Thursday, April 18, 2024
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L’Europe face au fait migratoire arabo-musulman

Brice Hortefeux, Ministre français de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, a proposé aux Etats membres…

By René Naba , in Analyse Europe , at 1 juillet 2008

Brice Hortefeux, Ministre français de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, a proposé aux Etats membres de l’U.E un «pacte pour l’immigration» avec un double objectif:

  • Harmoniser, d’une part, les politiques européennes en matière de flux migratoire en fonction des capacités d’accueil de l’Europe sur le plan du marché du travail, du logement et des services sanitaires.
  • Instaurer, d’autre part, au niveau communautaire, une harmonisation des politiques d’expulsion des migrants illégaux, du droit d’asile, et de la promotion de l’immigration professionnelle légale.

Les arabo-musulmans d’Europe, le premier groupement ethnico identitaire d’importance sédimenté hors de la sphère européo centriste et judéo chrétienne.

Paris, 1er juillet (2008) – Cinq siècles de colonisation intensive à travers le monde n’ont pas encore banalisé la présence des «basanés» sur le sol européen, de même que treize siècles de présence continue matérialisée par cinq vagues d’émigration n’ont conféré à l’Islam le statut de religion autochtone en Europe, où le débat, depuis un demi siècle, porte sur la compatibilité de l’Islam et de la République, comme pour conjurer l’idée d’une agrégation inéluctable aux peuples d’Europe de ce groupement ethnico -identitaire, le premier d’une telle importance sédimenté hors de la sphère européo-centriste et judéo-chrétienne.

Les interrogations sont réelles et fondées, mais par leur déclinaison répétitive (problème de la compatibilité de l’Islam et de la Modernité, compatibilité de l’Islam et de la Laïcité), les variations sur ce thème paraissent surtout renvoyer au vieux débat colonial sur l’assimilation des indigènes, comme pour démontrer le caractère inassimilable de l’Islam dans l’imaginaire européen, comme pour masquer les antiques phobies chauvines, malgré les copulations ancillaires de l’outre-mer colonial, malgré le brassage survenu en Afrique du Nord et sur le continent noir, malgré le mixage démographique survenu notamment au sein des anciennes puissances coloniales (Royaume-Uni, France, Espagne, Portugal et Pays Bas) du fait des vagues successives des réfugiés du XX me siècle d’Afrique, d’Asie, d’Indochine, du Moyen-Orient et d’ailleurs.

Au delà de la polémique sur la question de savoir si «l’Islam est soluble dans la République ou à l’inverse si la République est soluble dans l’Islam», la réalité s’est elle-même chargée de répondre au principal défi interculturel de la société européenne au XXI me siècle. Soluble ou pas, hors de toute supputation, l’Islam est désormais bien présent en Europe d’une manière durable et substantielle, de même que sa démographie relève d’une composition interraciale, européenne certes, mais aussi dans une moindre proportion, arabo-berbère, négro-africaine et indo-pakistanaise: Quatre mille mosquées, douze millions de fidèles, et 2,6 pour cent de la population européenne est d’origine musulmane, selon les statistiques officieuses concernant les 15 pays de l’Europe occidentale communiquées avant l’adhésion massive des 12 pays de l’Europe centrale et oriental (1).

Ces chiffres parlent d’eux-mêmes et se passent de tout commentaire.

Premier pays européen par l’importance de sa communauté musulmane, la France est aussi, proportionnellement à sa superficie et à sa population, le plus important foyer musulman du monde occidental. Avec près de cinq millions de musulmans, dont deux millions de nationalité française, elle compte davantage de musulmans que pas moins de huit pays membres de la Ligue arabe (Liban, Koweït, Qatar, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Palestine, Iles Comores et Djibouti). Elle pourrait, à ce titre, justifier d’une adhésion à l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), le forum politique panislamique regroupant cinquante deux Etats de divers continents ou à tout le moins disposer d’un siège d’observateur.

