Wednesday, December 11, 2024
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Syrie-Algérie : Raison d’état ou déraison d’état ?

La raison d’état s’invoque généralement lorsque l’état perd la raison et les pays arabes n’échappent pas à la règle. Beaucoup…

Par : René Naba - dans : Algérie Politique Syrie - le 20 mai 2011

La raison d’état s’invoque généralement lorsque l’état perd la raison et les pays arabes n’échappent pas à la règle.

Beaucoup savent gré à l’Algérie et à la Syrie d’avoir su, dans les vicissitudes d’une conjoncture difficile, préserver les intérêts à long terme du monde arabe, sans s’inféoder à une logique de vassalité avilissante, sans hypothéquer ses choix stratégiques, sans aliéner leur souveraineté et leur indépendance.

Beaucoup savent gré à ces deux points d’ancrage du «Front de refus arabe» d’avoir assuré la relève de l’Egypte défaillante, en maintenant vivace la flamme du combat nationaliste et irréductible le refus de l’hégémonie israélo-américain.

Beaucoup savent gré à la Syrie, d’avoir accueilli, au risque de déstabiliser l’équilibre démographique du pays, près de deux millions de réfugiés irakiens, fuyant les exactions de l’armée irakienne et de leurs supplétifs kurdes.

Mais cette position privilégiée ne saurait se vivre en rente de situation. La réforme s’impose, sous peine de dénaturation du projet nationaliste.

Pleinement conscient des menées de la contre révolution téléguidée par l’Arabie saoudite, sans sacrifier à la mode contestataire impulsée par les médias occidentaux, la vérité s‘impose toutefois sans fard.

Quiconque a eu affaire à la bureaucratie tatillonne de ses deux états a pu mesurer instantanément l’état de délabrement de leur administration, l‘omniprésence de leurs services de sécurité, le conformisme de leurs médias, les turpitudes de leurs régimes, leur hermétisme, leur autarcie, leur népotisme, ainsi que leur fort degré de corruption, comparables d’ailleurs en cela aux autres régimes arabes, même les plus proches de la grande démocratie américaine.

Les remous suscités au sein d’«Al Jazira» dans la couverture parcellaire des révolutions arabes, axée depuis peu davantage sur la Libye et la Syrie que sur Bahreïn ou le Sultanat d’Oman, avec la spectaculaire démission d’une des vedettes chaine transfrontière arabe Ghassane Ben Jeddo, en porte témoignage. Mais comparaison n’est pas raison et nul ne saurait se prévaloir des turpitudes d’autrui.

L’honneur de ces deux pays a été d’abroger les lois d’exception, alors que leurs contempteurs occidentaux s’abritent depuis dix ans derrrière les barrières privatives de liberté du «patriot act» et du plan Vigipirate. Mais, soixante ans après les indépendances arabes, «le cœur palpitant de l’arabisme» et l’épopée des Moujadddine et de leur million de martyr ne sauraient suffire pour nourrir les rêves et les ambitions des nouvelles générations.

Le tête à tête stérile, en Algérie, entre le président Abdel Aziz Bouteflika et le corps des officiers supérieurs, ne saurait perdurer sous peine de collapsus du pays. L’armée algérienne se doit être le garant de la pérennité de ce pays, non son propriétaire, son inspirateur, non son prédateur.

Le président algérien, que l’on a connu plus dynamique et imaginatif dans une vie précédente, se doit de retrouver le brio dont il a su faire preuve à la tête de la diplomatie algérienne, en veillant à assurer une transition en douceur du pouvoir, en réussissant la mutation de l’Algérie.
Pour son rendez vous avec l’histoire, Abdel Aziz Bouteflika se doit d’épargner les affres d’une douloureuse guerre de succession à son pays, l’un des rares du Monde arabe à avoir mené une guerre de libération victorieuse contre le colonialisme.
Bachar Al Assad, quant à lui, se devait d’anticiper l’évolution et non la subir, tant est impérieuse l’urgente nécessité des réformes en profondeur de son pays gangréné.

Aucune justification ne saurait tenir lieu d’excuse absolutoire, ni le complexe d’encerclement, réel, dont la Syrie fait l’objet, ni les manœuvres de déstabilisation, répétitives, dont il est la cible de la part de l’aile dure du trône wahhabite, ni les campagnes de dénigrement, effectifs, dont il est l’objet de la part de la presse conservatrice arabe et ses alliés occidentaux.

