Thursday, March 28, 2024
Actualités & Flashback


Turquie: Vers un leadership régional à base d’un Islam moderniste 1/2

Une géopolitique sous tendue par la géographie de sa minorité Le premier ministre turc, Rejeb Tayyeb Erdogan, a été reconduit…

By René Naba , in Religion Turquie , at 23 juillet 2011

Une géopolitique sous tendue par la géographie de sa minorité

Le premier ministre turc, Rejeb Tayyeb Erdogan, a été reconduit le 12 juin 2011 pour un troisième mandat à la tête de son pays, dans un contexte marqué par le bouleversement de la carte géopolitique régionale impulsé par la dynamique révolutionnaire arabe, sur fond d’ambition d’Ankara de propulser une politique néo-ottomane visant à ancrer la Turquie comme le nouveau point de référence diplomatique du Moyen orient
Suscitant par réaction la consolidation d’un front pétro-monarchique conservateur par adjonction du Maroc et de la Jordanie, ce bouleversement a incité les Etats-Unis à renouer une grande alliance avec la frange moderniste de l’Islam sunnite pour pallier ses avatars du printemps dans une conjonction turco-américaine à l’effet de lever l’ostracisme qui frappe les «Frères Musulmans» dans les pays arabes.

La jonction Asie Europe

Point de jonction entre l’Europe et l’Asie, la Turquie constitue un pays central de la configuration régionale. Frontalière de huit pays (Bulgarie, la Grèce, la Syrie, l’Irak, l’Iran, l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Géorgie), elle est bordée par trois mers la mer Noire au nord, la mer Egée à l’ouest et la mer Méditerranée au sud. Elle contrôle de surcroît le détroit du Bosphore et le détroit des Dardanelles.

Seul dirigeant musulman assuré d’une visibilité politique à moyen terme, sauf accident de parcours, M. Erdogan ambitionne de se poser en modèle de gouvernance islamique comme sous bassement à sa diplomatie néo-ottomane en vue de promouvoir son pays comme le chef de file de la nouvelle configuration régionale.

Dans l’ordre symbolique, il se propose d’ailleurs d’assurer, sur le plan urbanistique, la jonction entre l’Europe et l’Asie, par l’édification de deux villes balises anti sismiques dans la zone tellurique d’Istanbul.

L’ancien maire d’Istanbul souhaite, en effet, neutraliser par anticipation les effets des séismes dont l’ancienne capitale de l’Empire en est la cible potentielle de par sa localisation géologique, en construisant des villes satellites, l’une en Anatolie (Asie), l’autre dans la zone européenne, ayant vocation à absorber l’exode des 14 millions habitants d’Istanbul en cas de séisme. Le projet d’une valeur de 200 milliards de dollars prévoit que ces deux villes seront reliées par un pont de 45 km, d’une largeur de 150 mètres et d’une profondeur faisant la jonction entre l’Anatolie et la zone européenne.

Parallèlement, Ankara devrait se doter d’importantes structures militaires et hospitalières, à l’effet de propulser la capitale turque au rang de mégapole de l’industrie d’armement et de vaste complexe hospitalier à bas prix, de dimension transcontinentale. Un troisième pole de développement est prévu à Diyarbakir, chef lieu de la zone kurde.

La géographie des minorités de Turquie sous tend sa géopolitique

Lors de cette mandature de quatre ans, l’AKP, le parti pour la justice et le développement, devra débattre de deux dossiers déterminants pour l’avenir du pays: une nouvelle constitution et la question kurde dans la perspective de la relance du débat sur l’admission de la Turquie au sein de l’Union européenne.

La politique de Turquisation menée par Kamal Atatürk et ses successeurs dans la foulée du démembrement de l’Empire avait tendu à une homogénéisation de la société. Elle s’est traduite par le refus de la reconnaissance des minorités dans le droit fil de la politique de l’exaltation de l’esprit nationaliste et de la mise en avant d’une politique de modernité, visant à compenser les effets psychologiques de la défaite de la première guerre mondiale (1914-1918) et du démembrement de l’empire qui s’est ensuivi.
Près d’un siècle plus tard, le nouvel infléchissement initié par M. Erdogan se traduit par une politique d’ouverture envers les minorités, qui constitue désormais le véritable centre de gravité de la politique turque. Le projet de constitution préconise d’ailleurs la reconnaissance des droits des minorités culturelles et religieuses.
La géographie des minorités de Turquie sous tend sa géopolitique. Héritage de l’Empire Ottoman, la Turquie est un pays multi ethnique et multi religieux. Consubstantiels à son histoire, la problématique des minorités arméniennes et kurdes a longtemps conditionné les choix diplomatiques de la Turquie post Atatürk, quand bien même ils étaient masqués du halo de la modernité et de l’occidentalisation.