En comparaison, pour une superficie de 9,3 millions de km2 et une population de 280 millions d’habitants, Les Etats-Unis comptent près de 12 millions de musulmans dont 3,5 millions d’arabo américains et 1 200 mosquées. La communauté musulmane de France se décompose comme suit: deux millions de Maghrébins, deux millions de nationalité française, la plupart originaires d’Algérie et rapatriés en France au moment de l’indépendance de ce pays, ainsi que 400. 000 africains, 300. 000 turcs et 100.000 asiatiques.

En vingt ans (1980-2000), près de trois mille associations ont été fondées et mille cinq cents lieux de culte édifiés, parmi lesquelles cinq grandes Mosquées, dont trois dans la région parisienne Paris, Evry et Mantes-La-Jolie, ainsi qu’à Lyon et Lille.

Socle principal de la population immigrée malgré son hétérogénéité linguistique et ethnique, avec 12 millions de personnes, dont cinq millions en France, la communauté arabo-musulmane d’Europe occidentale apparaît en raison de son bouillonnement -boutade qui masque néanmoins une réalité- comme le 28 me Etat de l’Union européenne.

En s’y greffant, l’admission de la Turquie, de l’Albanie et du Kosovo au sein de l’Union européenne porterait le nombre des musulmans à près de 100 millions de personnes, représentant 5 pour cent de la population de l’ensemble européen, ce qui pourrait porter atteinte, selon les tenants de la droite radicale européenne, à son homogénéité démographique, à la blancheur immaculée de sa population et aux «racines chrétiennes de l’Europe». Au point que l’UMP, le parti sarkoziste en France, a institué une clause de sauvegarde, soumettant à référendum l’adhésion de tout nouveau pays dont la population excède cinq (5) pour cent de l’ensemble démographique européen (2).

Pour un observateur non averti, le décompte est impressionnant: l’agglomération parisienne concentre à elle seule le tiers de la population immigrée de France, 37 pour cent exactement, tous horizons confondus (Africains, Maghrébins, Asiatiques, et Antillais), alors que 2,6 pour cent de la population d’Europe occidentale est d’origine musulmane, concentrée principalement dans les agglomérations urbaines.

Dix pour cent de la population de Berlin, de Bruxelles et de Bradford est d’origine musulmane, alors que Cologne et Birmingham comptent entre 5 et 10 pour cent de personnes d’origine musulmane et que sont recensées plus de quatre mille mosquées au sein de l’ensemble européen, soit en vingt ans une multiplication par 40 du nombre des lieux de culte. La France se situe en première position avec près de 1. 500 lieux de prière, suivie de l’Allemagne en 2ème position avec 800 et du Royaume-Uni (3ème position-500 mosquées).
Les Pays-Bas se retrouvent en 4ème position (230 mosquées), la Belgique en 5ème position (220) et la Suède en 6ème position avec 150 mosquées. L’Italie (7ème) et l’Espagne (8ème) comptent respectivement 60 et 50 mosquées. De quoi enflammer des imaginations fébriles, de quoi susciter les plus graves phobies.

Son importance numérique et son implantation européenne au sein des principaux pays industriels lui confèrent une valeur stratégique faisant de la communauté arabo-musulmane d’Europe le champ privilégié de la lutte d’influence que se livrent les divers courants du monde islamique et partant le baromètre des convulsions politiques du monde musulman.

Longtemps laissés pour compte, les arabo-musulmans sont désormais l’objet d’une double sollicitude sous forme d’une compétition entre les pays d’accueil qui prônent une politique d’absorption progressive et les pays d’origine qui entreprennent une opération de séduction dans une stratégie dont l’objectif sous-jacent est, tant pour les uns que pour les autres, sinon de faire barrage à l’intégrisme du moins d’y aménager une sphère d’influence au sein de la population expatriée.