Nul projet nationaliste, si exaltant soit-il, ne saurait justifier la captation des richesses d’un pays au profit d’une personne, si nécessaire soit il à la protection du pouvoir. Nul projet nationaliste, si glorieux soit il, ne saurait justifier la mise sous observation permanente de son peuple, la mise en coupe réglée son pays. Le cas de Rami Makhlouf, le propre cousin du Président syrien, ne saurait échapper à la règle, de même que ceux des sbires du régime.
Pour avoir trop tardé à engager les réformes, pour avoir bridé les tendances réformistes qui lui étaient prêtées, Bachar Al Assad récolte une tempête populaire à l’effet de réduire à néant sa magistrale maîtrise de la manœuvre diplomatique face à l’offensive israélo-américaine visant à remodeler un «grand moyen orient».
Pour avoir voulu ménager les intérêts de son clan au détriment de ceux de son pays, Bachar Al Assad, risque un discrédit populaire, au risque d’emporter et son clan et son pouvoir.
Onze ans après sa venue au pouvoir, Bachar Al Assad ne saurait rater son nouveau rendez vous avec le printemps arabe. Sous peine de discrédit et d’implosion. Sous peine d’implosion du projet nationaliste, son bien le plus précieux.
La raison d’état s’invoque en phase de désagrégation de l’état et de dysfonctionnement de la société. La fonction première de la Syrie et de l’Algérie n’est pas la répression de leur peuple. La mission historique de ces deux pays est de se maintenir à l’avant-garde du combat pour la sécurisation de l’espace nationale arabe, aux côtés désormais des nouveaux venus à la démocratie, les enfants prodigues de Tunisie et d’Egypte.

La famille Assad

Le clan alaouite au pouvoir en Syrie est articulé autour de l’alliance scellée entre deux familles Al-Assad et Makhlouf, concrétisé par le mariage de Hafez Al-Assad et Anissa Makhlouf.
Rami Makhlouf, cousin du président Bachar, est le fils du général Mohamad Makhlouf, pro consul de la réigon nord de Syrie du temps de la mandature de Hafez al Assad, qui choisit de soutenir le président, lors de la guerre fratricide qui opposa Hafez à son frère cadet Rifa’at, à l’époque chef des troupes spéciales «Saraya ad dif’a » responsable à ce titre de la répression du soulèvement de Hama, en 1982, qui fit plusieurs milliers de morts. Dénommé «Roi de Syrie» Rami Makhlouf est un richissime homme d’affaires. Il incarne, à ce titre, la corruption et le népotisme du régime.
Quant aux autres membres de la fratrie,

L’ainé Bassel, destiné au départ à succéder à son père, a trouvé la mort dans un accident de voiture.

Bouchra, l’unique fille de la famille, est l’épouse de Assef Chawkat, ancien chef des services de sécurité dont les Occidentaux réclamaient la tête en compensation ide l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri. Assef Chawkat entretient des relations houleuses avec le frère cadet du président, le colonel Maher, le nouvel homme fort du régime, au point que le benjamin de la fratrie a blessé à l’estomac d’un coup de pistolet en 1999, en plein palais présidentiel. Réputée autoritaire, Bouchra passe pour nourrir une forte intimité à l’égard de l’épouse de Bachar, Asma, fille d’un médecin de la grande bourgeoisie syrienne, ancienne spécialiste des transactions boursières dans un établissement londonien, à la forte présence médiatique.

Le frère cadet du fondateur de la dynastie, Rifa’at Al Assad, ancien vice président de la république, est entré en dissidence fin 1983. Il vit en exil en Espagne. Ses deux fils, Sumar et Ribal, organisent depuis Londres la campagne médiatique contre le régime via la chaine de télévision ANN TV, (Arab Network News). Deux autres cousins Mounzer et Fawwaz Al-Assad, fils de Jamil Al Assad, cousins germains du président, se comportent en chefs de milices dans les montagnes alaouites, berceau de la famille, à l’ouest du pays.

Comments


  • Beaucoup de choses que vous avancez sont évidentes et vraies , mais la comparaison avec la Syrie n’est pas du tout à l`avantage de l`Algérie. Je ne l’accepte pas . Après tout l`Algérie n’est pas occupée, cependant que depuis 44 ans la Syrie des Assad n’a jamais tiré un coup de feu pour essayer de libérer le Golan !

