Wednesday, October 16, 2024
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Islam-Occident 3/4 : Les prédicateurs de la haine 

La liste des «prédicateurs de la haine» englobe quiconque a tenté de porter atteinte au magistère de l’Arabie saoudite dans…

Par : René Naba - dans : Analyse - le 20 mars 2024

La liste des «prédicateurs de la haine» englobe quiconque a tenté de porter atteinte au magistère de l’Arabie saoudite dans la sphère musulmane -Tel Abou Bakr Al Baghdadi, le chef du Daech, alias le Calife Omar, ou encore Youssef Al-Qaradâwî, le mufti du Qatar, la principauté rivale wahhabite, unique pays au monde avec l’Arabie saoudite a relevé de ce rite,–ou  de prestigieux chefs militaires qui ont tenu tête aux saoudiens -tels Abdel Malek Al Houthi, le chef de la milice yéménite, qui tient la dragée haute victorieusement à une coalition pétro monarchique depuis 7 ans;  ou enfin une cohorte de prédicateurs wahhabite qui ont innondé les ondes de leurs imprécations et de de leurs fatwas pathologiques, si préjudiciable à l’image de l’Islam dans le Monde.

Revue de détails

Abou Bakr Al Baghdadi, le Calife Omar

La proclamation du califat sur l’ancien territoire des deux premiers empires arabes (Omeyyade-Syrie et Abbasside-Irak), dimanche 29 juin 2014, premier jour du mois sacré du Ramadan, au-delà de sa portée symbolique dans l’ordre religieux et politico-historique, a bouleversé radicalement les données de l’échiquier régional.

L’instauration de ce 5 ème califat de l’histoire musulmane, dans la foulée de l’irruption des djihadistes sunnites sur la scène irakienne a donné  aux djihadistes sunnites accès aux gisements pétroliers.

Sur le plan rituel, le nouveau calife Ibrahim, de son nom de guerre Abou Bakr Al Baghdadi, cumule pouvoir politique et spirituel avec autorité sur l‘ensemble des musulmans de la planète. Une posture qui le hissait au rang de supérieur hiérarchique du Roi d’Arabie, le gardien des lieux saints de l’Islam La Mecque et Médine, d’Ayman Al Zawahiri, le successeur d’Oussama Ben Laden à la tête d’Al Qaida, du président de la confédération mondiale des oulémas sunnites, Youssef Al Qaradawi, le télé prédicateur de l’Otan.

Ah La belle cérémonie d’allégeance des augustes obligés du nouveau calife Ibrahim Abou Bakr Al Baghdadi. Si les précédents califats ont eu pour siège des métropoles d’empire, -Damas, Bagdad, Le Caire (chiite Fatimide) et Constantinople (Ottoman)-, le dernier venu a planté son pouvoir dans une zone quasi désertique à proximité toutefois des gisements pétroliers générateurs de royalties, les nerfs de sa guerre. De même sur le long chemin du Djihad, des Émirats islamiques ont été institués au Kandahar (Afghanistan), à Falloujah (Irak) et au Sahel, mais aucun n’a jamais songé à planter sa capitale à Jérusalem. Quelle est loin la Palestine des préoccupations de ces joyeux guerriers.

Ce bouleversement symbolique dans la hiérarchie sunnite sur fond d’exacerbation du caractère sectaire de la rivalité sunnite-chiite a modifié sensiblement les termes du conflit avec la surenchère intégriste des islamistes sunnites. Un retournement de situation qui a placé en porte à faux leurs bailleurs de fonds, principalement l’Arabie saoudite, qui a pu pâtir de ce débordement rigoriste et en payer le prix au titre de dommage collatéral.

De son vrai nom, Ibrahim Awwad Al Badri, est né en 1971 dans la ville de Samarra. Son nom de guerre est Abou Bakr al Baghdadi.

