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DSK, la déliquescence et non la quintessence du socialisme 2/2

Un socialisme débridé, un tropisme féminin Le négligent de la cassette Mery ou DSK manipulateur. L’homme qui, à la tête…

Par : René Naba - dans : France Politique Portrait - le 24 juin 2011

Un socialisme débridé, un tropisme féminin

Le négligent de la cassette Mery ou DSK manipulateur.

L’homme qui, à la tête du FMI, se devait de symboliser l’orthodoxie financière et faire preuve de rigueur dans sa gestion, est, de surcroît, un négligent incorrigible, à en juger par ses aveux lors de l’Affaire de la cassette Mery, du nom du collecteur de fonds du RPR Jean Claude Mery, qui avait consigné, sur une cassette, son témoignage posthume relatif aux trafics des marchés de travaux publics d’Ile de France (1975-1995), notamment les commissions prélevées par le parti gaulliste RPR pour autoriser l’attribution des marchés aux entreprises dociles.
L’homme se défaussera en déclarant l’avoir égaré pour se soustraire à l’accusation d’entrave à la justice, alors qu’en sa qualité de ministre des Finances il était détenteur d’une copie de l’enregistrement Mery au terme d’un incident rocambolesque avec pour toile de fond les négociations autour du contentieux fiscal de Karl Lagerfeld ayant abouti à une remise du redressement décidée par DSK contre l’avis de son administration.
Mais ce socialiste n’hésitera pas à poignarder en public son collègue du parti, le politologue Pascal Boniface, coupable, selon lui, du crime de lèse majesté: la critique d’Israël, dans une opération qui relève de la dénonciation calomnieuse, qui révèle par contrecoup la face hideuse du personnage.

Universitaire membre du PS, Pascal Boniface avait averti dans une note envoyée à François Hollande, en 2001, qu’on «ne combattra pas l’antisémitisme en légitimant l’actuelle répression des Palestiniens par Israël». Il avait dénoncé en outre le «terrorisme intellectuel qui consiste à accuser d’antisémitisme ceux qui n’acceptent pas la politique des gouvernements d’Israël».
Court-circuitant le débat au sein du parti socialiste, Strauss-Kahn fera référence à une «note non autorisée et misérable» sous les huées du public dans une intervention publique, aux «Douze heures pour l’amitié France Israël» organisées à Sarcelles, en 2003.

Un socialisme débridé: DSK un Balladur de gauche

Du socialisme DSK n’en a d’ailleurs cure, laissant entendre qu’il s’est affranchi du programme socialiste, reprenant à son compte la désastreuse formule de Lionel Jospin lors de la campagne présidentielle de 2002: «Ceci n’est pas un programme socialiste». Dans son interview à la revue néo conservatrice, DSK s’engageait tacitement à ne pas respecter les engagements de son parti: «Je n’endosse pas [les erreurs de diagnostics économiques du projet socialiste] puisque je [les] dénonce et j’ai passé mon temps à [les] dénoncer publiquement! Mais, si mettre toutes [les propositions économiques] bout à bout constitue une ressource utile, cette «bibliothèque» ne constitue pas à elle seule une politique. Il incombera donc au président de la République de fixer ses priorités. Libre à lui d’ajouter ou d’ajourner telle ou telle mesure selon son appréciation de la situation économique française».
Son programme analysé au scalpel par un fin connaisseur du socialisme mondain révèle un personnage intrigant: «Nombre d’opposants au Strauss-kahnisme s’inquiètent du personnage qu’ils décrivent en nabab arrogant et dilettante.

