mon jubilé de mariage… en me faisant partager ta joie, qui est ma fierté de toi, de ton courage, et la pureté de ta résistance intellectuelle.

    Bravo et Mashallah pour te protéger du « mauvais oeil » ;-)
    Ayouche

  • Cher René
    Merci pour tes idées justes et saines.
    Permets moi de dire également mon opinion sur ce système raciste par excellence que représente l’Arabie saoudite
    Il n’est pas de leur droit d’empêcher des pèlerins d’aller visiter la Mecque et Médine et je crois que la communauté musulmane devrait se soulever toute entière à travers le monde contre cette ségrégation.
    La solution serait de pouvoir arriver à rendre les Lieux Saints indépendants et à les gérer en dehors de toute frontière.
    On devrait donc songer à donner naissance à un nouveau pays représentant ces lieux saints et géré comme tous les pays aussi petits soient ils.
    les gérants de ce pays devraient être votés et se succéder à tour de rôle autant musulmans arabes qu’extrême orientaux qu’occidentaux .
    c’est tout un rêve auquel je ne cesse de penser
    peut être arriverons nous un jour à le faire ???
    nouna

  • Bonsoir René
    Franchement la lecture de ton livre est une vraie délectation pourvu que le lecteur soit assez concentré pour déchiffrer tes messages.
    Je pense qu’il aura un grand succès; c’est ce que je te souhaite.
    Pour le chapitre des fatwa, tu mets à nu cette rétrogradation de la pensée qui, malheureusement, se pose en porte à faux au développement de la culture dans ces pays « arabes ».
    Dès que j’aurai achevé la lecture, je te la transmettrai mes impressions
    fraternellement, Chérif

  • Réponse à Nahila E

    Bonjour Nouna
    C’est une idée révolutionnaire que tu proposes là. Elle sera en tout état de cause bénéfique pour l’ensemble musulman qui ne se réduit pas au Wahhabisme.
    Mais les Saoudiens chercheront à te lapider et à te décapiter pour étouffer une telle proposition
    Souvent, des marchands de religion se réclamant abusivement de l’Islam, me rétorque quand je critique l’Arabie, « mais le royaume est la terre de la prophétie ». So what.
    je réponds invariablement: L’Arabie saoudite est certes la terre de la prophétie, mais il n’est écrit nul part, dans aucun corpus doctrinal musulman, que la dynastie wahhabite est titulaire d’un droit quelconque sur la religion musulmane.
    Comme tu l’as remarqué, le livre est dédié aux « femmes arabes », tu y es incluse, mais in petto, -dans mon coeur et mes pensées-, incluse dans une place de choix que tu occupes de même que Ghada dans mon monde intime.

  • L’Arabie Saoudite, un Royaume des ténèbres ou l’Arabie de René Naba
    22 octobre 2013
    Par Hédi Belhassine
    http://hybel.blogspot.fr/2013/10/larabie-saoudite-un-royaume-des-tenebres.html

    C’est le titre de la dernière livraison de René Naba. Rien à voir avec les derniers bestsellers sur le très médiatique et très insignifiant Qatar voisin. L’Arabie, c’est du lourd, difficile à décrypter.

    Caché au fond des ténèbres de l’inquisition et de l’horreur, cette monarchie obscurantiste est à l’abri de toutes critiques car elle est la plus riche et donc la plus influente de la planète. Aucun cri de détresse ne parvient jusqu’à Paris, aucun homme politique, aucun philosophe, aucun journaliste, aucune épouse de Président, aucun groupe de bien-pensants n’a trouvé le courage de dénoncer ce régime d’insulte permanente aux Droits de l’Homme.

    Le Royaume bénéficie d’une impunité à l’égale de sa richesse: sans limite. Premier exportateur de pétrole, premier importateur d’armes, ce pays est aussi le pôle d’attraction d’un milliard et demi de musulmans auxquels la loi d’Allah prescrit de se rendre en pèlerinage au moins une fois dans sa vie. La Mecque n’est pas un sanctuaire bénéficiant de l’extraterritorialité, elle est la propriété privée de la maison des Saoud qui délivre à son gré le précieux visa d’entrée au paradis.

    René Naba est un journaliste rigoureux et intransigeant. En une vie de métier en France et au Levant, on lui cherchera en vain une quelconque faiblesse ou compromission. Ses écrits sont redoutés car la démonstration décalée est toujours implacablement documentée. Il n’est pas du genre à tremper sa plume dans l’eau de rose, ses formulations acides font grincer les dents « non là il exagère » pense-t-on en début de page pour admettre quelques lignes plus loin qu’il a raison. Son livre est bourré de références précises et d’annotations détaillées.