Fait désormais irréversible, l’ancrage durable des populations musulmanes en Europe, la généralisation de leur scolarisation, l’affirmation multiforme de leur prise de conscience ainsi que l’irruption sur la scène européenne des grandes querelles du monde islamique, le bouleversement du paysage social et culturel européen qu’elles auront impliquées au dernier quart du XX me siècle ont impulsé un début de réflexion en profondeur quant à la gestion à long terme de l’Islam domestique. Les vagues d’attentats, qui ont secoué la France pendant deux décennie, la première en 1986-87, en relation avec le conflit irako-iranien, la seconde en 1995 en rapport avec le conflit algérien, ainsi que les récents attentats anti-européens en relation avec le conflit afghan et irakien, qui ont ponctué l’actualité de 2002 à 2004 de Madrid, à Karachi (bus militaire français), en passant par Ankara (consulat britannique) et Marrakech (centre culturel espagnol), en relation avec la traque contre «Al-Qaida» et la Guerre contre l’Irak, viennent rappeler la proximité des deux continents et leur imbrication politique et humaine.

Toutefois, sous l’effet de la précarité économique et de la montée des conservatismes, l’Europe, sous couvert de lutte contre le terrorisme, en particulier la France, a pratiqué depuis un quart de siècle une politique de crispation sécuritaire illustrée par la succession de lois sur l’immigration (lois Debré-Pasqua-Chevènement-Sarkozy-Hortefeux), apparaissant comme l’un des pays européens les plus en pointe dans le combat anti-migratoire, alors même que sa population immigrée a baissé de 9 pour cent en une décennie (1990-1999).
La palme en ce domaine revient incontestablement à Nicolas Sarkozy, auteur de pas moins de onze lois répressives durant son passage au ministère de l’intérieur (2002-2007), soit en moyenne deux lois par an (2). La panoplie s’est enrichie depuis son accession à la présidence de la république d’un dispositif sur le pistage génétique et l’établissement d’un quota administratif équivalant à 25.000 expulsions par an d’étrangers en situation irrégulière

L’euphorie qui s’est emparée de la France à la suite de la victoire de son équipe multiraciale à la coupe du monde de Football, en Juillet 1998, n’a pas pour autant résolu les lancinants problèmes de la population immigrée, notamment l’ostracisme de fait dont elle est frappée dans sa vie quotidienne, sa sous-employabilité et la discrimination insidieuse dont elle fait l’objet dans les lieux publics, avec les conséquences que comportent une telle marginalisation sociale, l’exclusion économique et, par la déviance qu’elle entraîne, la réclusion carcérale.

Les attentats anti-américains du 11 septembre 2001 ont relancé la xénophobie latente au point que se perçoit lors des grands pics de l’actualité, tel l’attentat de Madrid du 11 mars 2004, une véritable ambiance d’arabophobie et d’islamophobie. Un quart de siècle après la révolution opérée dans le domaine de la communication, dix ans après la communion interraciale du «Mundial 1998», les Arabes et les Africains demeurent en France des «indigènes», sous-représentés dans la production de l’information, d’une manière générale dans l’industrie du divertissement et de la culture, et d’une manière plus particulière dans les cercles de décision politique pour l’évidente raison qu’ils sont difficilement perçus comme des producteurs de pensées et de programmes, alors que leur performance intellectuelle ne souffre la moindre contestation.

L’importance de la présence arabo-musulmane dans le paysage français, ainsi que la profusion des établissements cultuels et culturels, des médias communautaires et des performances sportives ne s’est en effet pas accompagnée d’une percée qualitative de la communauté immigrée au niveau des postes de responsabilité au sein du pays d’accueil. Avec l’arrivée à maturité de la 3 me génération issue de l’immigration, des « îlots d’excellence » se sont certes constitués dans les domaines du sport, de la chanson, de la littérature, de l’édition, de la mode, mais il n’existe pas de passerelles entre ces individualités à qui fait défaut une conscience collective.

L’immigration, la valeur joutée de la France tant au niveau de l’ensemble méditerranéen qu’au niveau de l’Europe.

L’intégration suppose une conjonction d’apports et non l’amputation de la matrice identitaire de base.

A l’entame du III me millénaire, la France souffre d’évidence d’un blocage culturel et psychologique marqué par l’absence de fluidité sociale. Reflet d’une grave crise d’identité, ce blocage est, paradoxalement, en contradiction avec la configuration pluriethnique de la population française, en contradiction avec l’apport culturel de l’immigration, en contradiction avec les besoins démographiques de la France, en contradiction enfin avec l’ambition de la France de faire de la Francophonie, l’élément fédérateur d’une constellation pluriculturelle ayant vocation à faire contrepoids à l’hégémonie planétaire anglo-saxonne, le gage de son influence future dans le monde.

