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Alain Juppé : Le condottieri de Syrie face à son handicap dirimant, Sergueï Lavrov

Prologue: La chute finale Et de deux….. Paris – La vox populi de droite a plébiscité François Fillon, le moins…

By René Naba , in Actualités France Portrait , at 30 novembre 2016

Prologue: La chute finale

Et de deux…..

Paris – La vox populi de droite a plébiscité François Fillon, le moins impliqué dans la corruption publique d’une classe politico médiatique gangrenée par la prévarication, le moins impliqué dans le saccage du Monde arabe au seuil du XXI me siècle, mettant fin à une séquence calamiteuse pour le gaullisme et la France.

Le jeu de massacre de la primaire de droite aux présidentielles 2017 a fait ainsi place nette, projetant vers l’au delà politique deux avatars du gaullisme, deux des principaux responsables des guerres de prédation économique du Monde arabe sous couvert de la séquence dite du «printemps arabe», le philo sioniste Nicolas Sarkozy (Libye, Syrie) et le néo atlantiste Alain Juppé (Syrie), deux pays sans endettement, pourvu de ressources énergétiques.

Si les problèmes domestiques ont dominé le débat pré-électoral, la diplomatie ne s’en est pas moins imposé, d’une manière insidieuse, par le biais des questions de sécurité, d’immigration et de terrorisme, autant de thèmes qui ont pris une ampleur inégalée du fait de la politique erratique menée par la France dans ses deux composantes crypto-gaullistes et post socialistes, posant de manière subliminale la responsabilité dans ce désastre des deux partis dominants de la vie publique française.

Les frétillements de la blogosphère lors du premier tour des primaires, le 20 novembre 2016, notamment au sein de la communauté arabe originaire du Moyen orient, de même que les gazouillis répétitifs incitant à un vote en faveur de François Fillon avaient constitué une première indication de la tendance à infliger,à l’encontre de ces démiurges, un vote sanction de la part de ce groupe ultra minoritaire, certes, mais relevant de la majorité silencieuse et nullement amnésique des turpitudes des parangons de la vertu républicaine. Son ultime combat pour «un mandat pour agir» aura débouché sur sa chute finale.

Si ce mouvement de dégagement d’une équipe en faillite se prolongeait chez les socialistes pour atteindre François Hollande, la déflagration fera date dans les annales de la politique nationale française. Le jackpot absolu assuré.

Le condottieri de Syrie

Les sentiers de la gloire et de la renommée promis à ce surdoué déboucheront sur un épouvantable chemin de croix. A l’épreuve des faits, «le meilleur d’entre nous» se révélera un piètre compétiteur sur le plan électoral, un piètre gestionnaire de la diplomatie française, comme auparavant un piètre gestionnaire du patrimoine français.

Par trois fois désavoué par le peuple, de surcroît lourdement sanctionné moralement par la justice de son pays pour «avoir trahi la confiance du peuple souverain»; accablante sentence dont l’écho se perpétue encore de nos jours dans les prétoires de la République comme la marque infamante d’une stigmatisation morale ad vitam.

Responsable de la plus dure grève de l’histoire sociale de France (1995), le septuagénaire est un vieux pensionnaire du marigot politique, non un perdreau de l’année. Ni un enfant de choeur encore moins un archange de la paix. Un belliciste atrabilaire plutôt: Le parachutage de bi-nationaux franco syriens à la tête d’une opposition off shore syrienne, -le fameux tandem de sinistre mémoire Bourhane Ghalioune-Basma Kodmani-, noyautée par les Frères Musulmans, c’est lui; La fermeture de l’Ambassade de France à Damas, c’est encore lui; La désatreuse bataille de Bab Amro, toujours lui, un fait du prince juppéien par excellence, l’homme de «l’identité heureuse».