Étudiant dans la décennie de l’Université islamique de Bagdad, qui porte aujourd’hui le nom d’Université irakienne, où il étudie le droit et la théologie islamiques, il rejoint, à 32 ans, l’insurrection en Irak peu après l’invasion américaine de l’Irak, en 2003. Il  devient l’un des adjoints les plus actifs du chef d’Al Qaida en Irak, Abou Moussa’ab Al Zarkaoui, un palestinien né en Jordanie dans la ville de Zarka, instaurateur de l’Émirat Islamique de Falloujah. Capturé, détenu et torturé dans la plus grande prison américaine en Irak, le Camp Bucca pendant cinq ans, il sera annoncé comme mort, en octobre 2005, par les forces américaines.

Youssef Al-Qaradâwî, le Mufti de l’OTAN

Né le 9 septembre 1926 en Égypte, ce théologien est fondateur de la première université des études et sciences islamiques au Qatar en 1977. Il est également président de l’Union internationale des savants musulmans, membre du Conseil européen de la Fatwa.

Al-Qaradâwî a publié plus de 120 ouvrage, dont  le licite et illicite en Islam. Il dispose au sein de la confrérie islamiste égyptienne des Frères musulmans, d’une influence intellectuelle de premier dont il est considéré comme le théologien de référence.

Ce prédicateur s’est vu refuser un visa d’entrée au Royaume-Uni en 2008. Il est interdit d’entrée aux États-Unis depuis 1999 et en France en 2012. Dans le monde musulman, ses positions contre certains régimes lui ont valu l’interdiction d’entrée dans plusieurs pays arabes, dont les Émirats Arabes Unis et l’Égypte.

Le 1er décembre 2015, le ministère de l’Éducation saoudien ordonne le retrait sous quinze jours de 80 livres de toutes les écoles et universités du pays. Parmi les ouvrages visés par cette décision figure notamment Le licte et l’illicite en Islam de Youssef Al-Qaradâwî, aux côtés de ceux d’autres auteurs égyptiens comme Hassan el-Banna, fondateur de la confrérie des Frères Musulmans, Sayyud Qutb ainsi que le théologien pakistanais Abul Ala al Maududi.  Pour aller plus loin sur le rôle d’Abul Ala al Maudidi dans l’inclination de l’Islam vers le totalitarisme, cf ce lien

Au delà de son rôle théologique, le milliardaire Mufti du Qatar, s’est distingué dans la séquence dite du «printemps arabe» par sa mémorable supplique aux pays de L’OTAN leur demandant de bombarder la Syrie, seul pays du champ de bataille avec le Liban à n’avoir pas pactisé avec Israël.

Abdel Malek Al Houthi (Yémen)

Abdel Malek Al Houthi a surpris le Monde par sa stratégie furtive et hybride tenant la dragée haute aux pétromonarchies du Golfe et leurs protecteurs de l’Otan, depuis sept ans, hissant son mouvement au rang de grand décideur de la Péninsule arabique.

Né dans la province septentrionale de Saada, près de la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite à la fin des années 1970, Abdel Malek est le fils Fils Badreddine Al-Houthi, un érudit religieux de la secte minoritaire zaydite du Yémen, une minorité chiite dont les croyances diffèrent de celles des chiites qui dominent en Iran et en Irak.

Abdel Malek, le plus jeune des huit frères de la famille, est  le chef de la  milice houthie, connue sous le nom d’Ansar Allah, fondée au début de la décennie 1990 par son frère aîné, Hussein, ancien membre du parlement ainsi que chef militaire et religieux, en vue de renforcer le pouvoir des Houthis pour promouvoir les intérêts des chiites zaïdites au Yémen.

Les zaïdites ont gouverné le Yémen pendant des siècles jusqu’en 1962, jusqu’à la chute de l’Imamat et la proclamation de la République.

Abdel Malak Al-Houthi devient chef de la milice en 2005 après la mort de son père et de son frère. Il partage l’idéologie de son frère Hussein, qui aurait été inspiré par la révolution iranienne et considérait les États-Unis et Israël comme les principaux ennemis des musulmans.

Abdel Malek Al Houthi a mis en échec une agression pétro monarchique contre le Yémen, lancée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, en 2015, avec le soutien de l’OTAN, pour mater le plus pauvre pays arabe mais rebelle aux injonctions saoudiennes.