Au douzième rang du hit parade culturel des nations, le français se situe loin derrière le Royaume-Uni (500 millions de locuteurs), l’Espagne (350 millions de locuteurs), de même que l’arabe, 6me position pour 250 millions de locuteurs contre 120 millions de francophones.

Avec en projection, une amplification de l’écart au long du XXI me siècle au profit de l’anglais, première langue de communication planétaire dans une société de l’information, en second lieu de l’espagnol, qui dispose aux Etats-Unis au coeur du principal centre de production des richesses et des valeurs de l’époque contemporaine, d’un solide pied à terre matérialisé par le tiers d’une population américaine hispanophone adossé de surcroît au sous-continent latino-américain, enfin de l’arabe avec son immense réservoir humain, représenté par une communauté de 1,2 milliards de fidèles musulmans répartie dans 52 pays à travers le monde, potentiellement recyclable linguistiquement et culturellement. Pis, au coeur de son nouvel espace vital, l’Union Européenne tend à devenir une succursale linguistique de l’OTAN, une organisation que la France a été contrainte de réintégrer militairement dans la foulée de la guerre du Golfe (1990-1991).

Sanctionnant un renversement de tendance sans doute irréversible, l’anglais y supplante désormais le français en tant que langue de travail. 55% pour cent des documents de travail y sont rédigés en anglais contre 40 pour cent il y dix ans et 44 pour cent en Français. A la fondation de l’Union européenne, en 1957, 80 pour cent du travail interne se faisait en français, soit une perte de 50 pour cent en près d’une décennie.

Certes l’adhésion des pays baltiques et de l’Europe centrale à l’Union européenne va réduire la proportion des «basanés» dans l’espace européen, mais le vieillissement prévisible de la population européenne font de la communauté arabo-musulmane l’objet d’un véritable enjeu en raison de son taux de natalité, de son dynamisme et de sa flexibilité salariale.

L’intégration présuppose une conjonction d’apports et non une amputation de la matrice identitaire de base. La troisième génération issue de l’immigration, française de droit en vertu du nouveau code de la nationalité de 1998, est certes extrêmement sensible à son environnement international comme en témoignent les flambées de violence à caractère confessionnel en rapport avec l’Intifada palestinienne, la guerre du Golfe (1990-91), le conflit bosniaque (1990-1999), la guerre d’Afghanistan (2001-2002) ou la guerre contre l’Irak (2003).
Elle n’en demeure pas moins porteuse d’une dynamique interculturelle en raison de ses origines, de son profil culturel et de ses croyances religieuses. Par les solidarités verticales qu’elle pourrait développer avec le pays d’origine et horizontales au niveau européen, elle constituerait la valeur ajoutée de la France tant au niveau de l’ensemble méditerranéen qu’au niveau de l’Europe.
Sous réserve toutefois que soient mis en place de nouveaux fondements intégrant l’Islam à son environnement européen et la République au Multiculturalisme. Sous réserve que soit instaurée aussi une sphère consensuelle dépassant une vision xénophobe du monde en négation avec la mission universelle de la France.

Facteur d’intermédiation socioculturelle, les «bougnoules» des temps anciens paraissent devoir tenir leur revanche dans leur vocation à assumer un nouveau rôle de passerelle de la francophonie entre les deux rives de la Méditerranée, l’avant-garde de «l’arabo-francophonie culturelle» que la France s’ingénie tant à mettre sur pied afin de faire pièce à l’hégémonie anglo-américaine et de favoriser le dialogue des cultures par le dépassement de son passé colonial.

Notes

1-«Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français» René Naba – Editions l’Harmattan 2002

2- Voici la liste des principaux textes sur la sécurité votés lors du passage de M. Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur

  • Septembre 2002 : Loi sur l’orientation et la programmation pour la sécurité intérieure
  • Février 2003 : Loi aggravant les peines pour les infractions racistes
  • Mars 2003 : Loi sur la sécurité intérieure
  • Mars 2004 : Adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité
  • Novembre 2003 : Maîtrise de l’immigration et répression des séjours irréguliers
  • Janvier 2005 : Lutte contre le terrorisme
  • Avril 2006 : Répression des violences contre les mineurs
  • Juillet 2006 : Répression des violences dans les manifestations sportives
  • Novembre 2006 : prévention de la délinquance, ce qui entraîne la modification d’une traite -un chiffre record-80 articles du code pénal.

