Thursday, April 18, 2024
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Liban : Les révélations nauséabondes sur la classe politique libanaise (1/2)

Les élections législatives libanaises de 2022 se dérouleront le 15 Mai 2022 afin de renouveler les 128 membres de la…

By René Naba , in Actualités International Liban , at 29 avril 2022

Les élections législatives libanaises de 2022 se dérouleront le 15 Mai 2022 afin de renouveler les 128 membres de la Chambre des députés du Liban,pour un mandat de quatre ans.

Sur fond d’une importante défiance de la population à l’égard de la classe politique, le pays est depuis plusieurs années l’objet d’une instabilité politique chronique doublée d’une grave crise économique –aggravée par l’explosion ayant du port de Beyrouth en Août 2020 et la gestion calamiteuse du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salameh–, ainsi que le blocus économique imposé par les États-Unis au Liban en vue de soulever la population libanaise contre le Hezbollah pour réclamer son désarmement.

Retour sur un aspect méconnu de la guerre du Liban: Le rôle des congrégations religieuses maronites, dans un papier publié à l’occasion du 47eme anniversaire du début de la guerre du Liban avec les révélations nauséabondes sur la classe politique libanaise par un personnage de premier plan de la vie politique libanaise.


Les mémoires d’Elle Ferzli

Le président libanais Émile Lahoud a été l’unique dirigeant libanais à s‘être opposé au proconsul syrien au Liban le général Ghazi Khanaan, dont il réclamera le départ, alors qu’en contre champs, les congrégations maronites libanaises ont assumé un rôle considérable destructeur et subversif sur le plan politique et militaire lors de la guerre civile libanaise (1975-1990), par leur soutien aux milices chrétiennes qui collaboraient avec Israël, alors que parallèlement, le Père Charbel Kassis, supérieur de l’Ordre des Moines libanais, visait comme objectif la partition du Liban.
Telles sont les deux principales révélations des mémoires de M. Élie Ferzli, vice-président de l’Assemblée nationale et un témoin de premier plan de la vie politique libanaise.

1 – Émile Lahoud, unique dirigeant libanais à s’être opposé au pro consul syrien au Liban, le général Ghazi Kanaan

Le président Émile Lahoud, ostracisé par les pays occidentaux à la suite de l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais, Rafic Hariri, en Février 2005, est «l’unique dirigeant libanais à s’être opposé avec force au général Ghazi Kanaan; «Le seul responsable du dégagement du Liban du commandant en chef des 30.000 soldats syriens du Liban»…. «Le seul à ne pas avoir cédé aux tentatives de corruption de M. Hariri», le milliardaire saoudo libanais.
A propos de Rafic Hariri, cf ce lien: https://www.liberation.fr/tribune/2006/02/20/le-desequilibre-fait-partie-du-legs-de-rafic-hariri_30594

L’aveu est de taille et retentit comme un camouflet à tous les détracteurs du président Lahoud, accusé à tort pour sa dépendance envers la Syrie, alors que le fondateur de la nouvelle armée libanaise avait servi de couverture diplomatique au Hezbollah libanais dans la guerre d’agression israélienne contre le Liban, en juillet 2006.
Cet aveu n’émane pas d’un badaud désœuvré en quête de notoriété, mais d’un des acteurs de premier plan de la vie politique libanaise, M. Élie Ferzli, de surcroît un interlocuteur régulier du gradé syrien.
«Le président Lahoud s’est adressé directement aux Syriens en ces termes: «La situation ne pourra se stabiliser avec la présence de deux présidents au Liban. L’un des deux doit dégager», poursuit M. Ferzli dans ses mémoires, dont le journal libanais «AL Akhbar», en a confié la recension au politologue libanais Assad Abou Khalil, consultable sur ce lien.

Cela se murmurait, se chuchotait se susurrait. Cela est désormais sur la place publique, à verser au dossier de la désinformation occidentale et de la mystification de leurs agents locaux.
Le témoignage est d’importance en ce qu’Élie Ferzli ne saurait être suspecté de complaisance envers le président Lahoud dans la mesure où les deux hommes n’entretenaient pas de bonnes relations.