  • Bonsoir

    Il ne s’agit pas d’un papier comparatif. Tout simplement la Syrie et l’Algérie ont servi de garde fou pendant la déperdition de l’Egypte, les deux pays présentent de grandes similitudes avec une administration délabrée, une vie politique hypothéquée par la mainmise de l’armée et le clan présidentiel, en butte à de vives revendications, à la veille de lourdes échéances.

    Vos propos concernant la Syrie sont vrais, mais ne relèvent pas de l’objectif de ce papier. Car à raisonner selon votre schéma, l’Algérie, certes, n’est pas occupée, mais n’a pas non plus pour voisin ni Israël, ni la Turquie, qui ont longtemps enserré la Syrie dans une tenaille par un alliance de revers visant son étranglement. Dans le même ordre d’idées, l’Algérie n’est pas occupée, mais a connu une douloureuse guerre civile, contrairement à la Syrie. Ainsi de suite.

    La Syrie n’a jamais tiré un coup de feu contre Israël, mais a fortement soutenu le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, artisans des deux derniers revers militaires israéliens.

    Quoiqu’il en soit, j’ose espérer que vous serez d’accord avec ma conclusion, ces deux pays doivent de ressaisir, se moderniser et se maintenir à l’avant garde de la frange combative et militante du Monde arabe.

    merci de vos observations.

  • Bonjour,

    Votre réponse a levé l`ambiguïté de votre article, qui laissait entendre une comparaison radicale entre les 2 pays. Pleinement d`accord avec votre conclusion, car en effet, au delà des différences ( je maintiens qu´en Algérie la « guerre civile » s´est terminée par un règlement intérieur algéro-algérien, avec la réconciliation nationale, alors que la Syrie, avec les massacres de Hama et Alep et son actuelle brutalité dans la répression de la révolte d´une partie de son peuple, est en train de donner des prétextes aux forces occidentales pour l`achever.

    Cependant que tout le reste « administration délabrée… etc. » est vrai.

    Et comme vous, j`espère de tout mon coeur que ces deux pays, derniers bastions d`une certaine résistance arabe contre l`hégémonie impérialiste, puissent relever le défi du modernisme, dans la réconciliation avec les voix plurielles de leur peuple, pour une démocratie réelle.

    Une lectrice, « critique », mais admirative de votre excellent travail en faveur de la vérité.

  • Chacun voit midi à sa porte, cher Ayoush Akram !

    Personnellement je trouvais que la comparaison Algérie-Syrie était plutôt au détriment de cette dernière.
    On oublie que la répression de Hama en 82, qui a fait selon les estimations hautes environ 20 000 morts, avait été précédée par une campagne d’attentats des Frères musulmans contre des personnalités du régime (et notamment Rifaat al-Assad) depuis 1979. Celle-ci ne justifie aucunement la brutalité du régime de Hafiz face aussi à des populations civiles mais elle permet de rappeler qu’en Syrie la violence politique venait aussi de l’opposition islamiste. Il me semble, par contre, que le FIS avait gagné sans coups de feu les élections avant que les généraux janviéristes n’en annulent le second tour, et entraînent l’Algérie dans une décennie sanglante de guerre civile (et de manipulations diverses) qui fit 10 fois plus de morts : entre 150 et 200 000 !
    Par ailleurs je ne crois pas savoir que les généraux algériens aient été frappés d’une quelconque sanction type « Syria Accountability act » ou placés sur la liste des Etats voyous par l’administration Bush Jr. Au contraire, Bush Jr déclara, à la suite des attenttats du 11 septembre, que les Etats-Unis devaient s’inspirer dans leur « war on terror » de la lutte contre le terrorisme de l’Algérie ! Les généraux algériens évitèrent alors cette fameuse enquête internationale sur les crimes de la décennie 90, qui leur pendait au nez. Pour ma part, les massacres de l’année 97 (par exemple à Bentalha où mourut en une nuit un millier de personnes) ne sont toujours pas éclaircis. Bachar al-Assad qui a commis bien des erreurs, et peut-être quelques lâchetés, n’a tout de même pas une telle tâche sur son veston présidentiel…

  • Le 1er commentaire du post m’a échauffé les oreilles, aussi j’en rajoute une couche.