Au-delà des constructions théoriques, le choix atlantiste de la Turquie reposait sur un pacte tacite conclu avec le camp occidental, fondé sur l’occultation de la responsabilité de la Turquie dans le génocide arménien en contrepartie de l’implication de ce pays de culture musulmane non seulement dans la défense du «Monde libre» face à l‘Union soviétique, mais aussi dans une alliance stratégique avec Israël contre le Monde arabe.

L’effet second de son adhésion à l’Otan répondait au souci des Etats-Unis de placer le contentieux gréco-turc, le binôme Athènes Constantinople, au delà le contentieux Islam-Chrétienté sous contrôle de l’Occident, en ce qu’Athènes constituait le berceau de la civilisation occidentale et Constantinople-Ankara, l’ultime empire musulman.
Véritable «porte-avions» américains en Méditerranée orientale, la Turquie a loyalement servi l’Occident, y compris la France, allant même jusqu’à se prononcer contre l’indépendance de l’Algérie, déniant, contre toute évidence, au combat des nationalistes algériens, le caractère de guerre de libération, allant même jusqu’à mettre à disposition de l’aviation israélienne ses bases militaires et son espace aérien pour l’entraînement de ses chasseurs-bombardiers en opération contre le monde arabe.

Jamais aucune puissance militaire musulmane n’avait été aussi loin dans sa collaboration avec l’Occident. Au point que Washington et ses relais médiatiques dans les pays occidentaux avaient célébré le partenariat entre la Turquie et l’Etat hébreu, conclu en 1993, comme «un partenariat des grandes démocraties du Moyen-Orient», sans s’offusquer nullement d’une alliance contre-nature conclue entre celui qui est présenté dans l’opinion occidentale comme le premier Etat «génocidaire» du XX me siècle (génocide arménien toujours nié par la Turquie) et les rescapés du génocide hitlérien. L’objectif primait alors toute autre considération morale: le verrouillage du monde arabe, par effet de tenaille, mené par l’ancien colonisateur ottoman des Arabes et l’État d’Israël, perçu dans l’ensemble arabe comme «l’usurpateur de la Palestine». Son rôle pivot au sein de l’Alliance atlantique justifiait, pour Ankara, tous les abus, et pour la presse occidentale, toutes les indulgences.

La prise de distance turque tant vis-à-vis d’Israël que de l’Occident a relancé les démarches visant à la reconnaissance du génocide arménien tant aux Etats Unis, qu’en France, une des conditions mises d’ailleurs par l’Union européenne à l’admission de la Turquie en son sein. Parallèlement, la réactivation de l’irrédentisme kurde en Irak, désormais constitutionnellement présidé par un Kurde, de même que l’aménagement d’une zone d’influence israélienne dans ce secteur frontalier de la Turquie, de l’Iran et de la Syrie, a donné lieu à des expéditions punitives de l’armée turque sur le territoire irakien.

L’Union pour la Méditerranée, un leurre de dérivation à la candidature de la Turquie à l’Union Européenne

Par sa candidature à l’Union européenne, la Turquie a cristallisé les contradictions internes de l’opinion occidentale, tiraillée, d’une part, entre sa crainte d’un débordement musulman sur l’Europe et, d’autre part, son souci de préserver son partenariat stratégique avec un État qui fut, pendant un demi-siècle, le bouclier de l’Occident sur son flanc méridional, au paroxysme de la guerre froide soviéto-américaine (1945-2000).
Le refus catégorique de Nicolas Sarkozy d’envisager, même à long terme, l’admission de la Turquie au sein de l’Union européenne a remis à l’ordre du jour le problème des ambiguïtés du Monde occidental à l’égard de cet état musulman se réclamant de la laïcité institutionnelle.

