Wednesday, December 11, 2024
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Le hit parade des lupanars du Monde arabe

Ce papier est dédié aux victimes anonymes de la répression de la dynastie Al Khalifa, dont le seul crime est…

Par : René Naba - dans : Analyse Golfe arabo-persique Moyen-Orient - le 29 février 2016

Ce papier est dédié aux victimes anonymes de la répression de la dynastie Al Khalifa, dont le seul crime est de réclamer la liberté, mais dont le grand tort est de se trouver dans la zone du golfe pétro-monarchique d’une importance vitale pour les États-Unis et l’Arabie saoudite.

Cf. ce lien https://www.renenaba.com/golfe-la-revolte-oubliee-du-bahrein/

Le hit parade des lupanars du Monde arabe

Des orientalistes aux connaissances rongées par la rouille, en mal de sensation et d’imagination, créditent volontiers Beyrouth du désobligeant qualificatif de «bordel» du Monde arabe, confondant sans doute la liberté dont cette capitale en jouit pleinement, du libertinage sous cape dont sont friands les sociétés fermées pétro-monachiques.

Détrompez vous, Beyrouth n’est pas bordélique, elle est anarchique, vibrante d’une population frondeuse dont le mercantilisme n’a d’égale que son militantisme, sans doute l’un des plus virulents du Monde arabe qui font que la capitale libanaise exerce désormais une fonction traumatique à l’égard d’Israël, par les revers militaires successifs qu’elle a infligées à ses assaillants israéliens au point d’ériger Beyrouth au rang traumatique de Vietnam d’Israël.

Ne songez pas non plus au Caire et à sa fameuse avenue des Pyramides, ses mélopées sirupeuses, ses danses chaloupées, ses déhanchements langoureux, ses stupéfiantes bouffées.

Non plus Casablanca, Agadir, Tanger, quand bien même 22.000 Marocaines s’appliquent régulièrement, avec une constance qui frise l’admiration, à décongestionner l’hyperactivité hormonale de gérontocrates, atrabilaires, acariâtres des pétromonarchies du Golfe. Pas plus Dubaï et ses cargaisons de blondes d’Europe orientale et leur tourbillonnante et trémoussante pole danse.

Beyrouth, Le Caire, Dubaï, Marrakech, Agadir, Tanger, Casablanca balayés. Situé à la charnière du monde arabe, de l’Afrique et de l’Europe, le Maroc est devenu un centre névralgique pour la traite de femmes blanches. Outre les Marocaines, les Mauritaniennes paraissent vouées aux caprices des princes, avides «de chair fraîche et de bois d’ébène» en Mauritanie, pays complaisant face à la traite humaine.

Selon Aminatou Mint Al Mokhtar, Présidente de l’Association de femmes chefs de famille de Mauritanie (AFCF) «200 jeunes filles mauritaniennes sont séquestrées en Arabie saoudite dans des cours de maisons, victimes de toutes les formes de maltraitances physiques, psychologiques et sexuelles». Dénonçant «une forme aberrante d’esclavage contemporain et une traite sexuelle», la présidente de l’AFCF a porté ce «trafic massif de femmes entre la Mauritanie et l’Arabie saoudite». 405 réseaux d’esclavage ont été recensés dans le monde, 70% font l’objet d’exploitations sexuelles générant chaque année près de 32 milliards de dollars. Soit.

La surprise vient d’une ville supposée morne, aux antipodes des hauts lieux touristiques et de leurs nuits torrides:

The Winner is Manama.

Oui, Manama, la capitale de Bahreïn, cet archipel en proie à une contestation larvée depuis cinq ans, dans le plus grand silence complice des puissances occidentales, sans doute en raison du fait que Manama est à la fois le point d’ancrage de la Vème flotte américaine (Golfe arabo-persique/Océan Indien) et un défouloir absolu aux Saoudiens en week-end.

Une fonction exercée auparavant par Bagdad, au pus fort de la guerre irako-iranienne (1980-1989) où des dizaines de limousines jonchées la chaussée Bagdad-Bassorah-Koweït, les samedi matin, la fin du week-end en pays d’Islam, carcasses éventrées, tribu payé aux beuveries inconsidérées des ressortissants du Golfe.

Un positionnement qui explique sans doute que les troubles de Bahreïn, en 2011, ont donné lieu à la première intervention militaire saoudienne hors de ses frontières depuis la fondation du Royaume en 1929. Mais un choix qui constitue une insulte à tous les fêtards invétérés.

Bahreïn est en effet relié à l’Arabie saoudite par «La chaussée du roi Fahd» (King Fahd Causeway, un ensemble de ponts et de digues, qui permet de relier Dhahran à Manama, villes distantes d’une cinquantaine de kilomètres, en moins d’une heure. Dans le langage populaire la chaussée, longue de 25 kilomètres, est désignée, ironiquement, par le Pont «Johnny Walker». Contrairement à l’Arabie saoudite, le commerce et la consommation des spiritueux ne sont pas prohibés à Bahreïn.

À l’avenir, une deuxième infrastructure parallèle à la première accueillant une voie ferrée devrait y être construite dans le cadre du «Gulf Railway», en projet pour un coût de 5 milliards de dollars. Un troisième pont «Le pont de l’Amitié» devrait relier Bahreïn au Qatar. La longueur totale de cette connexion autoroutière sera de 45 kilomètres pour un coût estimé de 2 milliards de dollars. À coup sûr, ce pont s’appellera pour les mêmes raisons «Pont Jack Daniels».

Défouloir, Manama n’est pas exclusivement un exutoire. Et le trafic Arabie saoudite-Bahreïn n’est pas à sens unique. Sur ce trajet, un convoi chargé de dynamite destiné à un attentat contre l’ambassade américaine à Riyad a été intercepté, en avril 2015, et 80 membres de Da’ech arrêtés.

Manama, dépotoir, foutoir. La liste est longue des turpitudes de la monarchie à l’ombre de la Vme flotte américaine.

Manama arrive au 8ème rang des villes bordels dans le Monde, selon une étude du «collectif contre la prostitution», dont voici le classement:

  1. Pattaya – Thailande
  2. Tijuana – Mexique
  3. Amsterdam – Pays Bas
  4. Las Vegas – États-Unis
  5. Rio de Janeiro – Brésil
  6. Moscou – Russie
  7. New Orléans (Louisiane)- États-Unis
  8. Manama – Bahreïn
  9. Macao – Chine
  10. Berlin – Allemagne

L’étouffoir saoudien génère des fugueuses de tous acabits, tous azimuts en ce que les voies du Djihad Al Nikah peuvent emprunter divers chemins aussi bien vers le nord, la Syrie, que vers le sud, le Yémen, que vers l’Ouest où la sœur du prince Walid Ben Talal, Sara Bint Talal, une princesse pourtant de sang royal a quêté l’asile politique pour mettre à l’abri sa fortune et sa personne.

Sur ce lien, le hit parade
http://www.elbilad.net/article/detail?id=39641

À propos de la prostitution des femmes marocaines dans les pétromonarchies:

http://www.alquds.co.uk/?p=130864