«L’assassinat de Rafic Hariri a donné lieu à un travestissement des faits historiques. Le groupe du 14 Mars, la coalition hétéroclite des personnalités pro-occidentales, voulait accréditer l’idée que Rafic Hariri et ses amis avaient été des opposants résolus et courageux à Ghazi Kanaan et à la mainmise syrienne au Liban», poursuit M. Ferzli dans ses mémoires intitulés: «La plus belle séquence de l’Histoire est celle qui adviendra demain» (Ajmal At Tarikh Kana Ghadan)».

«Qui peut s‘imaginer un seul instant que tant Walid Joumblatt, chef féodal druze du Parti Socialiste Progressiste, et son plus proche collaborateur Marwane Hamadé, de même que Rafic Hariri voire même Nabih Berri, président de l’Assemblée nationale et chef du mouvement chiite Amal, qui obéissaient tous, sans exception, sans sourciller, aux injonctions des Syriens, auraient pu avoir le courage de réclamer le dégagement d’un haut gradé syrien, en l’occurrence le chef des Services de renseignements syriens au Liban, eux qui ne pouvaient même pas obtenir la mutation d’un simple agent de base»?, se demande M. Ferzli.

Sur la mystification de la révolution libanaise, cf ce lien: https://www.madaniya.info/2016/02/26/liban-2005-2015-d-une-revolution-coloree-a-l-autre/

Le Liban constitue une singularité dans le Monde arabe. Présidé par un chrétien, il est néanmoins membre de l‘organisation de la conférence islamique (OCI) qui regroupe cinquante-cinq pays musulmans.

La mise à l’index de l’unique président chrétien du Monde arabe par les puissances occidentales a achevé de convaincre les principaux chefs chrétiens, particulièrement la hiérarchie militaire, de l’urgente nécessité de briser l’emprise de l’ordre milicien sur la vie publique, et, à reconsidérer leur alliance exclusive avec l’Occident dont ils en ont lourdement pâti sans contrepartie.

Telle est la signification de l’alliance stratégique entre le Courant Patriotique Libanais du général Michel Aoun et du Hezbollah libanais.
Véritable vainqueur moral de la guerre du Liban par sa gestion transcontinentale de sa relation stratégique avec le Hezbollah, le fer de lance du dégagement israélien du sud-Liban, le président Lahoud a propulsé son pays à la fonction de curseur diplomatique régional, et dans l’histoire du conflit israélo-arabe, le standard libanais au rang de valeur d’exemple, tant cet exploit a revêtu dans la mémoire collective arabe un impact psychologique d’une importance comparable à la destruction de la ligne Bar-Lev, lors du franchissement du Canal de Suez, lors de la guerre d’octobre 1973.

Dans cette perspective, il a pu paraître que le bâtisseur de la nouvelle armée libanaise, gage de l’indépendance nationale, et artisan de la libération du sud-Liban, soit présenté comme un féal, adversaire de la souveraineté libanaise. Tout aussi paradoxal que ce chef militaire chrétien aux attaches nationalistes avérées fasse l’objet, dès la première consultation suivant son accession à la magistrature suprême, en l’an 2000, d’un vote protestataire au Mont-Liban au sein de son propre camp alors que la présence à la tête de l’état de cet homme d’autorité est de nature à conforter une communauté chrétienne libanaise encore sous le traumatisme de l’auto-décapitation de ses chefs charismatiques.

Non moins paradoxal que le promoteur de l’entente nationale ait fait fasse l’objet d’un vote de défiance à Beyrouth sur la base d’une campagne électorale à connotation communautariste, à tonalité démagogique, à visées hégémoniques, tel que cela fut le cas à l’occasion de la consultation électorale de juin 2000 et du soulèvement anti syrien de 2005.

A propos d’Émile Lahoud, cf ce lien : https://www.renenaba.com/les-paradoxes-de-la-classe-politique-libanaise/

Le président Lahoud a été ostracisé à l’initiative du président français Jacques Chirac, le pensionnaire posthume du premier ministre libanais assassiné. Et un tribunal spécial sur le Liban a été institué, hors des normes constitutionnelles, à l’insistance de l’ancien ambassadeur de France au Liban, Gérard Emié, actuel directeur de la DGSE (le contre-espionnage français), auteur d’une fumisterie juridique la «responsabilité implicite de la Syrie» dans l’assassinat du chef du clan saoudo américain au Liban.
Contrairement à la légende, Jacques Chirac n’était pas l’«Ami des Arabes» comme une propagande habile a voulu le présenter, mais l’«ami des milliardaires arabes», ce qui l’a effectivement été comme en témoignent ses amitiés avec l’irakien Saddam Hussein, la marocain Hassan II ou le libano saoudien Rafic Hariri.

