Monday, March 18, 2024
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Le quiproquo à propos du délateur de Saddam Hussein

Coupé du Monde, pourchassé intensément par les Américains, nullement au fait des circonstances ayant présidé à son arrestation, Saddam Hussein…

By René Naba , in Actualités Analyse , at 26 décembre 2016

Coupé du Monde, pourchassé intensément par les Américains, nullement au fait des circonstances ayant présidé à son arrestation, Saddam Hussein avait mis en cause les hôtes de la ferme où il était planqué, la famille Nameq. Une accusation reproduite par son avocat Me Khalil Al Douleimy.

Mais les choses n’étaient pas aussi simples que cela. Une traque intensive, des arrestations massives au sein du cercle rapproché de son entourage, particulièrement le service de la protection de la sécurité présidentielle, le désir de vengeance d’un irakien dont trois des membres de sa famille engagés dans la garde présidentielle ont été exécutés sur ordre du dirigeant baasiste, enfin l’aveu involontaire d’un garçon de douze ans ont constitué autant d’indices ayant finalement abouti à l’arrestation de l’ancien président irakien.

Ci joint le récit de Taher Toufic Al Ani, membre du Conseil de la Révolution irakienne et du commandement régional du parti Baas (section Irak) sur les circonstances de l’arrestation de Saddam Hussein.

L’arrestation de Saddam Hussein s’est produite sur la base d’une délation d’un irakien qui a indiqué aux Américains la piste pouvant mener à la cache de l’ancien président irakien. Désireux de se venger de Saddam Hussein qui avait fait exécuter son frère et ses deux cousins, -tous trois membres de la garde présidentielle-, le délateur a désigné aux Américains un domicile à Bagdad leur suggérant de bien en observer les mouvements qui se déroulent à l’intérieur et aux alentours, meilleur moyen, selon lui de parvenir à la cache du dirigeant irakien.

Interrogatoire intensif d’Abed Hammoud al Takriti, secrétaire particulier de Saddam Hussein

L’observation du site de même que le recoupement des informations qu’ils ont recueilli ont conduit les Américains à arrêter, le 17 juillet 2003, Abed Hammoud Al Takriti, secrétaire particulier de Saddam Hussein et son officier d’ordonnance. Abdel Hammoud n’était pas dans la confidence et ignorait donc la cache de Saddam Hussein.

Au terme d’un interrogatoire intensif, Abed Hammoud Al Takriti a livré des informations qui ont permis aux Américains d’avoir accès au cercle ultra restreint des compagnons de Saddam Hussein, responsables de sa protection et de ses déplacements depuis son entrée en clandestinité.

Les Américains font chou banc avec la capture de Roukane Razzouk Abdel Ghaffar Majid.

Les Américains ont concentré leur recherche sur la capture de Roukane Razzouk Abdel Ghaffar Majid, proche cousin de Saddam Hussein, membre de sa protection rapprochée et chef du bureau des Affaires tribales à la présidence irakienne.

En fait les Américains feront chou blanc dans cette affaire en ce que Roukane avait été tué ainsi que son frère lors d’un raid aérien américain dans le secteur de Ramadi.

Mais, précautionneux, les Américains s’étaient en fait procurés la liste des plus proches collaborateurs de Saddam Hussein bien avant la chute du régime baasiste.

La liste des 27 personnes recherchées au sein du dispositif de sécurité de Saddam Hussein.

Ci Joint la liste des 27 personnes activement recherchées par les Américains lors de la traque de Saddam Hussein:

  1. Ardar Mohamad Nacery, chef de la 3me compagnie chargée de la protection des palais présidentiels- secteur de Radwaniyah.
  2. Thabet Nafous Al Majid, cousin de Saddam Hussein. Général dans l’appareil sécuritaire en charge de la protection personnelle de Saddam Hussein
  3. Jamal Abdel Baqi, chargé de la supervision de la protection de la résidence , de Saddam Hussein.
  4. Habib Nahi Sleimane Al Hadithi, directeur de l’office de la protection de la résidence de Saddam Hussein.
  5. Radan Abed Saddid, responsable de la protection personnelle de Saddam Hussein.
  6. Riad Al Bareh, officier d’ordonnance, garde de corps
  7. Sabbah Mirza, le doyen des officiers d’ordonnance r le plus ancien garde de corps;
  8. Saad Saleh Ahmad Nacery: officier
  9. Chabib Sleimane Al Majid, cousin de Saddam Hussein et son garde de corps
  10. Tareq Al Machhadani, responsable de la sécurité de Saddam Hussein
  11. Laith Abdel Ghani Al Chawi, neveu de Saddam Hussein le fils de sa sœur Amal, officier du service de la protection.
  12. Haytham Ahmad Abdel Ghani Al Chawi, ibidem
  13. Lahib Dari Abdallah, responsable au service de la protection présidentielle
  14. Mohammad Souheir al Takriti, directeur de l’Institut formation professionnelle au sein des services de sécurité présidentielle.
  15. Nasser Yacine, chargé de la protection présidentielle
  16. Salem Abdel Kader Al Majid,garde de corps
  17. Ahmad Oukab Karim, responsable de l’office de la protection spéciale pour la province d’Al Hilla
  18. Sarmad Al Safar, responsable d’un détachement de la garde présidentielle
  19. Ghassane Zakaria Al Takriti, adjoint au directeur de l’Institut de formation professionnelle au sein des services de sécurité présidentielle.
  20. Abbas Fadel Al Quayss, responsable d’un détachement de la protection rapprochée.
  21. Commandant Ahmad Fadel Hassan Al Jouboury, officier d’ordonnance, chargé de la protection spéciale.
  22. Mohammad Rajab Al Haddoudi, cousin de Saddam Hussein, chargé de la protection des palais présidentiels et du bureau privé de Saddam Hussein dans la province de Salaheddine.
  23. Ahmad Yassine Al Takriti, le frère du propre beau-frère de Saddam Hussein, Archad al Takriti.
  24. Kamal Moustapha Al Nacery, neveu d’Ali Hassan Al Majid, cousin de Saddam Hussein, plus connu sous le nom d’«Ali le chimique».
  25. Farès al Yassine, garde de corps.
  26. Kamal Ad Doury, un proche de Saddam Hussein
  27. Adnane Abdallah Obeid Al Moussalat, garde de corps personnel de Saddam.