Disposant d’un équipement rudimentaire, les Houthies ont infligé de lourdes pertes aux économies pétromonarchiques avec le bombardement des installations du géant pétrolier saoudien Aramco ainsi que des cibles à Abou Dhabi.

Pour aller plus loin, cf ces liens :

Qaïs  Al-Khazali, (Irak, chiite, chef d’une milice)

Qaïs Al Kazali est un chiite qui réside à Sadr City, la banlieue populeuse et militante chiite de Bagdad et préside une milice Asa’ib Ahl al-Haq (AAH), les partisans du droit, de surcroît membre du parlement irakien. Tout un programme. Un personnage qui présente un parfait casse-tête pour les Saoudiens.

Relâché par les États-Unis dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers en 2007, Qaïs al-Khazali se présente comme un homme politique qui respecte et protège le système politique irakien, mais  évite toujours de révéler son allégeance envers l’Iran.

Le nombre de militants de l’AAH est estimé à environ 10 000 et la milice a revendiqué la responsabilité de 6 000 attaques contre les forces américaines et irakiennes.

Qaïs Al Khazali, proche du dignitaire religieux chiite Moqtada Sadr,  dont il fut le porte-parole, a dirigé à sa naissance, l’ARMÉE DU MAHDI, la première milice chiite formée pour combattre les troupes américaines en Irak après l’invasion de 2003

Said Al Ghamdi (Arabie saoudite)

Said ben Nasser Al-Ghamdi est un prédicateur qui prône le Sourourisme, mouvement salafiste djihadiste qui constitue le lien intermédiaire entre les Frères musulmans, Al-Qaïda et plus tard, Daech. Ce prédicateur est en outre un activiste extrémiste qui incite à la haine envers d’autres écoles de pensée religieuses et politiques, telles que le libéralisme, le nationalisme, le gauchisme et le chiisme, qu’il attaque et déteste en particulier.

Au-delà, sa haine de l’Occident, en particulier des États-Unis, est manifeste à travers ses livres, qui prônent l’intolérance, le rejet et la violence contre d’autres idéologies.

Al Ghamdi est l’auteur du célèbre ouvrage, intitulé L’écart décennal dans la littérature et l’idéologie de la modernité (The Decadal Deviation in the Literature and Ideology of Modernity, en anglais).

Publié pour la première fois en 2003, le volume de 2.000 pages critique la littérature moderne influencée par les écoles de pensée occidentales. Al-Ghamdi décrit la littérature moderne comme étant une déviation idéologique de l’Islam et pense qu’elle fait partie d’une conspiration contre la religion.

Né en 1959 en Arabie saoudite, Al-Ghamdi a vécu plusieurs années au Royaume et a obtenu son diplôme du Collège de la Charia à Abha en 1980.

Il obtient ensuite une maîtrise en 1988 et un doctorat en 1998 du Collège des fondements de la religion de l’Université Al-Imam à Riyad. Il a plus tard été désigné professeur adjoint au Département de la foi et des doctrines contemporaines du Collège de la Charia et des fondements de la religion à l’Université Roi Khaled à Abha.

Ses tendances extrémistes auraient été influencées par d’autres érudits extrémistes fameux, comme Nasser Al-Omar, un autre prédicateur de haine.

Al-Ghamdi n’a pas épargné un seul poète ou auteur célèbre durant le XXe siècle dans son livre. Il les a tous accusés — qu’ils soient musulmans, chrétiens, juifs, poètes, critiques ou écrivains — de blasphème, d’apostasie et de déviation idéologique. Il a même remis en question l’intégrité du lauréat égyptien du prix Nobel, Naguib Mahfouz, et considéré son travail comme un outil pour attirer les gens.

Dans un autre ouvrage, Le parti Baas (The Baath Party, en anglais), Al-Ghamdi a écrit: «La laïcité, qui est le plus grand chirk (polythéisme) de l’époque, se manifeste parfois dans les chars, les avions de combat et le feu du parti Baas, et d’autres fois dans les plumes des intellectuels et des écrivains modernistes. Elle se manifeste également dans les institutions administratives et économiques».

