Friday, March 29, 2024
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Hussein Aloudat in Memoriam

Ce papier est co-publié par www.madaniya.info madaniya.info a le regret de faire part du décès de Hussein Aloudat, une des…

By René Naba , in Portrait Syrie , at 18 avril 2016

Ce papier est co-publié par www.madaniya.info

madaniya.info a le regret de faire part du décès de Hussein Aloudat, une des figures de l’opposition syrienne indépendante. Journaliste éditeur membre fondateur de la «Proclamation de Damas», Hussein Aloudat a démissionné de son poste de directeur de l’Agence syrienne d’information SANA en signe de protestation contre les massacres de Hama, en 1982. Opposant, il a tenu néanmoins à demeurer à Damas. Il est l’auteur notamment des ouvrages suivants: «La femme arabe dans la religion et la société», «Les Chrétiens arabes», «La mort et les religions orientales».

La rédaction a publié une de ses dernières contributions portant sur un thème de brûlante actualité: «Les ambitions de la Turquie sur la Syrie»

madaniya.info laisse à son compagnon de route Haytham Manna le soin de célébrer sa mémoire.

Hussein Aloudat demeure parmi nous n’en déplaise à la grande faucheuse.

Par Haytham Manna, Président de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme (SIHR), fondateur de l’opposition démocratique syrienne (Le Caire 9 juin 2015) et du mouvement QAMH (Valeur, Citoyenneté et Droit).

En classe préparatoire, nous nous sommes rendus trois élèves et moi même auprès du directeur du département de l’Education nationale de la ville de Dera’a, (région frontalière syro jordaninne), Hussein Aloudat, en vue de solliciter son aide à la publication d’une revue destinée à la jeunesse que nous avions dénommé «Le Poli- Al Mouhazzab».

Il prit les feuilles, les parcouru attentivement, puis levant sa tête, rendit son verdict: «C’est bon. Je vais préparer l’aide. Le papier et l’encre seront à ma charge et l’impression de la revue se fera à la direction du département de l’éducation nationale.
Nous sautâmes de joie, sans toutefois réaliser pourquoi il prenait à sa charge l’encre et le papier et avait recours à une imprimerie de l’Etat pour imprimer la revue.
Nous prenant de vitesse, il nous expliqua, le sourire aux lèvres: «Je ne soutiendrai pas ce grand projet avec l’argent public, mais je le protégerai en assurant son impression par l’entremise d’une imprimerie officielle.

«Vous n’ignorez pas qu’une demande de visa pour la publication de la revue posera problème. Mais si l’impression est réalisée par une imprimerie du ministère de l’éducation nationale, nul n’osera poser la question de savoir si elle a bénéficié d’une autorisation préalable de publication».

Hussein Aloudat n’est plus parmi nous. Après la perte de mon père, de mon frère et de ma mère, la nouvelle de son décès fit l’effet d’un coup de tonnerre.

Notre destin commande de nous priver de la possibilité d’accompagner à leur dernière demeure les êtres qui nous sont chers. Nous nous devons d’être grands comme l’a été le défunt. Le vide que laisse ce grand combattant ne nous autorise pas en cette période décisive de notre histoire à organiser ses obsèques et à observer une période de deuil.

En l’an 2000, Hussein Aloudat a publié l’encyclopédie sur «Les abus dans les droits de l’homme», mentionnant Damas et Beyrouth comme lieu d’impression. L’encyclopédie était en fait interdite à Damas. Il a néanmoins tenu à citer Damas comme lieu d’impression, m’expliquant sa démarche dans une lettre qu’il m’a adressée:

«En 1937, Rafic Khoury, écrivain libanais, a apporté son manuscrit de Beyrouth pour le faire éditer à Damas, le premier ouvrage en langue arabe sur les Droits de l’Homme. En 1962, Mouwafak Addine Al Kouzbari a fondé à Damas la 1ère Ligue des Droits de l’Homme du Monde arabe. En 2000, la maison d’édition Dar Al Ahali a daté de Damas, — sans la moindre autorisation de quiconque, décidé à réaliser son projet que cela plaise ou pas quelles qu’en soient les conséquences–, la première encyclopédie en langue arabe sur «Les Droits de l’Homme dans le Monde». En 2003, l’encyclopédie a finalement été commercialisée à Damas après la parution des deux premiers tomes. Le 3ème tome a été, lui, carrément, publié et commercialisé dans la capitale syrienne avec l’avénement du «Printemps de Damas».