Pis, juste retour des choses, celui qui se rêvait «Prix Nobel de la Paix», passera à la postérité pour avoir été le premier président français depuis le Maréchal Philippe Pétain a être condamné par la justice pour des affaires en rapport avec l’argent illicite.
Pis encore, si, en fait, selon la thèse française, Rafic Hariri a été assassiné par les Syriens, il ne l’a pas été par les Syriens que la France voulait incriminer. Le partenaire affairiste de Jacques Chirac aurait été éliminé par les commensaux syriens du milliardaire saoudo-libanais, Abdel Halim Khaddam, vice-président de la République syrienne, et pro-consul au Liban et Ghazi Kanaan, le chef du contingent syrien au Liban.

2 – Le coup d’état du tandem Élias Hraoui-Rafic Hariri contre le premier ministre Omar Karamé.

Le président Élias Hraoui et Rafic Hariri, qui s’apprêtait à accéder à la tête du gouvernement libanais, étaient désignés dans le langage populaire sous le terme désobligeant de «Double H tandem», tant leurs méthodes s’apparentaient à celui d’un clan mafieux.
La rumeur publique leur a prêté le projet d’avoir comploté, par une spéculation effrénée sur le dollar pour contraindre à la démission M. Omar Karamé, à l‘époque premier ministre, afin de déblayer le terrain à l’arrivée au pouvoir du milliardaire libano-saoudien
Fils de l’ancien premier ministre nationaliste Abdel Hamid Karamé, un des artisans de l’indépendance en 1943, et frère de l’ancien premier ministre Rachid Karamé, tué en 1987 dans un attentat ourdi par les Forces Libanaises.
La carrière politique d’Omar Karamé débute à la mort de son frère Rachid, quand il prend la présidence du Parti de la Libération arabe, un parti influent dans la région de Tripoli.

Nommé chef du gouvernement pour la première fois le 24 décembre 1990 il doit démissionner le 13 mai 1992, officiellement, sous la pression de la rue qui proteste contre la cherté de la vie.
Nouveau nommé premier ministre en remplacement du démissionnaire Rafic Hariri, il démissionne le 28 février 2005, son gouvernement étant accusé par une partie de la population d’être, d’une manière ou d’une autre, responsable de la mort de Rafic Hariri dans un attentat, le 14 février.
La légende du «président martyr» a permis toutes les mystifications.

La version d’Elie Ferzli diffère légèrement:
«Elias Hraoui, Président de la République, son bienfaiteur Rafic Hariri, et Johnny Abdo, ancien chef du 2eme bureau de l’armée libanaise (renseignements) et nouveau responsable de la sécurité du milliardaire libano saoudien, ont tenté un coup d’état pour s’emparer de l’état…
«La déstabilisation du premier ministre Omar Karamé, en 1992, qui devait déblayer le terrain à l’arrivée au pouvoir de Rafic Hariri a été le fait d’un complot ourdi par ces trois personnes avec le soutien des Forces Libanaises (milices chrétiennes de Samir Geagea) et des banques», avance M. Ferzli en se fondant sur des confidences du général Jamil Sayyed, chef de la sûreté libanaise.

3- Élias Hraoui, un «corrompu» de l’avis même de Rafic Hariri:

«Rafic Hariri souhaitait qu’Elias Hraoui soit un président éternel». Devant cet aveu de Rafic Hariri, Élie Ferzli en déduira devant des responsables syriens, en présence du premier ministre libanais en personne, qu’un «président corrompu est préférable à un président qu’il faudra corrompre».
A l’énoncé de ce constat, qui correspondait à sa pensée profonde, «les joues de Rafic Hariri virèrent au rouge», relate M. Ferzli.
Que deux sommités de l’état se livrent à une conjuration de cloportes, sans susciter la moindre indignation, donne la mesure de la dégénérescence morale de l’élite politique libanaise.