    Le musée des horreurs de l’Arabie est unique et les personnes sensibles sont priées de sauter certains paragraphes. Naba aurait pu faire son miel de l’énumération des aberrations effrayantes du Royaume et y consacrer tout son ouvrage, il n’a pas cédé à cette facilité. Il élargit son observation du royaume wahhabite à l’ensemble du monde arabe, aborde avec acuité toutes les incidences à la périphérie de l’Arabie péninsulaire et les imbrications façon poupées gigognes dont les Saoud sont les artisans.

    La race des pétromonarques illettrés est en voie de disparition. Au plus vieux roi de la planète succèdera un « savant » sachant conduire une voiture, lire l’anglais et taper sur un clavier. Les petits-enfants du patriarche régnant connaissent la formidable puissance du Royaume. Auront-ils l’audace de l’utiliser pour émanciper leur pays et lui donner les clés de la justice et de la renaissance des mondes arabes et musulmans? C’est un espoir secret. Allah karim ! (miséricordieux) Ou à l’inverse seront-ils les géniteurs d’une civilisation de l’obscurantisme et de la violence?

    Il y a quelques jours, les Saoudiens ont refusé de s’assoir au Conseil de sécurité des Nations Unies. C’est un geste d’une audace inouïe sans précédent dans la diplomatie mondiale.
    Riyad entend protester -non pas contre l’occupation de la Palestine par Israël – mais contre la paix en Syrie !

    Pour éclairer un absurde Royaume des ténèbres: René Naba.
    Publié par HYB

  • God Bless you René Naba! Hédi Belhassine fait une description fidèle de toi (ce que je t’ai toujours dit): »René Naba est un journaliste rigoureux et intransigeant. En une vie de métier en France et au Levant, on lui cherchera en vain une quelconque faiblesse ou compromission. Ses écrits sont redoutés car la démonstration décalée est toujours implacablement documentée. » Aucun de ces sayyanim contrôlant les chaînes de tv françaises, n’oseront t’inviter aux grands débats… pas même Taddeï je pense… Mais un jour ou l’autre, ils seront bien obliger de le faire… je le sens, car ce n’ est plus possible d’ ignorer tes écrits!

    http://blogs.mediapart.fr/blog/hedy-belhassine/221013/larabie-saoudite-un-royaume-des-tenebresaic

  • Réponse à Ayouche

    Une autre hypothèse est toute aussi vraisemblable: Le fait que je refuse de m’ y rendre car les médiatiques sont verbeux et manquent de consistance.
    Durant la guerre de Libye, Ils se sont souvenus que j’avais commis deux livres critiques sur la Libye, j’ai alors été inondé d’appels pour des passages télés. J’ai naturellement décliné réservant mes interventions aux médias qui m’ont été fidèles. je ne voulais pas cautionner leur ignorance leur inconsistance et leur suffisance

  • Je m’en doutais un peu! Ils t’ont inondé d’appels sans doute, parce que tes livres sur la Libye critiquant le régime de Kadhafi, les arrangeaient bien…

    Mais l’ épreuve de vérité (sur leur impartialité) serait qu’ils fassent de même pour ton sujet sur l’ Arabie saoudite! Ils fonctionnent ainsi. Dans le sens où, pour eux c’est moins grave de critiquer leur intervention « humanitaire », que le « dictateur » Kadhafi!
    Anyway, tout cela n’ôte en rien à tes mérites d’auteur sans peur, sans reproche, ni à mon admiration pour ton courage et tes qualités morales en tant qu’un des rares défenseurs du nationalisme arabe et pourfendeur du damné islamisme!

  • http://www.espritcorsaire.com/?ID=187/Richard_Lab%C3%A9vi%C3%A8re/

    Panique et contorsions Saoudiennes…

    Date de parution: 10/11/2013

    Les Saoudiens ont claqué la porte du Conseil de sécurité des Nations unies en faisant savoir que ce geste de mauvaise humeur ne visait pas l’Organisation mondiale mais… les Etats-Unis ! C’est une première dans l’histoire de l’ONU de voir ainsi un Etat membre renoncer à un siège de membre non-permanent du Conseil de sécurité. «Cette attitude est incompréhensible», commente un vieux routier du palais de verre – diplomate en poste à New York -, «chaque Etat membre rêve d’occuper un tel siège qui donne à son bénéficiaire un pouvoir d’observation et d’influence diplomatique non négligeable pour deux ans. Quoiqu’on pense des Nations unies, le Conseil de sécurité demeure l’un des organes vitaux de la diplomatie mondiale et l’on n’a jamais vu un pays se tirer dans pied de cette façon… » C’est dire à quel point la monarchie pétrolière est remontée contre Washington «jusqu’à perdre ainsi ses nerfs», ajoute la même source.