Le président français a justifié son opposition à l’admission turque notamment par des considérations géographiques arguant que la Turquie se trouvait en «Asie mineure». L’argument est partiellement vrai dans la mesure où une portion du territoire turc est située en Europe. Un tel argument aurait gagné en crédibilité s’il était frappé du sceau de la cohérence en ce que ce qui est considéré aujourd’hui comme un obstacle géographique n’avait pourtant pas entravé l’inclusion de la Turquie dans l’Otan, le pacte militaire des pays occidentaux riverains de l’Atlantique nord, un océan avec lequel la Turquie n’a pas le moindre rapport.
Singulier est la position de la France dans cette affaire. Le pays qui passe pour être aujourd’hui le plus en pointe contre l’admission de la Turquie au sein de l’Union européenne, le protecteur des chrétiens d’Orient n’avait pas hésité, en ce son temps, à gratifier la Turquie de son forfait, le génocide arménien, en détachant le district d’Alexandrette de la Syrie pour l’offrir à celui qui était son ennemi de la première guerre mondiale, de surcroît auteur du premier génocide du XX e siècle.

L’accueil des Arméniens en France tant à Marseille, qu’à Alfortville, à Clamart ou à Issy Les Moulineaux ne saurait gommer de la mémoire la monstruosité de cette opération, une aberration de l’esprit vraisemblablement unique dans l’histoire du monde, pathétique illustration d’une confusion mentale au nom de la préservation de prétendus intérêts supérieurs de la nation au détriment de la victime.
Maintenue à distance de la famille européenne, la Turquie a été néanmoins sollicitée, après les revers militaires israéliens au Liban, l’été 2006, pour apporter sa contribution à la stabilisation de la situation dans la région frontalière libano-israélienne dans la cadre de la FINUL (Force intérimaire des Nations-Unies au Liban), dans le souci de donner une caution musulmane à une force à dominante européenne.
Au terme de vingt ans de tergiversations européennes, la question se posait donc de savoir si la Turquie demeurera ad vitam une force supplétive de l’Occident ou un membre de plein droit de la famille européenne.
Les rebuffades qu’elle a essuyées de la part des Européens cumulées à la relance de l’irrédentisme kurde dans le nord de l’Irak du fait de l’invasion américaine de l’Irak, en 2003, ont conduit la Turquie à se rapprocher de l’Iran et la Syrie, les deux pays frontaliers qui abritent, de surcroît, une forte minorité kurde, en vue d’établir un cordon sanitaire à l’égard du problème kurde par une coopération régionale.

Pour contourner le paradoxe européen, Nicolas Sarkozy, le chef de file européen du néo conservatisme américain, a alors proposé la mise sur pied d’une «Union pour la Méditerranée» en vue d’arrimer la Turquie à l’Europe sans pour autant l’inclure dans l’Union européenne. Un lot de consolation par un ancrage au rabais pour l’ancienne sentinelle avancée de l’OTAN.
L’idée sous-tendant ce projet était de réduire à minima la présence musulmane dans l’ensemble européen comme en témoigne l’offre concomitante faite à la Serbie d’intégrer, elle, l’Union européenne, en compensation de la perte du Kosovo, c’est-à-dire la portion musulmane de son ancien territoire.

L’admission de la Turquie (70 millions de personnes), puis plus tard de l’Albanie (5 millions), surajoutées aux 12 millions de musulmans déjà présents en Europe, porterait le nombre des musulmans en Europe à 90 millions, soit 15 pour cent de la totalité de la population de l’ensemble européen. Un chiffre qui a conduit les dirigeants européens à émettre la crainte que cette présence n’altère le caractère chrétien et occidental de l’Union Européenne.
Le 2eme objectif de l’UMP était de fondre dans un même espace de coopération Arabes et Israéliens. D’une manière incidente, la conjonction au sein d’un forum méditerranéen de la Turquie et d’Israël, les deux principaux leviers de la stratégie américaine au Moyen orient, tendrait de surcroît à diluer l’ensemble arabe dans une structure protéiforme à l’effet de réduire son homogénéité et à le placer dans une situation de minorité face à ses autres partenaires.