Al-Ghamdi a rallié un autre prédicateur de haine d’Arab News, Omar Abdel Aziz, dans la formation du «Parti de l’Assemblée nationale», un parti politique créé par la diaspora saoudienne sous couvert d’opposition et qui comprend aussi le fils du prédicateur extrémiste détenu, Salman Al-Audah, Abdallah Al Audah.

Salmane al-Odah (Arabie saoudite)

Né dans la ville saoudienne de Buraidah, où il grandit, il se fait d’abord remarquer dans la décennie 1980 par ses conférences dans l’institut de la région où il enseigne, avant de prendre un tournant radical à la fin de la décennie et de devenir l’une des voix du mouvement du Réveil islamique (Al-Sahwa).

En 1994, le gouvernement saoudien met fin au mouvement qui adopte une approche plus extrémiste de l’islam et répand une idéologie favorisant le terrorisme parmi les jeunes de la région qui s’opposent à la présence de forces militaires étrangères sur le sol saoudien lors de l’opération «Tempête du désert» en 1991.

Interdit de séjour au Danemark en 2017, détenu en Arabie saoudite depuis septembre 2017, ce religieux est membre du conseil d’administration de l’Union internationale des savants islamiques.

Fondateur de islamtoday.net; il est l’auteur de  ‘L’industrie de la mort» et «Venez au Jihad» disponibles sur son site internet, www.salmanalodah.com et sur divers réseaux sociaux qui comptent au total plus de 30 millions d’abonnés.

Safar Al Hawali (Arabie saoudite)

Président de la Campagne mondiale anti-agression, membre du Comité pour la défense des droits légitimes, ce religieux a été incarcéré en Arabie Saoudite en juillet 2018.

Safar Al-Hawali, qui a par le passé remis en doute l’existence d’Al-Qaïda, est revenu sous les feux de la rampe avec un livre polémique de 3000 pages dans lequel il appelle à l’inscription du djihad dans le programme scolaire, critique les efforts de modération et de modernisation de l’Arabie saoudite et appelle à un regain des attentats suicides.

Né dans la tribu Hawala à Al-Baha, dans le sud-ouest de l’Arabie saoudite, il obtient sa licence en droit islamique à l’Université islamique de Médine, ainsi que sa maîtrise et son doctorat en théologie islamique à l’Université Umm Al-Qura à La Mecque.

Pendant des années, Al-Hawali prêche des idées antisémites et anti-occidentales aux côtés du célèbre prédicateur Salman Al-Ouda, qui est avec lui l’un des chefs de file du mouvement du Réveil islamique.

En 1993, une commission mixte placée sous la direction du cheikh Abdul Aziz ibn Baz, grand mufti, conclut que le discours du mouvement représente un danger pour la société saoudienne et émet une mise en garde pour tenter de mettre fin aux sermons de ses dirigeants.

Al-Hawali est arrêté en 1994 et condamné à cinq ans de prison pour avoir promu l’idéologie terroriste dans ses sermons. Il sera libéré en 1999 et se sépare d’Al-Ouda et apparaît très rarement dans les médias.

Dans une interview accordée à la télévision saoudienne après les attentats du 11 septembre, le religieux critique les médias occidentaux, les accusant d’exagérer l’implication d’Al-Qaïda et allant jusqu’à déclarer qu’il n’a aucune preuve de l’existence du groupe. Suite à l’invasion de l’Irak menée par les États-Unis en 2003, le religieux saoudien soutient le djihad contre l’Amérique.

Awad Al Qarni

Né en 1957 dans le village de Bal Qarn, dans la province d’Assir, dans le sud-ouest de l’Arabie saoudite, l’ancien professeur de l’Université islamique Imam Muhammad ibn Saud est arrêté en septembre 2017 avec ses confrères prédicateurs extrémistes Salman Al-Odah et Ali Al-Omari.

Al-Qarni accède à large public avant même l’émergence des médias sociaux, ayant transmis ses idées à travers ses prêches dans les mosquées et à les activités extrascolaires destinées aux jeunes de la ville d’Abha. Il pense que la guerre contre le terrorisme est « forgée de toutes pièces » par l’Occident pour coloniser la région et détruire son mode de vie.