    Vu de Riyad, au moins trois raisons motivent cette «colère historique», comme l’a qualifiée Abdulaziz Sager, le président du Gulf Research Center (GRC). Après l’attaque chimique contre un faubourg de Damas – le 21 août 2013 -, attaque unilatéralement attribuée au régime de Bachar al-Assad 1, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont menacé de bombarder la Syrie. L’usage d’armes chimiques constituait, selon les propres termes du président Obama, une «ligne rouge» dont le franchissement entraînerait automatiquement l’usage de la force.
    Douche froide pour les partisans d’une telle intervention: le parlement britannique se prononçait contre les bombardements obligeant Barack Obama à s’en remettre au vote du Congrès, tandis que Paris annonçait attendre le verdict du parlement américain… Le 3 septembre 2013 en Méditerranée, le tir des deux missiles antimissiles américano-israéliens, aussitôt neutralisé par l’aéronavale russe, déclenchait une intense explication de texte entre Moscou et Washington. Sans menacer de déclarer la troisième guerre mondiale, les Russes signifiaient clairement que, dans tous les cas de figures, ils resteraient en interposition et informeraient leurs alliés syriens des différents tirs menaçant leur territoire. Plus d’une dizaine de bâtiments de guerre russe de première ligne croisaient en Méditerranée et les stations radars avancées de la mer Noire restaient en alerte… Quelques jours plus tard, dans les coulisses du G-20 de Saint-Pétersbourg, Sergey Lavrov et John Kerry s’activaient à trouver une solution. Le 13 septembre 2013, en sortant de son chapeau noir un accord sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien, le ministre russe des affaires étrangères sauvait, in extremis, le soldat Obama ainsi soulagé d’éviter un vote négatif du Congrès qui eut annoncé pour lui une fin de mandat des plus périlleuse. La guerre de Damas n’aurait pas lieu…

    Impuissants, les Saoudiens assistaient non seulement au retour de l’armée russe «impie» en Méditerranée, mais en plus, le président américain daignait répondre à l’appel téléphonique de son homologue iranien Hassan Rohani nouvellement élu. Historique ! Un tel contact officiel n’avait pas eu lieu depuis la révolution islamique (1979) et l’attaque de l’ambassade américaine par les Pasdarans. En prime, John Kerry s’activait à Genève pour reprendre les négociations sur le dossier nucléaire iranien. C’est le deuxième motif de colère, sinon de panique des Saoudiens voyant ainsi leur ennemi ancestral – la Perse – s’imposer et confirmer son rôle aux Proche et Moyen-Orient aux côtés de ses alliés alaouites en Syrie, de la majorité chi’ite d’Irak, du Hezbollah libanais et des autres minorités chi’ites de la région du Yémen à Bahreïn jusqu’aux provinces pétrolières de la monarchie wahhabite !

    Le troisième grief des Saoudiens concerne la Palestine, Washington finançant une reprise très factice des «négociations de paix» avec Israël tout en laissant Tel-Aviv lancer d’importants programmes de construction de nouvelles colonies. Si le sort de ces pauvres Palestiniens n’a jamais empêché les rois du pétrole de dormir, cette farce diplomatique les empêche clairement de continuer à jouer leur rôle de premiers défenseurs de ces frères musulmans jetés aux poubelles de l’Histoire.
    Face à ces trois motifs de désamour avec le grand frère américain – inconditionnel protecteur de la famille Saoud depuis le pacte du Quincy 2 et sa dernière reconduction pour une période de 60 ans en 2005 -, Riyad opère un vertigineux rapprochement avec l’Egypte post-Morsi. Déjà passablement indisposés par la façon dont Washington avait lâché le président Hosni Moubarak au profit des Frères musulmans, les Saoudiens cherchent à tout prix à sauver leur leadership sur le monde arabo-islamique en déversant des masses de dollars sur le nouveau pouvoir militaire égyptien. Par ce retour au Caire, qui passe par Canossa, Riyad pense non seulement atténuer l’affirmation d’un Iran «puissance régionale», mais aussi marginaliser une Turquie soutien inconditionnel des Frères musulmans aux premières loges de toutes les mal nommées «révolution arabes».
    Autre parade panique: en Syrie et ailleurs, les généreux donateurs de la monarchie wahhabite continuent à financer et armer les groupes armés salafistes qui finiront, tôt ou tard, par se retourner contre eux… Salman, le fils du prince Bandar ben Sultan, s’est même installé à Amman pour superviser ce soutien aux différents groupes armés d’Al-Nosra, de l’Etat islamique d’Irak et du Levant, ainsi qu’aux autres soldats perdus d’Al-Qaïda. Cette option suicidaire divise les princes du pétrole. Estimant qu’il est temps de tourner la page Al-Qaïda, les Chammars et l’entourage du roi Abdallah finissant, s’opposent à nouveau aux Sudeïri – bénéficiaires traditionnels des juteux contrats d’armements régulièrement signés avec Washington -, dont la carte jihadiste demeure le moteur principal d’influence aux Moyen-Orient, en Afrique et en Asie, sinon en Europe.