D’une manière subséquente, elle tendrait aussi à substituer l’Iran à Israël comme le nouvel ennemi héréditaire des Arabes, exonérant les Occidentaux de leur propre responsabilité dans la tragédie palestinienne, en banalisant la présence israélienne dans la zone au détriment du voisin millénaire des Arabes, l’Iran, dont le potentiel nucléaire est postérieur de soixante ans à la menace nucléaire israélienne et à la dépossession palestinienne.
3eme objectif: Arrimer enfin le Maghreb au marché européen, au détriment du marché commun arabe en voie de gestation, pour en faire, avec le secret espoir d’assécher le flux migratoire, une zone de délocalisation des entreprises européennes et de sous-traitance de produits bas de gamme par la conjugaison de la «main d’œuvre arabe», par définition bon marché, et de l’intelligence française», forcément à haute valeur ajoutée. Au vu de ces considérations, l’Union pour la Méditerranée est apparue comme un dérivatif destiné à consolider l’ancien marché captif de l’Europe au moment où la Chine, -désormais deuxième investisseur en Afrique devant la France avec des placements de l’ordre de 50 milliards de dollars-, faisait une percée remarquée sur le flanc méridional du continent européen.

Sur fond de gesticulation et d’esbroufe, le projet phare de la mandature présidentielle de Nicolas Sarkozy a ainsi tourné à la bérézina diplomatique absolue et les principaux pivots de l’influence française en Méditerranée, Hosni Moubarak (Egypte), au Machreq, et Zine El Abidine Ben Ali (Tunisie), renvoyés dans les poubelles de l’Histoire.
Son rejet par l’Occident a fait l’effet d’un électrochoc, conduisant la Turquie à sortir de son amnésie, renouant avec son passé ottoman, dont la conséquence la plus immédiate à été son ouverture vers son voisinage arabe.
M Erdoğan a ainsi pris la tête de la croisade humanitaire visant à briser le blocus de Gaza, suscitant l’admiration internationale, fulminant contre Tel Aviv, reprochant aux Israéliens le massacre des militants pacifistes à bord de la Flottille de la Liberté. Pour la 2eme édition de la flottille, en juin 2011, il a paru toutefois se doter d’une posture médiane, en décommandant pour des raisons techniques la participation du navire amiral de ce convoi humanitaire le Navi Marmara, à bord duquel neuf ressortissants turcs avaient été tués, le 31 Mai 2010, par un commando israélien lors d’un assaut naval en haute mer.

Références

A- Le Kurdistan turc
Le Kurdistan turc est une région du Sud Est de la Turquie principalement peuplée d Kurdes et de Turcs. Les autorités turques refusent la dénomination de «Kurdistan» et préfèrent parler de Sud Est anatolien. Le Kurdistan turc occupe une grande partie du Sud Est de la Turquie, représentant 210 000 km² et 41,7 % de la superficie totale du Kurdistan7. Principalement située sur le plateau anatolien et l haut plateau arménien, la région est montagneuse, le sommet culminant, le mont Ararat étant à 5165 m d’altitude.
Selon le dernier recensement turc de 2008, la zone prise en compte par les autorités (délimitée à l’ouest par Urfa, Adiyaman et Malatya, au nord par Tunceli, Bingöl, Muş et Agri) serait habitée par environ dix millions d’habitants, ce qui représenterait près de 14% de la population nationale.
En 1920, le traité de Sèvres prévoyait la création d’un État kurde sur les restes de l’Empire ottoman détruit, comme pour les autres peuples de la région. Mais par le traité de Lausanne de 1923, le Moyen-Orient est divisé en plusieurs pays qui ne prennent pas en compte le droit des Kurdes à disposer de leurs terres. En effet, d’une grande importance géopolitique dans la région, le Kurdistan est également riche en pétrole et en eau.
À la création de la République turque en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk, les autorités interdisent la langue et les noms de famille kurdes, le mot «kurde» lui-même est interdit et les Kurdes sont désignés par l’expression « Turcs des montagnes » par des politiciens3,4. Face à cette négation du fait kurde et de l’identité kurde, les Kurdes se sont soulevés à plusieurs reprises. Les soulèvements ont été violemment réprimés par l’armée turque3,4.
Le dernier soulèvement en date contre la Turquie est le fait du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Il a pris la forme d’une guérilla qui débuta en 1984 en faisant des dizaines de morts par semaine. Depuis l’arrestation en 1999 au Kenya, et la condamnation à la prison à perpétuité du chef du PKK, Abdullah Öcalan, les affrontements ont diminué d’intensité, avec notamment le repli des troupes du PKK vers le Kurdistan de l’Est (ou Kurdistan iranien) et le Kurdistan du Sud (Kurdistan irakien). Au total, la guerre a fait plus de 37 000 morts dans la région.
Depuis 2005, la population kurde de Turquie avait une représentation politique avec la création du parti de la société démocratique (DTP). Comptant vingt-et-un députés à l’Assemblée nationale turque, le DTP est dissout le 11 décembre 2009 par la Cour constitutionnelle turque qui le soupçonne d’entretenir des liens proches avec le PKK, considéré comme terroriste par la Turquie. Vivement critiquée en Europe et par le Premier ministre turc, cette décision met fin au principal parti pro-kurde du pays et affaiblit les efforts de l’AKP pour améliorer ses rapports avec l’importante minorité kurde du pays6.]