    1 – L’argument visant à déligitimer l’aura de résistance arabe de Bachar en soulignant que la frontière du Golan est calme est un argument faible.
    D’une part c’était la rhétorique hypocrite d’un Walid Joumblatt quand il appelait de ses voeux un interventionnisme américain contre le hezbollah et la Syrie. Il avait alors sorti un (assez bon) mot à propos de Bachar : « ya Assad al-Loubnan, ya arnab al-Joulan ». On sait que, depuis, la girouette Joumblatt a de nouveau tourné (avant la prochaine fois…).
    D’autre part il faut tout de même se rappeler qu’en 1973, quand Sadate a stoppé ses chars dans le Sinaï pour négocier une paix séparée avec Israël, les troupes syriennes venaient de pénétrer sur le plateau du Golan. La Syrie s’est alors retrouvée seule militairement. Et c’est aussi ce qu’il lui est arrivé diplomatiquement dans la décennie 2000 quand les USA et Israël voulaient qu’elle cesse son soutien au Hezbollah et au Hamas. Reprocher aux Syriens de ne pas attaquer Israël alors qu’aucun etat arabe ne le fait et que la Syrie est depuis plusieurs années sous le feu roulant des pressions US est injuste !
    2 – Jusqu’à preuve du contraire Damas, et non Alger, est le refuge des groupes de la résistance arabe chiite, sunnnite ou laïque : Hezbollah, Hamas, FPLP-CG, Baath clandestin irakien (al-Douri) et probablement certains groupes islamo-nationalistes irakiens (Kt 1920, Hamas Iraq, …). J’affirme par ailleurs que le soutien d’Alger au Polisario ne peut aucunement être interprété comme un soutien à la cause arabe mais seulement comme une tentative de déstabilisation du voisin marocain pour obtenir un accès à l’atlantique ! Bref, de la minable guéguerre inter-arabe.
    3 – Les dirigeants syriens, quoiqu’on leur reproche, et il est vrai il y a matière, n’ont jamais bénéficier du soutien des sionistes. Ainsi BHL n’est-il jamais venu en Syrie pour dédouaner Assad de tel ou tel massacre. Il s’est par contre rendu à Bentalha afin de pouvoir expliquer à l’opinion française dubitative que les généraux algériens étaient de courageux défenseurs contre la barbarie islamiste, seule responsable des massacres, et que les occidentaux devaient les soutenir.
    4 – La Syrie n’a jamais accueilli de base américaine (ou française : Reggane et B2 Namous en Algérie), elle n’a jamais non plus passé de contrats (via la Sonatrach) avec Halliburton.

    Bref je pourrais continuer ainsi un certain temps…

  • Hé, oui, cher, Souriyâm, la « comparaison Algérie-Syrie » c´est , « l`hôpital qui se moque de la charité » !

    Ceci pour dire, à l`opposé de ce que vous semblez croire, que ces deux pays ont des problèmes pluriels, mais pas identiques. Certes, ils ont en commun les fléaux de la corruption, le délabrement de leur administration, etc. sauf contrairement à ce que René Naba a ajouté : « le conformisme de leurs médias » ! Si vous êtes algérien, vous êtes sensé savoir que la presse algérienne est la plus libre (avec celle du Liban) dans le monde arabe. Dans cet ordre d´idées, libre à vous de considérer que « la comparaison Algérie Syrie était plutôt au détriment de cette dernière », moi, pas du tout!

    J`aime la Syrie, un pays que je connais bien, où je compte beaucoup d`amis chers. Je souffre de le savoir menacé comme la Libye par des interventions impérialistes.

    Mais puisque vous m`obligez à entrez avec vous dans le « casting » des horreurs dans ces deux pays, je vous signale que la répression de Hama en 1982, avait fait entre 10.000 et 30.000 morts… en 2 jours et 2 nuits ! Un massacre épouvantable à huis clos, auquel viendra s`ajouter celui de la prison de Palmyre ! Ceci avec des milliers d` opposants en prison depuis des décennies, sans procès, ni inculpation.

    Syrie, 44 ans de culte de la personnalité d`un pouvoir accaparé par une minorité. Un fils qui succède à son père (avec la complicité d`un Parlement qui change la constitution en 1 jour pour permettre à l`héritier d`accéder à son père)… Et vous trouvez vraiment que nous avons l`équivalent en Algérie ??

    L´Algérie, en 49 ans d`indépendance nationale, a connu 7 présidents (je vous le concède, que ce fut par des coups d´états, et de dictatures favorisées par des généraux, mais quand même, cela n´a rien de comparable avec le régime alaouite des Al Assad). !