Trois autres personnes figurant sur cette liste -Iyad Rached Al Noueimy, Hajj Habib Al Saleh et Mou’taz Elias al Hadithi- ont réussi à échapper à la traque américaine et à fuir l’Irak sous de faux passeports.

La plupart des personnes figurant sur la liste se trouvaient dans l’ignorance de la cache du dirigeant baasiste. Mais des bribes d’informations recueillies au cours des interrogatoires ont permis de recouper d’autres informations fournies par Abed Hammoud Al Takriti, le secrétaire particulier de Saddam, notamment, une information de taille: Le nom de l’unique garde de corps à avoir suivi l’ancien président irakien dans sa clandestinité. Un garde qui se trouvait être un parent de Mohammad Ibrahim Omar Al Mossalat.

La rafle américaine au sein de la famille Mohammad Ibrahim Omar Al Mossalat, le frère du garde privé de Saddam Hussein.

Pour faire pression sur le témoin captif, les Américains ont procédé à l’arrestation de 40 membres de la famille d’Omar Al Mossalat. Mais dans cette ambiance de panique et d’intimidation, la mèche a été vendue par un gamin de 12 ans, Jassem Mohamad Ramdi, qui révéla, par inadvertance, la piste à emprunter pour parvenir à Saddam.

En prévision de l’invasion américaine de l’Irak, les caciques du régime baasiste avaient aménagé un complexe immobilier (habitat, bureaux), où ils avaient coutume de se retrouver pour coordonner leurs actions et échanger instructions et informations. Ce complexe était située dans le secteur d’Arsata, quartier d’Al Karrada, quartier connu de Bagdad.

C’est devant ce complexe que les Américains se sont mis en embuscade pour capturer leur gibier. Averti de la rafle de 40 membres de sa famille, Al Mossalat finit par révéler la cache de Saddam, la désormais trop célèbre ferme du Cheikh Namek Jaber Khodr Al Doury.

A la ferme, Quayss, l’un des deux fils du propriétaire, a commencé par nier la présence du dirigeant baasiste. Mis en présence d’Al Mossalat (enmmené de force en voiture par les assaillants irakiens), Quayss finit par avouer sous forte intimidation, un lâché de chiens matérialisé par une morsure à la cuisse.

Al Mossalat leur désignera alors la planque camouflée sous un morceau de tissus.

Les liens de Saddam Hussein avec Mohammad Ibrahim Omar al Mossalat.

Saddam Hussein a été arrêté le 13 Septembre 2003. Mohamad Ibrahim Omar Al Mossalat avait été choisi par Saddam Hussein en personne pour l’accompagner dans la clandestinité, car le futur officier renégat était à la fois le propre cousin de l’ancien président et le cousin de son épouse, Sajida Khairallah Tolfah Al Mossalat.

Durant la période de clandestinité de Saddam Hussein, Omar Al Mossalat se charger de la diffusion des messages audio du président fugitif. Le messager prenait contact avec les chênes de télévision trans arabe, Al Jazira (Qatar) ou Al Arabiya (Arabie saoudite) pour les aviser du lieu où les cassettes avaient été déposées.

La première grande erreur d’Omar Mossalat est d’être apparu aux côtés de Saddam Hussein dans une déambulation présidentielle dans un quartier d’Al A’3Zamyah, (Baghdad) afin de remonter le moral de la population à quelques jours de l’invasion américaine de Bagdad. Cette scène diffusait par les télévisions arabes ont permis aux américains de l’identifier et de le ficher.

La liquidation des deux fils de Saddam, Qoussaï et Oudaï Hussein

Contrairement à Saddam, ses deux fils, Qoussaï et Oudaï, ont été liquidés sur dénonciation de leur hôte. Nawaf Zeidane, un familier de la direction baasiste, leur offra l’hospitalité à son domicile à Mossoul (Nord de l’Irak) et prétextant un besoin urgent, se rendit aussitôt auprès des Américains pour signaler leur présence. Et sans doute pour toucher sa prime……..le denier de judas

Épilogue

Al’a et Quayss Namek, les deux fils du propriétaire de la ferme où a été capturé Saddam, ont purgé une peine de prison de six mois, d’abord à la prison d’Abou Ghraib, puis au camp Bucca (à Bassorah), au sud de l’Irak. Pour non dénonciation et entrave aux recherches du fugitif.

Quant à Mohamad Ibrahim Omar Al Mossalat, une semaine après l’arrestation de Saddam Hussein, des anonymes se vengeront sur sa famille de cette forfaiture. Son frère Khalil Ibrahim Al Mossalat, son épouse et ses 4 enfants tombaient sous les balles vengeresses d’un commando anonyme, le 19 septembre 2003.

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