Quinze ans après, le «moderne» DSK tente toujours de singer Tony Blair, promettant une mondialisation heureuse et tranquille, une intégration européenne florissante et, comme le caniche britannique, s’inféodera à l’administration états-unienne du moment. Le monde de la finance et du patronat l’a bien compris et c’est pour cela qu’il acclame le dernier blairiste européen. Avec Strauss-Kahn, c’est le retour au balladurisme des années 1990, sauf que cette fois-ci l’Orléanisme passe à gauche. Sous son masque balladurien, DSK trahit son mépris pour les classes populaires qui triment. Notre Balladur «socialiste» a crié haro sur la retraite à 60 ans alors que son salaire annuel est de 495 000 dollars, net d’impôt.

Les Français aimeront aussi apprendre que la retraite du président du FMI est garantie au bout de trois ans de service et qu’il touchera 80 000 dollars par an. Un «dogme» d’une toute autre ampleur», tranchera sans appel Philippe Marlière, Maître de conférences en sciences politiques à l’University College London, dans un article paru dans le journal en ligne «Rue 89», le 9 juin 2010 ?

Un tropisme féminin (1)

Mais le comportement le plus choquant pour un homme aspirant aux plus hautes responsabilités aura été sa forte propension vers la gente féminine. Ses «penchants naturels» ont été dénoncés à Solferino, à Budapest, et ailleurs, mais l’homme sur ce point s’est révélé incorrigible. Un mois avant son élection à la tête du FMI, Jean Quatremer, le journaliste du quotidien français «Libération» accrédité auprès des institutions européennes à Bruxelles, exprimait la crainte que DSK ne se laisse aller à ses penchants naturels vers la gente féminine et ne place la France et lui-même dans une inconfortable position, les éclaboussant d’un scandale comparable à celui qui a abrégé la carrière internationale de Paul Wolfowitz, l’ancien dirigeant de la Banque Mondiale, contraint à la démission pour avoir favorisé la carrière de son amie de cœur.

«Personne ne peut soutenir que M. Strauss-Kahn est le candidat le plus qualifié au Monde de par son expérience, son intelligence et sa formation (…) Il est le mauvais candidat, choisi de la mauvaise façon. (…) Seuls ceux qui veulent que le Fonds ne soit plus légitime peuvent applaudir» la candidature de DSK, soutenait, de son côté, le journal britannique «Financial Times» le 28 Août 2007 (2).

Aux faites des responsabilités, l’homme n’aura ni exorcisé ses démons, ni bridé ses pulsions. Un an après son élection à la direction du Fonds Monétaire International, le 28 septembre 2007, alors que la planète était emportée par une bourrasque financière et boursière sans précédent de l’histoire contemporaine, Dominique Strauss Kahn, le flamboyant social libéral de l’Internationale socialiste et du sarkozysme français, faisait la une de l’actualité internationale sur un sujet sans rapport ni avec les sub primes, ni les hedges funds, ni les paradis fiscaux, mais à propos d’un comportement dont des observateurs européens redoutaient à l’époque qu’il lui porte préjudice dans l’exercice de ses responsabilités internationales.

L’enquête du FMI sur un possible abus de pouvoir à l’encontre de sa subordonnée hongroise a certes blanchi le français en pleine crise économique mondiale. Mais confirmant les craintes du journal français, elle a constitué un camouflet tant pour son nouveau parrain international, Nicolas Sarkozy, que pour le personnel français de la haute fonction publique internationale, le socle du pouvoir diplomatique du prochain président français.
Le dilemme est infiniment cruel aujourd’hui pour le récidiviste. «Libéral européen aux sentiments humanistes, le choix qu’a fait DSK en plaidant «non coupable» est donc de renier tout ce qu’il a défendu jusqu’ici. D’assumer le jeu cruel que lui assigne l’arène judiciaire new-yorkaise. Mettre à mort symboliquement sa victime, pour échapper lui-même au broyage d’une sentence impitoyable. Il ne sera pas question de vérité dans cette lutte à mort, mais de simple survie. Et pour ce faire, l’humaniste libéral va devoir renier, salir et détruire en la personne de Nafissatou tout ce qu’il a défendu jusqu’alors: les pauvres, les minorités et les faibles, la justice sociale et l’équité. Seule pourra le sauver, par instinct de survie, l’arrogance insupportable de celui qui jette dans la balance toute la puissance de l’argent», résumera le magistrat Jean de Maillard (3).