Comments


  • Bonjour,

    Je pense aussi que les français ont un véritable travail de réflexion à faire sur leurs relations avec le monde arabo-musulman qui lui est si proche géographiquement, historiquement et culturellement.
    En début d’article, vous citez le nombre de 5 millions de musulmans en France, nombre que j’entends depuis plus de 5 ans. J’ai du mal à croire qu’il soit resté stable tout ce temps… Pouvez-vous me dire d’où vous tirez les chiffres que vous donnez dans cet article ? Car il est question à la fois de populations étrangères, immigrées naturalisées et musulmanes, ce qui ne recouvre pas nécessairement les mêmes notions. De mon point de vue, cette partie de l’article manque un peu de références, quitte à constater qu’elles sont peu nombreuses et peu fiables puisque les statistiques « ethniques » sont interdites en France et qu’il s’agit d’estimations plus que de véritables recensements, mais, au moins, conviendrait-il de le dire.
    Si je vous demande ces précisions, c’est aussi parce que cela peut me permettre de disposer d’arguments factuels lors de certaines discussions politiques.
    Merci des précisions que vous pourrez apporter.
    Bien cordialement.

  • D’abord méfiant à propos de vos articles sur l’Afrique je dois reconnaitre mon erreur
    et vous présenter mes excuses .
    L’étendue et la justesse de vos analyses sur
    les sujets traités honorent votre profession
    de journaliste-écrivain car il est rare de rencontrer dans le monde des média ce niveau
    d’objectivité particulièrement lorsqu’on
    se tourne vers l’étude des évènements touchant les régions que vous abordez dans vos articles.Votre travail ne doit pas être sans tourment lorsqu’on sait les obstacle qu’érigent les « Mondialistes » devant les hommes dont la réflexion et l’expresssion se
    veulent libres.

    Une question m’effleure l’esprit:seriez-vous
    toujours employé par l’AFP ou vous êtes-vous
    dissocié d’elle ?
    Merci pour votre générosité à rendre
    publique le résultat de vos recherches
    car il apporte beaucoup d’espoir à vos lecteurs surtout lorsqu’on constate le fait
    que les média se sont aujourd’hui apparentés plus à la propagande qu’au devoir d’informer,d’éclairer,d’éduquer et d’encourager la réflexion.
    je vous souhaite beaucoup de courage
    et de réussite dans cette mission dont
    vous vous êtes chargé.
    Toutes mes félicitations,
    Wah Fkir.

  • Bonjour,

    J’ai lu avec attention votre article. Bien qu’il soit globalement constructif, je me permets de vous faire la remarque que la France est un tout petit pays et que la Francophonie n’est qu’une trace du colonialisme non encore reconnu ni excusé.

    Je ne veux pas vous surprendre mais vous savez bien que l’occident perd en crédibilité chaque jour, ma belle France en tête.

    L’Europe a fait croire par la force que l’homme blanc est supérieur. Les deux guerres mondiales ont gâché ce projet civilisationnel et les peuples ont pris confiance en eux et ont combattu le colonisateur. Aujourd’hui il s’agit de Guntanamo, de Abu Ghraib, du soutien de l’arméee en Turquie, de la non reconnaissance des votes démocratiques dans certains pays, de l’expropriation des richesses des pays pauvres ….

    L’Occident panique et fait n’importe quoi. Il ne peut plus diriger les monde tout seul. D’autres puissances resurgissent sans s’appuer sur la « démocratie » européenne ….

    Il y a deux options : soit il commet des massacres comme il a l’habitude de faire et les arabo-musulman doivent s’attendre au pire. Soit il procède à une remise en cause et à un ré-équilibrage et le monde connaitra la paix et les arabo-musulmans participent au destin de l’Europe.