Homme pétri de sagesse, il était le plus apte à comprendre les aspirations de la jeunesse; un ami loyal des bons et des mauvais jours. En pleine guerre, il a tenu à demeurer à Damas, en dépit des difficultés qu’il éprouvait au niveau de sa santé.

Lors de la préparation du Congrès du Caire de l’opposition démocratique syrienne (Juin 2015), il m’a joint par téléphone pour souligner l’importance de l’événement: «C’est le dernier congrés indépendant de l’opposition syrienne. Vous êtes condamnés au succès».
Prenant connaissance des travaux du Congrès, ses réflexions sur les résolutions adoptées étaient empreintes d’une grande pertinence.
Sans surprise, l’homme a bravé les interdits et les tabous. Il est parti à la découverte de l’autre pour mieux appréhender la connaissance de soi. Il a étudié de manière approfondie les cultures et les religions des peuples de la région, sans exception. Il a voué une profonde admiration à la structure composite de la personnalité syrienne et la profondeur des civilisations orientales.

Que de journaux il a fondé. Que de Livres, il a édité.

Près de 70 ouvrages de la Ligue Arabe des Droits de l’Homme, une instance dont il a été un membre fondateur, dédiant à l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme (SIHR) un ouvrage édité sous sa supervision.
Ls œuvres complètes des plus importants écrivains ont vu le jour par son entremise , sous sa supervision.
Jamais entendu de lui des expressions telles que «Non. Je ne peux pas».
Abou Khaldoun (Hussein Al Awdat) ton âme nous acccompagne et la mort ne saurait te dissoscier de nous.

حسين العودات معنا وبيننا رغم أنف الموت
Manna Haytham

حسين العودات معنا وبيننا رغم أنف الموت
هيثم مناع
كنت في المدرسة الإعدادية عندما ذهبنا أربعة تلاميذ يطلبون من مدير التربية في درعا حسين العودات مساعدتنا في طباعة مجلة للشبيبة أسميناها « المهذب ». أمسك بمواد العدد الأول وتصفحها ثم قال: سأحضر ماعونات ورق وحبر على حسابي وأطبعها في مديرية التربية. كانت فرحتنا كبيرة ولكن لم ندرك تماما لماذا يشتري الورق والحبر ليطبعها في مديرية التربية؟ أبصر فرحتنا ودهشتنا وقال قبل أن نسأل، وكانت هذه من لمحات أبي خلدون ووالده وبعض أبناء العائلة (طرح السؤال قبل توجيهه والرد عليه مع ابتسامة): « لن أدعم مشروعكم الكبير بأموال الدولة، ولكنني سأحمي المشروع بطباعته في مؤسسة رسمية، طلب رخصة مشكلة كما تعلمون، لكن إذا جرت الطباعة في وزارة التربية لن يجرؤ أحد على طرح السؤال أساسا إن كانت مرخصة أو لا ».
حسين العودات لم يعد بيننا، بعد فقداني والدي وأخي وأمي يأتي الخبر كالصاعقة، وكأن قدرنا أن لا نودع أحبتنا أو نشارك في وداعهم. علينا أم خلدون وغيداء وباسل وكل الأحبة أن نكون كبارا، كما كان فقيدنا كبيرا. فالفراغ الذي تركه المناضل الكبير في هذه اللحظة المصيرية من وجودنا لا تسمح لنا حتى بمراسم الحداد.
في عام 2000 قام حسين العودات (الأهالي) بطباعة موسوعة « الإمعان في حقوق الإنسان » ووضع عليها دمشق وبيروت. كانت ممنوعة في دمشق، ولكنه وضع دمشق وكتب لي: « في 1937 حمل رئيف الخوري مخطوطته من بيروت ليطبع أول كتاب عن حقوق الإنسان في دمشق، وفي 1962  قام موفق الدين الكزبري بتأسيس أول رابطة لحقوق الإنسان في العالم العربي في دمشق. وفي عام 2000 قامت دار الأهالي وبدون إذن من أحد بوضع دمشق على أول موسوعة لحقوق الإنسان في العالم. شاء من شاء وأبى من أبى ». وبالفعل، في 2003 دخلت الموسوعة دمشق بعد صدور جزئين منها وأصدر الجزء الثالث من دمشق مع انطلاقة الحراك الشعبي.
كان حكيمنا الأكثر شبابا وتفهما للشباب، كان صديق السراء والضراء والأيام الصعبة، أراد البقاء في دمشق رغم كل الصعوبات الصحية. أثناء تحضيرات مؤتمر القاهرة هاتفني يقول: « هذا آخر مؤتمر مستقل للمعارضة السورية، محكوم عليكم بالنجاح فقط ». راجع أوراق المؤتمر وكانت ملاحظاته كالعادة بعيدة النظر عميقة الأثر. كيف لا، وهو من واجه الممنوع والمحظور، وتحدث عن الآخر لتعميق اكتشاف الذات، بحث في ثقافات شعوب المنطقة وأديانها دون استثناء، وعشق الهوية المركبة للإنسان السوري والعمق البعيد لحضارات الشرق. كم من صحيفة أسس وكم من مؤلف نشر. قرابة سبعين كتابا للجنة العربية لحقوق الإنسان التي شارك في تأسيسها والمعهد الاسكندنافي لحقوق الإنسان الذي شرفنا في مجلسه الاستشاري طبعت تحت إشرافه. المؤلفات الكاملة لأهم الأسماء الأدبية وجدت طريقها إلى النور على يديه. ما سمعت منه يوما كلمة لا أو لا أستطيع.
أبو خلدون روحك معنا وبيننا ولن يستطيع الموت انتزاعك منا