    Dans ce pays du Maghreb, certes les islamistes ont été spoliés de leur victoire aux élections législatives de 1991, entraînant par la suite 150 à 200 000 de morts selon le chiffre que vous avancez. Mais ces crimes sont à mettre sur le compte des 2 deux antagonistes (je ne vais pas entrer dans l`historique du fameux « qui tue qui ? »). Les généraux qui ont (en effet provoqué cette violence fratricide) ont sans aucun doute leur lot d`atrocités à l’encontre des civils, tout comme les islamistes armés, qui de leur côté, n`ont pas fait dans la dentelle. Les uns et les autres, sont coupables devant l`Histoire !!

    Quant aux sanctions étasuniennes que les généraux algériens n`ont pas subies, vous faites l`impasse, par ignorance, ou intentionnellement, sur la différence d`époque, quand le monde était dans un état de transition après la chute du mur de Berlin. La réalité internationale était tout autre, avec un ordre mondial en gestation, et donc bien loin, de la fatidique date du 11 S 2001… et de Bush !! En ces années 90, les US avaient d`autres priorités que celles de combattre l`islamisme armé qui se trouvait déjà, dans leur camp en Afghanistan…

    Je regrette que vous ayez omis d’évoquer, ne serait-ce qu’en passant, l`alliance déclarée du régime syrien avec le camp occidental contre Saddam Hussein, qui lui valut de sortir de l`isolement sur la scène internationale. C´est grâce à cette collaboration, que Hafez El Assad avait pu garantir sa mainmise sur le Liban, la consolidation de son régime, et aussi l`assurance de sa propre succession par son fils aîné. Bassel el Assad ! Tout cela avec le fait, que ce régime, qui n’a jamais constitué un danger pour Israël, contre lequel il n’a pas tiré une cartouche pour faire semblant de libérer le Golan (quels que soient les arguments sur les causes avancées par notre cher René Naba !)… tout cela donc ne fait pas du régime syrien, un parangon de régime politique ( de la démocratie, ni de droits humains.)

    Quant au massacre de Bentalha, dont vous dites vous-même qu`il n´est pas encore éclairci, laissons le temps au temps pour dévoiler la vérité, avant de faire des comparaisons intempestives, sinon erronées.

    Et pour terminer, sachez que si tous les dictateurs arabes ont une tache sur leur veston présidentiel, croyez-moi, les Al Assad de Syrie, en ont une plus grande que tous les méchants généraux algériens ensemble!

  • A l’attention de Ayouch Akram et Sournyam

    Bonjour à vous deux

    Votre duel à distance a quelque chose de surréaliste. la Syrie et l’Algérie sont deux pays alliés, indéfectiblement. Ils se trouvent simultanément en phase délicate qu’ils se doivent de gérer avec pertinence.

    Tous ceux qui souhaitent la grandeur du Monde arabe, et j’en fais partie, car nécessaire à l’équilibre du Monde, ont le souci que soit réussie la transition de ces deux pays pilotes du combat nationaliste.

    Plutôt que de se laisser aller à des chicanes d’un autre temps, songez un instant au « syndicat des monarchies » qui vient de se constituer par adjonction du Maroc et de la Jordanie aux gérontocrates du Golfe en vue de faire face à la révolte populaire arabe.

    L’Algérie, la Syrie, au même titre que l’Egypte, la Tunisie, et, dans peu temps la Libye, en un mot la frange méditerranéenne rebelle du monde arabe, doit porter son effort vers les pétromonarchies du Golfe, particulièrement l’Arabie saoudite pour faire subir au foyer de l’intégrisme et de la régression, un Fukushima politique, condition indispensable à la renaissance du Monde arabe.

    J’ose espérer que vous ne serez pas totalement en désaccord avec cette analyse.
    Merci de vos contributions

  • Merci cher René! Mais je ne laisserai pas le dernier post de Souriyâm sans réponse.

    Oh lala, « délégitimer l’aura de résistance arabe de Bachar”!! Mon post semble vous avoir échauffé les oreilles, jusqu`au délire !!
    Du calme, je ne suis pas l`ennemie de la Syrie… ni la vôtre d`ailleurs !

    Mais puisqu`après m`avoir entraînée dans le casting des horreurs, Syrie Algérie, voilà que vous me provoquez, pour, non pas laver le linge sale des arabes, mais l`exposer avec toute sa crasse! Allons-y !

