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Focus Irak : Abou Bakr al Baghdadi, l’ISIS: Recrutement, financement et stratégie.

Paris – Abou Bakr al-Baghdadi, chef du groupe Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), est un irakien, né…

Par : René Naba - dans : Analyse Irak - le 22 juin 2014

Paris – Abou Bakr al-Baghdadi, chef du groupe Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), est un irakien, né en 1971, dans la ville de Samarra.

A 32 ans, il rejoint l’insurrection en Irak peu après l’invasion américaine de l’Irak, en 2003. Capturé, détenu et torturé dans la plus grande prison américaine en Irak, le Camp Bucca pendant cinq ans, il sera annoncé comme mort, en octobre 2005, par les forces américaines. Mais, à la surprise générale, Abou Bakr al-Baghdadi, réapparaitra, en mai 2010, à la tête de l’Etat islamique en Irak (EII). Depuis 2011, Il est classé comme «terroriste» par les Etats Unis.

La galaxie Dae’ch ISIS EIIL

Présent en Syrie et en Irak, le groupe islamiste ultra-radical «l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL ou ISIS en anglais), dont l’acronyme en arabe est Dae’ch, a été fondé en 2013 sur les bases de l’Etat islamique en Irak (EII), à la faveur des combats de Syrie et des dérives Djihadistes.

La galaxie avait été mise sur orbite, en 2006, avec la fusion de plusieurs groupes djihadistes irakiens et de tribus sunnites, sous la houlette du Prince Bandar Ben Sultan, ancien chef des services de renseignements saoudiens et d’Izzat Ibrahim ad Doury, ancien vice-président du Conseil de la révolution irakienne et successeur de Saddam Hussein à la tête du parti Baas, depuis son entrée en clandestinité.

Au-delà des baasistes, Izzat ad Douzy, chef de l’Armée de la voie de Nakchabandi, une confrérie soufie qu’avaient embrassée, selon ses adeptes, les compagnons du Prophète ainsi que le premier calife. L’appellation est toutefois trompeuse, car si les soufis sont théoriquement pacifiques, les Nakchabandi d’Irak ont fourni de redoutables officiers de renseignements, civils et militaires, sous le règne de Saddam Hussein. Après la chute de ce dernier, ils ont régulièrement mené des opérations conjointes avec Al-Qaida.

Selon les estimations des experts, l’EIIL compte 5000 à 6000 combattants en Irak et 6000 à 7000 en Syrie. Sa zone d’influence s’étend du nord de la Syrie, notamment depuis son quartier général à Raqqa, jusqu’au centre de l’Irak.

Sa stratégie

L’EIIL cherche surtout à fonder un Etat Islamique au Proche-Orient fondé sur la Chariah (législation islamique) et effacer ainsi les frontières issues du colonialisme franco- britannique, les accords Sykes Picot. Le déploiement de l’ISIS révèle toutefois que son zone d’influence coïncide avec les gisements de pétrole syriens et irakiens.

En avril 2013, Abou Bakr al-Baghdadi, alors chef de l’Etat islamique en Irak, a annoncé la fusion de son groupe avec le Front al-Nosra, une branche d’Al-Qaïda active en Syrie, pour créer l’EIIL. Le Front al-Nosra va toutefois refuser cette alliance et, en février 2014, le chef d’Al-Qaïda, Aymane Al-Zawahiri, officialise sa rupture avec l’EIIL en lui demandant de quitter la Syrie. Les deux groupes opèrent ainsi de façon séparée et se font aussi la guerre en Syrie.

 Le groupe djihadiste se finance via trois sources principales, le  pétrole, les prises d’otages, un commerce plus lucratif que le pétrole, en ce que la rançon peut atteindre plusieurs dizaines de millions de dollars, enfin, les donations des princes du Golfe, des princes, qui soutiennent le groupe sunnite face aux chiites et aux athées.

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