Dans son livre de 1998, intitulé Modernisme dans l’équilibre de l’islam: perspectives islamiques dans la littérature de la modernité, Al-Qarni défend la thèse selon laquelle les œuvres littéraires modernes pousserait l’humanité à croire aux mensonges qui visent à détruire les enseignements de l’islam.

«Le modernisme, dit-il, a rongé la nation et […] cherche à […] se révolter contre la morale, les valeurs et les croyances». Ce à quoi il ajoute que «le modernisme est une idée subversive» et «une invasion contre laquelle il faut lutter ». Pendant des années, Al-Qarni recrute de jeunes hommes et les envoie dans des zones de guerre, estimant qu’il est important de diffuser le message de Dieu par tous les moyens.

Dans une interview sur la chaîne de télévision Al-Majd, il affirme que la guerre contre le terrorisme est un outil que l’Occident a créé «pour établir une nouvelle ère de colonialisme, de domination, d’exploitation et d’asservissement des peuples autant qu’il le peut;ça ne fait aucun doute.»

En mars 2017, Al-Qarni est condamné à une amende de 100 000 riyals saoudiens (27 000 dollars) et frappé d’interdiction de publier par le tribunal pénal spécialisé de Riyad, qui traite les dossiers de terrorisme.

Son arrestation en septembre 2017 intervient après la découverte qu’il avait reçu, avec Al-Ouda, une somme d’au moins 20 millions de dollars du gouvernement qatari. Des preuves qu’Al-Qarni finançait les Frères musulmans et d’autres groupes djihadistes extrémistes dans la péninsule du Sinaï en Égypte ont également été présentées.

Omar Abdel Aziz Al-Zahrani (Arabie saoudite)

Exilé au Canada depuis 2009, Omar Abdelaziz Al-Zahrani est né et a grandi à Djeddah, en Arabie saoudite, où il a fait ses études scolaires, avant de partir étudier au Canada en 2009. Ce digitaliste, très actif sur les réseaux sociaux, ancien sympathisant de Daech, a rallié l’opposition saoudienne de la diaspora et demandé l’asile politique au Canada.

Tareq Abdel Haleem (Égypte – Canada)

Tareq Abdel Haleem, de nationalité égyptienne mais résidant à Mississauga, dans l’État de l’Ontario au  Canada, est directeur de l’Institut Dar Al-Arqam.

Né en Égypte en 1948, il a pour grand-père maternel Abdul Aziz Al-Bishri, universitaire et écrivain modéré, et pour grand-père paternel un savant de l’Université Al-Azhar du Caire.

Très tôt séduit par l’idée du djihad armé, il fonde, après son émigration au Canada à la fin de la décennie 1980, l’institution Dar Al-Arqam et commence à enseigner un cours de loi islamique en coopération avec l’American Open University en 1998. Il est également rédacteur en chef d’Ummat Al-Islam, périodique de langue arabe et anglaise, depuis plusieurs années à Toronto.

Sur le plan idéologique, Abdelhaleem, qui vit au Canada, approuve les tactiques d’Al-Qaïda et de ses affiliés. Il semble soutenir la pensée djihadiste salafiste tout en étant en désaccord de manière sélective avec ses idéologues. Choisir entre Al-Qaïda et Daech lorsque ce dernier est apparu pour la première fois sur la scène au Moyen-Orient n’a pas été facile pour lui.

C’est un partisan de deux grands orateurs du salafisme du siècle dernier: Sayed Abul ‘Ala Maududi, auteur pakistanais, et Sayyid Qutb, théoricien égyptien du djihad égyptien.

Nasser Al Omar (Arabie saoudite)

Ce religieux, membre de l’Association des savants musulmans, est président de l’Association internationale de Tadabbur Al-Quran.