    1- Votre “Walid Joumblatt” on s´en fout ! Il est votre obsession, pas la mienne !! C´est une girouette archi-connue, que personne ne prend au sérieux…… sauf vous qui brandissez son nom, pour discréditer mon propos.

    Quels que soient vos arguments, les faits parlent d´eux-mêmes : La Syrie des Al Assad n`a Jamais tiré une cartouche contre Israël pour libérer le Golan. Point barre.

    2- « Damas, et non Alger, est le refuge des groupes de la résistance arabe chiite, sunnite ou laïque : Hezbollah, Hamas, FPLP-CG, Baath clandestin irakien (al-Douri) et probablement certains groupes islamo nationalistes irakiens (Kt 1920, Hamas Iraq »

    Effectivement, mais dévoyé par les arrières pensées usurières de la Syrie baathiste des Al Assad ! Ceci pour diviser la lutte du peuple palestinien, et des arabes ! Et pour finir la trahison du Baath irakien, à la gloire des ayatollahs et de Bush ! Sans oublier les prisons syriennes … (comme celles de l`Egypte de Moubarak) devenues les pires geôles pour les palestiniens (de l`OLP) comparées à celles d´Israël !

    Quant à l`Algérie, quelle que soit ses défauts politiques envers son peuple….. Elle a toujours fait montre de loyauté et de générosité désintéressée envers le monde arabe, africain et tous les mouvement de résistance des peuples colonisés dans le monde.

    À peine libérée du joug colonialiste, l`Algérie était le SEUL pays refuge de tous les groupes de résistance arabe, africains et américains, parmi eux, l`Afrique du Sud, les Blacks panthères. Pendant ce temps la Syrie était engluée dans ses magouilles intestines, entre la tutelle de Nasser, et ses coups d`Etats contre elle-même, jusqu`à la prise du pouvoir du général Hafez el Assad qui l`a muselée pendant 44 ans !!

    3 – BHL en Algérie ? Hé oui, il est une des tares de cette époque de la décennie noire en Algérie. Car, Il a été l`alibi de certains généraux félons, que des algériens courageux, dans l`opposition ont dénoncé vigoureusement… de nos jours ce sioniste n`osera jamais remettre ses sales pattes en Algérie!

    Cependant qu´en Syrie, le régime n´a eu de cesse « prendre langue » avec Israël, par des intermédiaires divers. En effet, les syriens n`ont pas reçu BHL, mais son collègue sioniste, Marek Halter… et s`il vous plaît, en jet privé affrété par l`ex maîtresse de Roland Dumas, égérie des relations publiques du Baath syrien à Paris !

    Cela dit, le pire, sans comparaison avec toutes les erreurs de l`Algérie : C´EST LA COMPLICITÉ DE LA SYRIE AVEC BUSH, pour envahir l`Irak, et en finir avec son frère baathiste ennemi Saddam Hussein !! Tout cela pour sortir de son isolement international ! Ce qui fut fait, puisqu`on l`a vue pavaner avec Sarkozy durant le 14 juillet…

    4 – « La Syrie n’a jamais accueilli de base américaine (ou française : Reggane et B2 Namous en Algérie » ….

    Tout faux en ce qui concerne les bases américaines ou françaises en Algérie !! Ce tissus de mensonges, n´est propagé que pour occulter, ces bases que vous citez, au Maroc, avec le concours d`Israël présent dans tous les rouages sécuritaires du royaume, dont vous semblez l`ardent défenseur !

     » Elle n’a jamais non plus passé de contrats (via la Sonatrach) avec Halliburton ».

    – On ne prête qu`aux riches, l`Algérie a du pétrole, la Syrie n`en a pas, ou si peu… ne vous en déplaise. Ses contrats, ne vous regardent pas, sauf aux algériens, qui ne se gênent pas, grâce à leurs medias libres et courageux (pas comme dans votre Syrie Bachardienne) – pour dénoncer ses faux pas !!
    ———-
    Bref, ce sera mon dernier post sur ce sujet, car je déteste ce genre de manipulation pour dresser les arabes entre eux !! Vous avez été l`artisan, de cette joute malpropre, dans laquelle, je me suis vue obligée de me prêter (que je ne regrette pas d`ailleurs !). Si c`est dans le but de prêcher le faux pour avoir le vrai, vous l`avez eu. Mais si c´est juste, pour alimenter l`article de René Naba, que nous apprécions tous, je pense qu`il n´avait pas besoin d`une polémique rance, au nom de 2 pays que nous aimons en dépit de leurs défauts…

    Pour terminer, sachez bien, qu´au-delà de ce que j`ai dit sur la Syrie, il n´en reste pas moins, que je défendrai ce pays, bec et ongles, s`il lui arrivait le malheur de subir ce que la Libye endure en ce moment. Car je préfère une Syrie aux mains d`un Bachar, ou l`Algérie des généraux…… que livrés au massacre de l`OTAN, ensuite soumis aux puissances néocoloniales de l`Occident sioniste.