A la tête de l’Etat, gageons que celui qui passe pour voir été l’un des plus grands artisans des privatisations du patrimoine public français, l’homme qui aura institué les stock options en France, à moins d’une rémission soudaine, n’aurait été ni le petit frère des pauvres, ni le grand protecteur des femmes battues, ni le grand répartiteur de la richesse nationale, encore moins l’homme de la paix au Proche orient.
Celui que sa riche épouse Anne Sinclair destinait à être le «Premier Président Juif de France» aura été le premier dirigeant d’une organisation internationale, objet de la risée universelle, à connaitre un épilogue judicaire aussi infâmant.

Son implosion à l’apogée de sa carrière, du fait de ses pulsions génésiques subintrantes, devrait contraindre la classe politique et médiatique à opérer un douloureux retour aux fondamentaux de leur déontologie respective, la classe politique à davantage de décence dans son exubérance médiatique, la classe médiatique à davantage de retenue dans sa connivence politique, le parti socialiste à un retour aux sources du socialisme et la collectivité nationale à davantage de perspicacité dans le choix de ses dirigeants.

Rare exemple de sabordage politique en direct, l’éviction de fait de DSK en plein envol de la campagne présidentiel ne saurait susciter de regrets tant abusif était son comportement et corrosif pour le bon renom de la France.
Pas une seule fois, dans son épreuve, il n’aura prononcé le nom de la France. Pas une seule fois, même par allusion. Celui qui fustigeait la «supercherie» de «la politique arabe de la France» s’est révélé être la plus grosse supercherie de la vie politique française du dernier quart de siècle. Juste retour des choses d’une pitoyable fin d’un si sinistre personnage.

Références :

1-Dominique Strauss-Kahn a plaidé non coupable le 6 juin devant le tribunal pénal de New York des sept chefs d’accusation retenus contre lui, notamment de «tentative de viol, agression sexuelle et séquestration sur une femme de chambre à l’hôtel Sofitel de Manhattan. Un procès aura donc lieu. La prochaine audience a été fixée au 18 juillet.

2- Médiatiques DSK et la tradition anglo-saxonne (Par Daniel Schneidermann) Le journal Libération du vendredi 13 juillet 2007Pour en savoir plus sur la manipulation de l’opinion et l’OPA tentée par Israël sur la communauté juive de France, voir à ce propos: «Le lobby pro israélien et la politique étrangère américaine» de John Mearsheimer et S.Valt –Editions La Découverte- septembre 2007 «Une haine imaginaire? Essai sur le nouvel antisémitisme en France» de Guillaume Weil Raynal –Editions Armand Collin-2006. «Les nouveaux désinformateurs» de Guillaume Weil Raynal- Editions Armand Collon-2007

3 – Dominique Strauss-Kahn et «Le choix de Sophie» Par Jean de Maillard | Magistrat | Rue 89 09/06/2011 | Vice Président du tribunal de grande instance d’Orléans et enseignant à Sciences Politiques Paris.

Comments


  • S’attendre à ce que le Parti Socialiste se (re?)fase une virginité en devenant(pour redevenir il faudrait qu’il l’eût été auparavant ce que je conteste très fortement) socialiste?
    On peut toujours rêver quand on entend aujourd’hui Mmme Aubry non plus dire qu’un Président socialiste(?) reviendra sur l’âge de la retraite mais seulement sur les modailtés de la pénibilité!
    La retraite à 60 ans est bel et bien entérrée et avec elle le socialisme…Aucune illusion n’est désormais possible. Choisir entre Sarkozy et X Y ou Z c’est me demander de choisir entre la peste et le choléra. Désolé mais entre deux mauxje n’en choisis aucun. ABSTENTION!

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