Thursday, October 23, 2025
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Parution de l’ouvrage : « Georges Ibrahim Abdallah : L’emmuré de Lannemezan, un homme debout »

Cet ouvrage « Georges Ibrahim Abdallah, l’emmuré de Lannemezan, un homme debout », est le récit d’un déni manifeste de droit dans…

Par : René Naba - dans : Média - le 23 octobre 2025

Cet ouvrage « Georges Ibrahim Abdallah, l’emmuré de Lannemezan, un homme debout », est le récit d’un déni manifeste de droit dans la « Patrie des Droits de l’Homme », un cas emblématique de la tétanie du débat public en France du fait de la collaboration vichyste avec l’Allemagne nazie. Le procès de ce militant est apparu pour bon nombre d’observateurs, par ses graves dérives répétitives comme « L’affaire Dreyfus du XX ème siècle ».

Mèche à combustion lente, l’affaire Georges Ibrahim Abdallah carbonise insidieusement mais sûrement la relation entre la France et le Liban.

Exécutrice zélée des injonctions américaines dans l’incarcération abusive du désormais doyen des prisonniers politiques dans le monde, la France se retrouvera toute penaude, objet d’une risée universelle, en 2021, en se faisant éjecter du marché naval australien; ELLE, renvoyée par ses alliés de l’OTAN au rang de puissance moyenne.

Que ce camouflet lui serve de leçon en gardant précieusement en mémoire la règle cardinale des rapports de force internationaux selon laquelle l’ingratitude est la loi suprême des peuples pour leur survie; et la servilité, le plus court chemin vers le déshonneur.

L’auteur a renoncé à ses droits d’auteur. La totalité des recettes générées par la commercialisation de cet ouvrage seront allouées à deux organisations « Car T’y es Libre », dont le signataire de ce texte en est le président d’honneur, et « Collectif Palestine Martigues ».

Cet ouvrage constitue un témoignage de l’auteur et de ses éditeurs -CGT Martigues, « Rouge Midi », « Car T’y es Libre » et « Comité Palestine de Martigues »–, à Georges Ibrahim Abdallah, un être inflexible, au courage indomptable, à la volonté inoxydable, dont les solides convictions politiques ont servi de carburant à son combat contre l’arbitraire du pouvoir français dans ses deux variantes post gaulliste et socialiste.

Que ce militant libanais chrétien maronite soit, par sa transcendance symbiotique, -et pro-communiste et pro palestinien-, les deux phobies majeures du leadership chrétien du Liban et des pays occidentaux, constitue un camouflet retentissant aux tenants du sectarisme, du chauvinisme et de la xénophobie, des maux qui gangrènent aussi bien le Liban que le Monde occidental…. Avec en surplomb, l’alliance entre l’extrême droite européenne et Israël: une imposture morale de l’alliance des descendants des victimes du génocide hitlérien avec les héritiers spirituels de leurs anciens bourreaux.

Que l’exemple de ce bel héros contemporain demeure ancré dans la mémoire des peuples en lutte pour leur liberté et leur dignité. Et que sa résistance acharnée et sa détermination inflexible réhabilitent dans toute sa noblesse la notion de combat politique et servent d’aiguillon aux générations de la relève.

La Cour d’Appel de Paris a ordonné le 17 juillet 2025, au cours d’une audience non publique, la libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah et son expulsion vers le Liban, le 25 juillet.

Âgé de 74 ans, le vieux militant des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL) a disposé d’une semaine pour vider sa cellule de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), où se sont accumulés depuis des décennies lettres de soutiens, drapeaux ou affiches à l’effigie du dirigeant révolutionnaire latino américain Ernesto Che Guevara de la Serna.

Transporté par avion militaire à Paris, il a été placé en centre de rétention avant de prendre un vol pour Beyrouth, où il a été remis aux autorités libanaises.

Interpellé en 1984 puis condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1987, pour complicité d’assassinats terroristes sur les personnes de Charles R. Ray, attaché militaire adjoint américain et de Yacov Barsimentov, deuxième secrétaire de l’ambassade d’Israël, tous deux tués par les FARL en 1982 à Paris,

Georges Ibrahim Abdallah s’est toujours dit innocent de ces deux attentats. Mais il en a aussi toujours assumé leur responsabilité politique, les qualifiant d’ »actes de résistance » contre « l’oppression israélienne et américaine ».

Né le 2 avril 1951 à Kobayat (Nord-Liban) le militant communiste libanais pro palestinien, est considéré comme le chef de la Fraction Armée Révolutionnaires libanaise (FARL) en France. Arrêté en 1984, il a purgé depuis 1987 une peine de réclusion à perpétuité pour complicité dans l’assassinat des deux diplomates précités

En avril 1984, la police française découvre une cache d’armes dans une planque parisienne, dont un pistolet de calibre 7,65 de fabrication tchèque, 25 kilos d’explosifs, des roquettes, des mitraillettes et d’autres armes. Des tests ont déterminé que le pistolet est bien l’arme utilisée pour assassiner en 1982 Charles Ray et Yacov Barsimantov.