  • Primo: en ce qui concerne la presse: Il convient garder raison et de ne pas nourrir beaucoup d’illusion sur la presse en Algérie

    « le conformisme de leurs médias », le terme est choisi en fonction d’une expérience personnelle. la censure est plus subtile. J’en ai moi même fait les frais et pour cette raison j’évacue désormais les demandes d’interview de journaux algériens.

    Lors d’une mes dernières interviews, j’ai été surpris que les passages consacrant l’Algérie aient été coupés, sans avertissement, avec l’excuse du manque de place

    Deuxio: L »argument selon lequel la Syrie n’a tiré le moindre coup de feu contre Israël est un argument indigent utilisé par les wahabite, les Frères Musulmans et les faux démocrates libanais du tandem Geagea Hariri.

    La Syrie a été le verrou arabe du Liban (sinon depuis le phalangiste Bachir Gemayel, le Liban aurait rejoint l’axe de paix le Caire,Jerusalem Beyrouth, cher à Reagan) et fait office d’hinterland stratégique au Hezbollah.
    La Syrie fait face à Israël, première puissance nucléaire de l’Hémisphère Sud, sur-appuyé par les Etats-Unis, première puissance militaire planétaire de tous les temps, quand l’Algérie a pour voisin, la Tunisie et la Libye, des acteurs mineurs sur le plan militaire;
    Point n’est besoin d’être agrégé de grammaire pour établi cette distinction.

    Concentrez vous sur l’Arabie saoudite. Vous rendrez le meilleur service au Monde arabe

  • Chère Ayoush Akram,

    mon dernier post n’étant pas passé, je vous envoie une ultime réponse. Point d’interprétations, que des faits :

    – la base de Reggane en Algérie a été utilisée pour des tests nucléaires par l’armée française jusqu’en 1965. Elle faisait l’objet d’une clause secrète dans les accords d’Evian.
    – la base de B2 Namous en Algérie a été utilisée jusqu’en 1967 par l’armée française, pour tester des armes chimiques et bactériologiques (révélations faites au public français en 1997 dans le Nouvel observateur).
    – je ne suis pas un agent marocain – à moins que ce ne soit vous qui soyez un agent d’Hariri ou des al-Saoud ! :P – et je sais très bien qui est le conseiller sioniste du petit roi M6. Il n’empêche que pousser à la sécession du Sahara occidental en soutenant le Polisario n’est pas lutter pour le monde arabe, mais de la basse géopolitique régionale, de la même manière que l’était l’intervention syrienne au Liban.
    – BHL ne s’est pas contenté de soutenir la version des généraux algériens dans les massacres de l’été 97, il se charge maintenant de faire de la retape dans le journal Le Monde pour une intervention militaire occidentale en Syrie. Il y est d’ailleurs suivi par toute la clique des sionistes et des néo-conservateurs français. Cherchez l’erreur !
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/25/s-o-s-syrie_1527340_3232.html
    – Je n’ai aucune sympathie pour Hafiz al-Assad et son comportement lors de la 1ère guerre du golfe est effectivement une trahison de la cause arabe (mais son fils Bachar qui a résisté à Bush Jr et n’a jamais failli dans son soutien au Hizballah a eu un comportement différent). J’aimerais vous entendre dire la même chose d’un Toufik Médiène ou de feu Larbi Belkheïr.
    – Si vous attendez des autorités algériennes des éclaircissements sur Bentalha, ou quelque autre évènement sanglant de cette macabre décennie, vous attendrez longtemps. Cependant vous pouvez connaître certains de ces faits en lisant les témoignages d’officiers de l’armée algérienne ou de la SM comme Mohammed Samraoui, Abdelkader Tigha, Habib Souaïdia, et Ahmed Chouchane, ou ceux d’anciens du GIA qui l’ont quitté par dégoût comme Ali Benhadjar, ou encore ceux d’un témoin direct du massacre de Bentalha comme Nesroullah Yous. Enfin, n’hésitez pas à lire, sur l’affaire des moines de Tibéhirine, dans les quelques journaux français qui ont accepté de se dédire en les publiant, les révélations du général Burchwalter de la DGSE (la DST ayant été très proche sous Rondot des généraux algériens) ou de Pierre Siramy, en n’oubliant pas que la part de complicité française y est certainement occultée. Bonne rencontre avec la réalité…