    Comme l’écrit fort à propos René Naba dans son dernier ouvrage 3: «l’Arabie saoudite, le plus gros générateur de jihadistes erratiques, le principal bailleur de fonds de l’intégrisme et le centre mondial de la régression, focalise sa haine, toute sa haine contre l’Iran, menaçant de se doter de l’arme atomique en une semaine si ce pays musulman accédait au rang de «puissance du seuil», ignorant la formidable menace de l’arsenal nucléaire israélien qui hypothèque la sécurité nationale de l’ensemble du monde arabo-islamique». Mais désormais au sein de la monarchie wahhabite, cette vieille posture ne semble plus aller de soi. Une nouvelle génération de princes considère que les vieilles recettes ne sont plus adaptées à la nouvelle donne émargeant à la faveur de la crise syrienne.
    La colère et la panique saoudienne favoriseront-elles enfin la sortie de la séquence Al-Qaïda qui continue d’alimenter un arc de crises qui s’étend des côtes de Mauritanie jusqu’au nord-ouest de la Chine ? C’est en tout cas, peut-être, à ce prix que Riyad sauvera les tables de la loi du pacte du Quincy…

    1 Nous renvoyons aux différentes contributions d’espritcors@ire sur ce sujet qui est loin d’être clôt.

    2 Le Pacte du Quincy a été signé le 14 février 1945 sur le croiseur USS Quincy (CA-71) entre le roi Ibn Séoud, fondateur du royaume saoudien, et le président Franklin Roosevelt, de retour de la conférence de Yalta. Prévue pour une durée de 60 ans, cet accord a été renouvelé pour la même période en 2005 par le président George W. Bush. Il s’articule sur cinq points : a stabilité de l’Arabie saoudite fait partie des “intérêts vitaux” des États-Unis qui assurent, en contrepartie, la protection inconditionnelle de la famille Saoud et accessoirement celle du Royaume contre toute menace extérieure éventuelle; par extension la stabilité de la péninsule Arabique et le leadership régional de l’Arabie saoudite font aussi partie des «intérêts vitaux» des Etats-Unis; en contrepartie, le Royaume garantit l’essentiel de l’approvisionnement énergétique américain; les autres points portent sur le partenariat économique, commercial et financier saoudo-américain ainsi que sur la non-ingérence américaine dans les questions de politique intérieure saoudienne.

    3 René Naba: L’Arabie saoudite – Un royaume des ténèbres. Editions Golias, novembre 2013.

    Par Richard Labévière

  • Salut René,
    Je viens de finir la lecture de ton livre. Je pense qu’il s’agit d’une analyse extrêmement pertinente de la politique américano-saoudienne et de ses ramifications dans la région.

    Juste un commentaire assez bref, si je puis me permettre: Je ne te rejoins pas forcément sur la position de l’Europe à l’égard de la Turquie. Sans être raciste ou colonialiste on est bien en droit de rejeter l’idée d’une adhésion turque à l’Europe. En ce qui me concerne, l’un de maux européens émane d’une expansion trop rapide de l’Union, sans adhésion des citoyens. Par ailleurs, oui l’Europe est un projet occidental. Enfin, un bon ouvrage du nom de « La Turquie dans l’Europe » décrit comment les forces islamistes en Turquie se servent des critères de convergence afin d’éroder le pouvoir de l’armée et instaurer leurs divers projets.
    Mes amitiés,
    Neil

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