4- Le mépris de Rafic Hariri pour les Chrétiens:

«Hariri avait un mépris pour les Chrétiens et souhaitait monopoliser leur représentation politique».
Par ses achats massifs de biens fonciers, notamment sa proposition de racheter le site de l’ordre des Moines Libanais à Kaslik, secteur de Jounieh, il a été accusé de vouloir «islamiser la terre libanaise».
«C’est Hariri qui a fait capoter le dialogue que le pouvoir syrien entendait nouer avec le leadership chrétien, en attribuant faussement au patriarche maronite une réflexion méprisante sur les intentions syriennes.
Ce dialogue sera en fait un dialogue entre les chrétiens et les Alaouites», poursuit M. Ferzli dans ses mémoires rapportant les propos apocryphes du patriarche.
Que pensent de tout cela, le chirurgien Ghattas Khoury, le chantre du rapprochement entre les Maronites et le chef de file du clan saoudo américain au Liban ? Samir Frangieh, le marxiste mondain, l‘ancien militant trotskiste rallié au pan capitalisme financier pro américain?

5 – Michel Sleimane: Autre indice de la veulerie libanaise.

Commandant en chef de l’armée, puis président de la république, Michel Sleimane a trafiqué un faux passeport français pour pouvoir prendre la poudre d’escampette, au lieu de se préoccuper de se placer à la tête de ses troupes pour mener le combat contre Israël, qui violait régulièrement la souveraineté libanaise.
Faisant acte d’allégeance au Général Ghazi Kanaan, l’aspirant à la présidence de la république, s’emploiera à flatter la vanité du chef militaire syrien:
«Mes racines familiales remontent jusqu’à Tartous, port syrien sur la Méditerranée», comme pour suggérer une filiation commune, Ferzli dixit.
A propos de Michel Sleimane, un président faussaire, cf ce lien https://www.madaniya.info/2015/12/05/liban-corruption-le-liban-un-pays-du-lait-et-du-miel-et-du-fiel/

6 – Walid Joumblatt

«Il était fréquent et commode d’imputer à la Syrie la totalité des crimes au Liban. Mais Walid Joumblatt n’a pas hésité à proférer des menaces de mort envers le premier ministre Salim Al Hoss, en plein conseil des ministres» (Ferzli dixit).
A propos de Walid Joumblatt, le saltimbanque de la vie politique libanaise. https://www.renenaba.com/liban-walid-joumblatt-requiem-pour-un-saltimbanque/
Walid Joumblatt, tout comme Hussein Al Husseini, président de l’Assemblée nationale, voulait être le seul vainqueur de toute compétition électorale, le seul maître à bord.
Hussein Al Husseini, qui voulait être le seul représentant de la communauté chiite, que tous ses adversaires mordent la poussière, oublie toutefois que le député chiite de Baalbeck est devenu président de l’Assemblée Nationale par la volonté du pouvoir syrien à la suite de la rupture de son prédécesseur Kamel Al Asasad, avec Damas
Husseini a démissionné de son mandat à la suite du triomphe électoral du duo chiite Amal Hezbollah qui avait eu la délicatesse de ne pas lui opposer d’adversaire, laissant vacant un siège pour sa réélection.

7 – Samir Geagea: le dynamitage de l’Eglise Notre Dame par le fossoyeur du camp chrétien.

Outre le massacre de la famille Frangieh à Ehden, la famille Dany Chamoun, à Beyrouth, Samir Geagea a revendiqué le dynamitage de l’Eglise Notre Dame, dans la décennie 1990. Elie Ferzli assure que le fossoyeur du camp chrétien «lui a en fait la confidence au cours d’un diner privé entre les deux hommes».
Ce palmarès sanguinaire n’a pas entravé la promotion de cet ancien agent israélien reconverti en agent pro saoudien, au rang de fer de lance occidental du combat pour la souveraineté libanaise.

8 – René Mouawad:

Le choix de René Mouawad à la présidence de la république Libanaise est «un choix personnel du président Hafez Al Assad, en concertation avec les pétromonarchies du Golfe».
Éphémère président, René Mouawad a exercé la magistrature suprême pendant 17 jours. Il périra victime d’un attentat, le 22 novembre 1989, date anniversaire de l’Indépendance libanaise, déblayant la voie à la venue du pouvoir d‘Elias Hraoui, un être sans relief, sans la moindre velléité de résistance envers le boulimique Rafic Hariri.