Détenu en Arabie Saoudite depuis août 2018, il est réputé  pour ses fatwas (édits religieux) contre les femmes et ses critiques à l’égard des efforts saoudiens en faveur de la modération. Membre de l’Association des savants musulmans, dirigée par Yusuf Al-Qaradawi, il a été arrêté en août 2018 pour son affiliation aux Frères musulmans.

Né en 1952 dans le village d’Al-Moraidasiih, dans la région saoudienne de Qassim, Al-Omar termine ses études secondaires à l’Institut méthodique de Riyad en 1970.

Il fréquente ensuite l’Université islamique Imam Muhammad bin Saud et obtient une licence à la faculté de la charia en 1974, avant d’être nommé maître de conférences à l’université, où il poursuit ses études supérieures de 1979 à 1984. Il devient professeur adjoint et est promu professeur associé en 1989, avant de devenir professeur en 1993.

Al-Omar s’est opposé à la réécriture des manuels religieux saoudiens qui visait à supprimer les enseignements anti-occidentaux et anti-juifs et a interdit aux musulmans de pénétrer dans les églises.

Ayat Oraby (Égypte- États Unis)

Ayat Oraby, journaliste égyptienne basée aux États-Unis, est connue dans toute l’Égypte pour ses tendances extrémistes, de la rhétorique anti-chrétienne. Son site internet contient une section tout entière appelant au boycott économique des chrétiens d’Égypte, qu’elle accuse de comploter contre les musulmans et d’essayer de former leur propre État copte.

Elle s’est également prononcée publiquement contre la célébration de Noël en Égypte, car certains aspects de la fête sont financés par les contribuables, dont la majorité est musulmane.

Elle immigre aux États-Unis pour la première fois environ un an après le début de sa carrière de présentatrice sur la troisième chaîne de la télévision égyptienne en 1992. Quelques années plus tard, en 1996, elle traverse à nouveau l’Atlantique pour co-animer la célèbre émission «Good Morning Egypt» sur la première chaîne. Mais en 1999, elle est retourne définitivement aux États-Unis et devient correspondante internationale pour la télévision égyptienne. Elle fonde et dirige Noun Al-Niswa, premier magazine féminin en langue arabe aux États-Unis.

Oraby soutient les Frères musulmans et adhère ouvertement à l’idéologie de Sayyid Qutb. Son compte Facebook revendique plus d’un million d’abonnés .

Ahlam Al Nasr (Syrie): La poétesse de Daech

Ahlam Al Nasr, «les rêves de  la victoire» est un nom d’emprunt. Son vrai nom serait Shaima Haddad, sans que cela ait pu être établi avec certitude.

En bas âge lorsqu’elle a fui Damas au début de la guerre civile syrienne, en 2011, sa famille se réfugie au Koweït. Mais Ahlam retourne en Syrie en juin 2014 et, quatre mois plus tard, épouse l’extrémiste viennois Abu-Usama Al-Gharib à Raqqa, la capitale de facto du groupe terroriste, qui s’est grossie des rangs des recrues de Daech.

Al-Nasr gagne vite une certaine notoriété parmi les extrémistes. Ses poèmes, qui prennent pour thèmes la mort, la destruction, la loyauté au califat et la décapitation des apostats, se sont répandus comme une traînée de poudre parmi les militants et les commandants, que la vision fantasmée de leur situation présentée dans les poèmes excitent davantage encore.

Al-Nasr était «poétesse de la cour» à Raqqa et s’est vu octroyer le rôle propagandiste officiel du groupe terroriste – décision pour le moins paradoxale au vu des restrictions sévères que le groupe impose aux femmes.

Son livre, La flamme de la vérité, contient un recueil de 107 poèmes qui font l’éloge des objectifs de Daech et soutiennent le «cheminement» des militants.

Dans l’un de ses poèmes, elle incite les musulmans du monde entier à tuer et brûler les ennemis de l’islam.

Al-Nasr voue une passion inconditionnelle et une loyauté indéfectible à la mission  du califat islamique qui veut imposer la charia dans le monde.

Al-Nasr rédige un essai de trente pages dans lequel elle défend par le menu la décision de Daech de brûler Muath Al-Kasasbeh, le pilote jordanien capturé par le groupe extrémiste.