    Deux choix difficiles mais vitales

    J’espère que l’Europe se débarrassera de sa schizophrénie car il en va de l’avenir de l’humanité.

  • @ Rhein

    Bonjour

    Vous observerez que j’ai bien précisé qu’il s’agit de statistiques communiquées de source officieuse française, en 2002, avant l’adhésion massive des 15 pays baltes et d’Europe centrale l’Union européenne.

    Je n’ai pas pu m’en procurer de nouvelles. Mes interlocuteurs habituels s’y refusent car le sujet est explosif car il a servi d’argument de campagne à la droite radicale française durant la dernière campagne présidentielle (2007). Philippe De Villiers, en perte de vitesse, s’est posé en principal barrage à « l »islamisation de la France ». Dans sa foulée salvatrice, il a déniché une quarantaine de Moquées dans les sous-sol de l’Aéroport de Paris-Roissy. Personne ne s’en est offusqué, tout comme personne ne s’est offusqué, non plus, que Nicolas Sarkozy accuse les Musulmans « d’égorger les moutons dans la baignoire », alors que de par leur faible niveau de vie, peu de musulmans disposent de baignoire. La démagogie est reine, lorsque la raison est frappée de léthargie, gangrénée par le conformisme.

    L’adhésion de la Turquie, puis sans doute de l’Albanie, laissent planer la perspective d’une eventuelle nouvelle bataille de Poitiers avec, dans le rôle de voltigeur de pointe des troupes franques, la nouvelle passionaria de la gente animale Brigitte Bardot.

    Il m’est arrivé d’entendre à demi-mots de certains de mes interlocuteurs le chiffre de sept(7) sept millions de musulmans en France; Par prudence, j’ai utilisé, à titre d’illustration, (bien à titre d’ illustration) les chiffres connus dans mon livre « Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français » Harmattan 2002

    Certes les statistiques ethniques sont interdites en France, non en raison du fait que le pays est laïc, mais pour l’évidente raison que les statistiques ethniques ont valeur stratégique. Elles sont modulables en fonction des besoins de la politique du pouvoir en place.

    La population d’origine étrangère a baissé de près de dix pour cent en dix ans en France (décennie 1990), et cela est mentionné dans le corps de mon article, mais nul, parmi les officiels, n’en a cure car une telle précision n’est pas conforme à leur plan de communication.

    Quel meilleur dérivatif à l’appauvrissement de la population que détourner son attention vers un ennemi extérieur. La ficelle est grosse, mais beaucoup succombe à ce subterfuge du pouvoir par paresse intellectuelle ou par démission de l’esprit civique.

  • @ wah fkir [Visiteur]

    Bonsoir Monsieur,

    Je suis libre de toute attache professionnelle, partisane ou intellectuelle et ma seule obligation demeure la cohérence de mon parcours de vie et ma fidélité à une discipline de rigueur intellectuelle, laquelle me commande de ne rien considérer comme acquis, de ne rien considérer comme tabou, ni d’épouser non plus, par conformisme, toute autre pensée que celle soumise à l’épreuve de l’analyse critique.

    Je suis vraiment désolé de vous voir conduit à reconsidérer votre opinion à mon égard. Vous auriez pu vous dispenser de cette épreuve si vous vous étiez donner le temps de juger sur pièce, plutôt que de me juger par « pré-jugé », comme c’est le cas de nombre de lecteurs. Mais cela vous honore et je salue votre courage en la matière.

  • Bravo, monsieur Naba voilà encore un article bien informé…
    Si ce n’est qu’en matière d’identité, les choses s’avèrent beaucoup plus complexe, par exemple, les descendants d’immigrés « arabo-musulmans » sont en train de créer eux-mêmes une identité hybride, qui n’est ni la culture d’origine ni celle du pays d’accueil, mais une construction originale, un « bricolage » plus ou moins malin … Et pour la petite histoire, le MIR fait partie intégrante de ce processus là !