Mais le seul indice incriminant Georges Ibrahim Abdallah est un correcteur portant ses empreintes digitales. L’inculpation de Georges Ibrahim Abdallah a donc été faite par extrapolation, Cf à ce propos le récit de notre confrère Jacques Marie Bourget

https://blogs.mediapart.fr/jacques-marie-bourget/blog/051024/quand-le-monde-soutient-gi-abdallah-comme-la-corde-le-pendu

Georges Ibrahim Abdallah était libérable depuis 1999.

Sa prison est située à Lannemezan (Haute Pyrénées), une bourgade de 5.000 habitants. Son numéro d’écrou à Lannemezan est le n° 2388/A221. Il est considéré comme le plus ancien prisonnier politique d’Europe. Depuis son incarcération, il a fait 12 demandes de remise en liberté.

En 2013, la justice française a validé en appel sa demande de libération conditionnelle. Mais Manuel Valls, à l’époque ministre socialiste de l’Intérieur, y avait fait obstruction.

L’audience du 19 juin 2025 a été quelque peu ubuesque.

« J’ai dit aux juges soit vous le libérez, soit vous le condamnez à mort », a déclaré son avocat Jean-Louis Chalanset aux médias à la sortie de l’audience, non publique.

Pour cette dernière demande, la cour avait reporté en février et à la dernière minute sa décision, expliquant qu’avant toute libération il était nécessaire « au préalable » qu’il fasse un « effort conséquent » d’indemnisation des parties civiles, ce qu’il a toujours refusé de faire.

Sans reconnaître son implication dans les assassinats, Georges Ibrahim Abdallah les a toujours qualifiés d' »acte de résistance » contre « l’oppression israélienne et américaine » dans le contexte de la guerre civile libanaise et l’invasion israélienne au sud-Liban en 1978.

A l’audience, son avocat Jean-Louis Chalanset a cependant transmis à la cour des documents indiquant la présence sur le compte de Georges Abdallah en prison d’une somme « d’environ 16.000 euros », « à la disposition des parties civiles si celles-ci sollicitent le versement ». Sans préciser d’où venait l’argent ni s’épancher sur la position de son client.

Selon Me Chalanset, le parquet général et l’avocat de la partie civile, qui s’opposent à sa libération, ont jugés qu’il n’y avait « aucun effort » puisque « ce n’est pas son argent » et qu’il n’y avait pas de « repentir ». « J’ai rappelé que la notion de repentir n’existait pas dans le droit français », a poursuivi Me Chalanset.

Au grand dam du renégat Manuel Valls, le plus hideux personnage du marigot politique de France et d’Espagne, la parfaite incarnation du socialisme dégénératif, et partant, de la déliquescence du socialisme français

 

 

Tables matières
  • Prologue
  • Chapitre I: Du Liban: La réconciliation impossible?
    Encadré: Les relations spéciales entre Israël et l’Église maronite avec en additif la version anglaise du traité.
  • Chapitre II- Le procès de Georges Ibrahim Abdallah contre l’État français
    Réquisitoire René Naba
  • Chapitre III- Georges Ibrahim Abdallah: Je ne négocierai pas mon innocence. Je ne renoncerai pas à ma position.
  • Chapitre IV – La leçon de courage et de dignité de Georges Ibrahim Abdallah
  • Chapitre V – Le quotidien de Georges Ibrahim Abdallah à Lannemezan: visite au parloir de la prison de Gilbert Hanna
  • Chapitre VI- La Palestine, la boussole; Georges Habache, chef du FPLP, la référence.
  • Chapitre VII: Manuel Valls: « No Pasaran » : Un “caniche” d’Hillary Clinton, piégé par sa psychorigidité.
  • Chapitre VIII – Laurent Fabius: De la pôle position à la voiture balai, une illustration caricaturale de la diplomatie française.
  • Chapitre IX – Laurent Fabius, petit télégraphiste des Israéliens dans les négociations internationales sur le nucléaire iranien.
  • Chapitre X – Hillary Clinton s’est consumée sur le bûcher de ses vanités.Chapitre
  • XI – François Hollande: La capitulation en rase campagne du foudre de guerre de Syrie.
  • Chapitre XII – Nicolas Sarkozy: chronique d’une relégation annoncée.
  • Chapitre XIII: Du calendrier comme fonction traumatique
  • Épilogue: L’Affaire Georges Ibrahim Abdallah, une mèche à combustion lente qui carbonise insidieusement la relation entre la France et le Liban.
Annexe documentaire

Annexe 1 – « Terroriste » un jour, terroriste toujours ? Par Pierre Carles
Pour complaire aux états-unis, la détention perpétuelle de Georges Ibrahim Abdallah

Directeur du site https://www.madaniya.info/, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, René Naba est l’auteur notamment du livre « Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français » (Éditions l’Harmattan 2002), « L’Arabie Saoudite, un Royaume des ténèbres » (Golias 2013), « L’ingérence humanitaire et ses dérives » (Golias 2017).