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Colloque à la mémoire de Hussein Aloudat, grand militant des Droits de l’Homme, à l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme (SIHR), les 14-15 Mai 2016 à Genève.

Sous le thème «La renaissance entre le scepticisme de la raison et l’optimisme de la volonté», l’Institut scandinave organise les 14 et 15 Mai 2016 un colloque à la mémoire de Hussein Aloudat, à l’occasion de la commémoration du 40 me jour de son décès.

Le colloque, qui se tient au siège de l’institut à Genève, 1, Rue Richard Wagner, sera marqué par la participation des personnalités du monde intellectuel arabe.

Une des figures de l’opposition démocratique syrienne indépendante, Hussein Aloudat a été successivement journaliste, éditeur, membre fondateur de la «Proclamation de Damas». Il a démissionné de son poste de Directeur de l’Agence syrienne de presse Sana en signe de protestation contre les massacres de Hama, en 1982. Opposant, il a néanmoins tenu à demeurer à Damas, malgré la maladie. Hussein Aloudat est l’auteur notamment des ouvrages suivants: «La femme arabe dans la religion et la société», «Les chrétiens arabes», «La mort et les religions orientales».

Ci joint le faire part de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme, présidé par M. Haytham Manna, compagnon de route du défunt:

«La connaissance était incrustée dans ses cellules, comme le sang coule dans les veines, consacrant ses efforts à la quête de nouvelles découvertes. Il a fait de la maison d’édition Dar Al Ahali un incubateur pour tout chercheur, pour tout intellectuel et pour tout poète. Lui, le maître à penser de plusieurs générations de journalistes, d’écrivains et de nombreuses personnalités qui nous entourent et dont nous sommes fiers. Il considérait le droit à la connaissance et la liberté d’expression comme des conditions fondamentales pour mettre un terme à la pétrification de la pensée. Il a porté haut le flambeau de la renaissance et convaincu de sa faisabilité la jeunesse qu’il aimait tant et qui l’a tant aimé. A la mémoire de ce grand conseiller de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme, un combattant, chercheur, journaliste, ce colloque a été organisé pour rendre hommage à un grand défenseur de l’humain, de la démocratie et de la concitoyenneté de la Syrie et de la zone du Moyen-Orient. »

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