    Ce n’est pas quand un pays est sous la menace d’une déstabilisation et sous le feu roulant des pressions internationales pour le voir abdiquer sa posture de résistance (couper la Syrie de l’Iran et empêcher le rapprochement turco-iranien, voilà l’objectif principal du jour pour USraël) que l’on doit se livrer à ce genre de remarques.
    Surtout quand par ailleurs on défend bec et ongles la clique militaro-mafieuse qui n’a pas hésité à mener par le feu et le sang (camps d’internement dans le Sahara, tortures de masse, « disparitions », manipulations et retournements de maquis, bref la même panoplie que les paras français en Algérie) une guerre civile qui fit plus d’une centaine de milliers de morts, cette clique étant soutenue durant tout ce temps là par les autorités françaises ou peureuses ou bienveillantes, suivant le moment, puis une fois les crimes accomplis par les Américains qui s’apprêtaient à envahir l’Afghanistan puis l’Irak au nom de la guerre contre le terrorisme.

  • Bonjour M.Naba et merci pour cet article sur ces deux pays que j’affectionne pour des raisons familiales.
    Merci aussi aux deux commentateurs, qui ,par amour pour ces pays ,arrivent à une même conclusion (en empruntant des chemins différents) : Ne pas voir ces pays « livrés au massacre de l`OTAN, ensuite soumis aux puissances néocoloniales de l`Occident sioniste. »

    C’est d’ailleurs à propos de cet « Occident sioniste » que j’interviens: selon le PAS (Parti Anti Sioniste) , dont les analyses me semblent souvent justes, les troubles ayant lieu en Syrie sont en grande partie (mais pas seulement,la corruption aidant) le fait d’agents extérieurs à la solde wahhabiste (et par la même sioniste) .Des agents comme M.Khaddam , syrien vivant en exil à Bruxelles ,qui a déclaré sur une chaine israélienne avoir touché de l’argent de la CIA et autres pour organiser les soulèvements populaires syriens.

    Pensez-vous donc vraiment que le moment est bien choisi pour réclamer ces réformes (nécessaires et salutaires quoi qu’il en soit) alors que sont à l’œuvre, preuves à l’appui, les ennemis du monde arabe?

    Pour ma part , il serait préférable de dénoncer haut et fort ces manipulations sionistes, et de laisser aux peuples concernés la tâche de se débarrasser de cette corruption (comme l’ont fait en partie les peuples tunisiens et égyptiens), tare de tous les pays sans exception.

    Dans l’attente de vous lire, recevez mes salutations respectueuses.
    Souad Sedjai

  • bonjours el salam alaikom paix comme vous le dite asse bien monsieur rene signifie calme (pax) pour tout vous dire sur cette article l’algerie et le monde arabes a tjr etais occupé et n’a jamais connu vraiment le calme et la cause principal ( la riheesse de ces terres ) il y a de cela bientot 100 ans que presque tout les pays on etais occupé sans que les president ce rend compte car c’est aujourdhui qu on vois la guerre invisible qui commence a imergé en europe croyé pas que le mal frape a une porte et oublie d’ouvrire les autres porte aujourdhui les pays arabes son manipulé et doive etre dacord pas pour les prisident mais pour le peuple ce que font aujourdhui les president de tout le monde c’est avant tout mettre d’accord les gens sur le fait que israel est une nation et que le monde doit accepter cela ni plus ni moin et pour que cela ce fais il faudrait que les pays arabes sois en guerre (occupé) et c’est vraiment ce qui ce passe
    avant c’étai le pétrole qui a déclenché les guerre aujourdhui c’est les media et l’internet le petrol etais au main des américain depuis le debu du siècle aujourdhui les media son dans les main de qui monsieur René naba excusé moi pour mes fautes d’orthographe
    conclusion: celui qui detien le savoir detien le monde alors aujourdhui le savoir est entre les main des gens qui detienne l’information car tout ce que di les media est sencé etre vrai ce qui est totalement faux la seul verite a toujours etais dans un seul livre est c’est cela le secret qui leur fai peur

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