  • Bonjour,
    Moi aussi j’ai un très grand doute sur ce chiffre (5 millions de musulmans en France).
    C’est en 1998 que j’ai entendu pour la première fois ce chiffre. Il nous était donné par un prof d’histoire géographie alors que j’étais au lycée.
    10 ans après ce chiffre n’a toujours pas bougé et parfois même on le revois à la baisse. De quoi se poser des questions en effet.
    Salam.

  • En lisant votre article, j’ai repensé à une réflexion d’un analyste du dimanche qui disait en gros que le service militaire obligatoire a été supprimé dans les états membres de l’UE quand ils ont fini par conclure que se retrouver avec une population musulmane dont un certain pourcentage (qui aurait représenté 100.000 à 150.000 hommes aujourd’hui, si ce n’est plus) aurait reçu une formation militaire, aurait été un danger potentiellement incontrôlable qui aurait joué gros dans les décisions en politique nationale et internationale et qu’ils ne pouvaient pas se permettre d’assumer et de perdre le contrôle. Les émeutes dans les banlieues par exemple auraient donné d’autres résultats, lesquels? Dieu seul le sait. Les revendications des indigènes de la république auraient eu plus de poids. Ce sont bien les activités des militants du FLN (sans formation militaire pour la majorité) sur le sol français qui ont fini par faire plier l’opinion publique sur le sort de l’Algérie alors vous vous imaginez ce qu’il en aurait été aujourd’hui, la situation et le rapport de force ne serait certainement pas en faveur de la gouvernance actuelle.

    Qu’en pensez vous? Cette décision de mettre fin au service militaire obligatoire un peu partout dans l’UE dans la période ou l’age de la 2 ème génération commençait à toucher dans une grande proportion les fils et filles d’immigrés était elle motivé par la peur d’une menace future que ces jeunes auraient représenté?? Est-ce crédible ?

  • Bonjour Monsieur

    Primo: l’Indépendance de l’Algérie

    Le Général de Gaulle a voulu accorder l’indépendance à l’Algérie pour des raisons emminement pratiques. Après l’Indochine et la défaite de Dien Bien PHU, en 1954, (15.000 morts) neuf ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la France ne pouvait supporter une nouvelle saignée à l’effet d’ obérer sa démographie et son redressement économique. D’autant que l’assimilation des Algériens ‘ majoritairement de confession musulmane, aurait conféré à la fraction musulmane de la population française une majorité électorale automatique, avec les conséquences politiques qu’une telle évolution aurait entrainer au niveau de l’élection du président de la République au suffrage universel. L’hémorragie humaine et matérielle imposée à la France par les Algériens dans leur guerre d’indépendance ainsi que les considérations précitées se sont conjuguées pour précipiter l’indépendance de l’Algérie. on prête d’ailleurs à De Gaulle cette boutade: « Je ne veux pas que Colombey les deux Eglises se transforme en « Colombey les deux Mosquées ».

    Deuxio: l’abolition du service militaire obligatoire.

    Vos considérations ont joué un rôle marginal. L’abolition du service militaire est intervenue en 1995, sous la présidence de Jacques Chirac, six ans après l’effondrement de l’Union soviétique. la guerre froide était terminée, la démobilisation est intervenue de même que le déclassement du matériel de guerre (des centaines de chars et de missiles ont été détruits tant par l’Otan qu’au sein des pays anciens membres du pacte de Varsovie). La guerre technologique moderne s’avérait de plus en plus onéreuse et exigeait une grande qualification technique et professionnelle. La « Chair à canon ne pouvait suffire à elle seule à garantir la victoire.
    Une révolution dans le format des armées et l’opérabilité technologique de ses servants s’est opérée depuis cette date et le démantèlement des garnisons n’est que l’ultime épisode quelque peu tardif.

    Le service militaire est une des grandes matrices fondatrices de la cohésion nationale, de même que l’école. L »idéal aurait été de maintenir le service en mettant à profit ce passage obligé sous les drapeaux pour une formation techniques des appelés à leur insertion professionnelle dans le monde des entreprises, en complément leur formation scolaire et universitaire. mais ceci est un autre problème. La France est certes le pays des grandes écoles, mais aussi des idées à courte de vue. Ce qui fait que la France est le pays européen où le chômage structurel est le plus lancinant.

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