B- Les Arméniens de Turquie
Au total 60 000 Arméniens vivraient en Turquie, principalement à Istanbul qui abrite près de 45 000 personnes. Il reste des résidus d’implantation arménienne, près d’Antioche (village de Vakif) et, plus au nord, autour de Van, un des centres spirituels de l’Arménie historique (église d’Aghtamar). Les arméniens sont établis, historiquement, depuis des millénaires dans l’est de l’Asie mineure et au sud du Caucase. Mais, au XIe siècle, les Turcs, venus d’Asie centrale, s’imposèrent sur cette région, et fondèrent ultérieurement l’Empire ottoman. Les Arméniens devinrent alors une minorité de plus en plus en proie à des discriminations. Durant la Première Guerre mondiale, la majeure partie des Arméniens fut victime d’une politique de massacres et de déportations organisée par le gouvernement des Jeunes-Turcs. À la fin de la guerre, l’Empire ottoman est démembré et laisse la place à la Turquie moderne. Les Arméniens d’Istanbul, évalués à 45 000 personnes (approximativement 75 % de la population turque arménienne), possèdent 33 églises apostoliques, 12 églises catholiques et 3 églises protestantes; 2 hôpitaux (Surp Pirgitch et Surp Agop), 2 orphelinats, 19 écoles et 3 journaux en langue arménienne, dont Jamanak (fondé en 1908), actuellement le plus vieux quotidien de Turquie.

C- La communauté arabe
Une importante communauté arabe est présente le long de la frontière avec la Syrie. Les Turcs sont eux fortement concentrés dans les régions de Malatya et d’Elazig, mais également présent en tant que fonctionnaires dans toutes les villes du Kurdistan turc. Les Zazas habitent les régions d’Elazig, Diyarbakir, Tunceli et à l’est de la région de Urfa. Il existe une petite communauté arménienne encore présente à Diyarbakir, et la région de Mardin abrite encore une petite communauté syriaque. D’après un sondage de l’institut de recherche turc Konda réalisé en 2008, 62 % de la population de la région se considèrent d’origine kurde8 ;
Les alévis sont très minoritaires par rapport aux sunnites et se concentrent à Tunceli, dans l’est de la région d’Elazig (en particulier Karakoçan) et à Malatya.
Il y aurait environ douze millions de Kurdes (16 % de la population nationale) dans toute la Turquie. Présente à une conférence se déroulant à Diyarbakir concernant les droits de l’homme en Turquie, Leyla Zana, grande figure de la cause kurde, a parlé de quinze millions de Kurdes (20 % de la population nationale), dont au moins cinq millions seraient assimilés aux Turcs. Selon d’autres sources, les Kurdes de Turquie constituent la moitié des Kurdes du Moyen-Orient, soit de 15 à 20 millions d’individus (28 % de la population nationale).

Pour aller plus loin

  • https://www.renenaba.com/turquie-force-suppletive-de-l’occident-ou-membre-de-plein-droit-de-la-famille-europeenne/