9- Elias Hraoui et la possibilité d’un dialogue avec le général Michel Aoun.

Ghazi Kanaan est chargé par ses patrons en Syrie de notifier à Elias Hraoui, député de Zahlé, leur choix de le faire accéder à la magistrature suprême. Sans le moindre égard pour une personne appelée à présider un pays présumé souverain, le chef du contingent syrien demandera à son ami Elie Ferzli, de l’aveu même du narrateur, de convoquer M. Hraoui en ces termes «Va le chercher».
Sondé à propos d’un rapprochement avec le général Michel Aoun, le chef du Courant Patriotique Libanais, qui vivait en exil à Paris, le président Elias Hraoui a répondu par cette formule lapidaire: «Je m’abrite dans un bunker et je le noie sous une pluie de bombes».
Michel Aoun succédera ultérieurement à M. Hraoui. Lucide et avisé, en tout état de cause nullement dogmatique, le Hezbollah n’aura pas ce même mépris à l’égard de celui qui était pourtant déjà à l’époque le président du plus important parti chrétien libanais, avec lequel il conclura un «partenariat stratégique».

10 – Jean Obeid.

Les chances de Jean Obeid comme possible candidat à la présidence de la république, se sont brutalement dissipées lorsque le journaliste a confié son intention de prendre langue avec le général Michel Aoun, en exil à Paris. Faisant part de ses intentions à M. Abdel Halim Khaddam, le vice-président de la république syrienne, et à ce titre en charge du dossier libanais, le rabrouera en ces termes: «Tu veux dialoguer avec un agent de la France et du Vatican».

Une réflexion qui aura rétrospectivement un goût amer, lorsque l’on songe qu’Abdel Halim Khaddam, cédant aux sirènes des pétrodollars, finira sa vie en exil à Paris, renié de tous, ses amis comme ses ennemis, y compris ses nouveaux alliés intégristes les Frères Musulmans, glanant au passage le titre peu envieux de «premier dans l’ordre de la trahison.

11- Hafez Al Assad – Rafic Hariri

«Hafez Al Assad trouvait intérêt à maintenir au pouvoir Rafic Hariri, lui laissant la gestion des affaires financières et monétaires», lui lâchant la bride, mais en le maintenant en liberté surveillée, comme en témoigne cet incident narré par M. Ferzli dans ses mémoires: «Contrarié dans son projet d’exercer un monopole des ondes au Liban, Rafic Hariri boude en se cloîtrant dans sa résidence de Koraytem», en signe de protestation… Ghazi Kanaan mande alors M. Elie Ferzli de la mission de «demander à M. Hariri de renoncer à son confinement»… Hariri s’exécute sur le champ, habitué à s’incliner devant les instructions syriennes».

12 – Le patriarche maronite et la corruption

Se plaignant de la corruption au Liban, le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, justifiera la prévarication ambiante par ces termes surprenants: «C’est la bonne preuve qu’il existe d’autres voleurs que les maronites», oubliant l’adage antique «Nemo auditur propriam suam turpitudinem allegans»…..Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.
Il est des indices qui retentissement comme autant de baromètres de la santé morale d’une nation.
New York, la grande métropole américaine, s’honore d’avoir baptisé un de ses aéroports du nom de «Kennedy Airport», à la mémoire du jeune président assassiné John Fitzgerald Kennedy;

Paris, son grand aéroport européen, du nom de Charles de Gaulle, le libérateur de la France et fondateur de la V me République;
Alger, du nom de Houari Boumediene, le chef de l‘Armée de Libération Nationale de la guerre d’Indépendance contre la France coloniale et l’artisan de la nationalisation du pétrole algérien; enfin Fort de France, du nom d’Aimé Césaire, le chantre de la négritude et un des grand intellectuels francophones contemporains……..Alors qu’en contre champs, Beyrouth, la ville frondeuse par excellence qui assume une fonction traumatique à l’égard des Israéliens pour sa résistance héroïque à une double invasion israélienne, s’est affligée d’un aéroport rebaptisé du nom de Rafic Hariri, un affairiste corrupteur.
Il est des indices de servilité qui dispensent de long discours sur l’avilissement d’une élite.

Pour aller plus loin sur ce thème :