Un engouement syrien compensatoire d’un dépit libyen

Son engouement pour la Syrie aura été à la mesure de son dépit de la Libye. A la mesure de sa détestation de la gestion libyenne du tandem Nicolas Sarkozy-Bernard Henry Lévy. La Syrie, son obsession, dont il voulait en faire son tremplin, son rebond, son bâton de maréchal vers une nouvelle destinée présidentielle, s’est soustraite à lui, refusant d’être la proie de ses ambitions. Son Austerlitz, fée carabosse maléfique, un Waterloo. Ah la morne plaine en ligne d’horizon de la Berezina.

«Juppé… On se souvient de la façon dont il s’est conduit au moment de la Bosnie, puis du Rwanda, il sera forcément contre cette histoire libyenne. Il ne serait pas Juppé s’il n’était pas contre. Si je peux me permettre un conseil: tout faire depuis ici, à travers la cellule diplomatique, et ne rien dire à personne -garder le secret, même pour Juppé», chuchotera l’intrigant BHL à l’oreille complaisante de Nicolas Sarkozy, ravi de jouer un mauvais tour au meilleur des compagnons des chiraquiens et sarkozystes réunis (1).

Embarqué volontaire à bord du Titanic en sauveur du naufrageur le crypto gaulliste Sarkozy, au lendemain de la calamiteuse prestation de la diplomatie française lors du printemps arabe de l’hiver 2011, Alain Juppé subira de plein fouet l’affront des deux larrons, deux semaines après sa nomination.

Au point que des journalistes se poseront publiquement la question de savoir si Alain Juppé «le vrai, le fort, le tatoué, celui qui rassemble les diplomates égarés ou indignés» n’a pas été «remanié par BHL» (2), floué par Sarkozy, par la réception à l’Élysée d’une délégation de rebelles libyens, en compagnie du roman-enquêteur, mais à l’insu du nouveau ministre des Affaires étrangères.

Ah le camouflet. Juppé écumant de rage à sa sortie d’une conférence ministérielle européenne à Bruxelles, la colère rentrée, la mâchoire crispée, le mépris incrusté sur un rictus figé, les jurons contenus face aux caméras du monde entier. Sublime spectacle de stoïcisme face à cet invraisemblable coup de Jarnac. La marque d’une ingratitude suprême.

Sur les malheurs du peuple libyen, Nicolas Sarkozy avait en effet décidé de sceller sa réconciliation avec le philosophe du botulisme, afin de purger un contentieux souterrain para matrimonial, à la faveur d’un indécent ballet diplomatique, couvrant de ridicule la France, en contournant, le post gaulliste Alain Juppé, supposé restaurer le prestige terni de la diplomatique française.
Mais cela, Juppé ne pouvait le savoir. Il en paiera le prix en termes de marginalisation dans l’affaire libyenne.

Juppé, un métronome de ses propres revers.

L’implication d’un des chefs de file de la stratégie médiatique israélo-américaine sur le théâtre européen aura été fatale à la révolution libyenne, qui dérivera vers l’islamisme par défiance anti occidentale, de même que l’instrumentalisation de citoyens français d’origine syrienne à la tête de l’opposition syrienne -le fait du prince Juppé par excellence- dénaturera le combat libératoire des Syriens, le déviant vers un bourbier inextricable.
Bel exploit que de mésestimer le nationalisme chatouilleux des Syriens, nourri d’une forte suspicion à l’égard de l’ancien pouvoir colonial, artisan du démembrement de leur pays.

Faute psychologique impardonnable, elle conduira le chef de la branche syrienne de la confrérie des Frères Musulmans à réclamer la démission de la porte-parole française de l’opposition, Basma Kodmani, à la carrière exclusivement académique, structurellement ombiliquée aux administrations du camp atlantiste, l’IFRI d’abord, le fortin atlantiste de la diplomatie française, la Ford Foundation ensuite, l’Arab Reforme Initiative, de surcroît sans passé oppositionnel, sans tradition de lutte sur le terrain (3).

Au terme d’un an de prestation chaotique des supplétifs syriens de l’administration française, elle suscitera, en réaction, la mise sur pied, hors de l‘orbite française, dans le giron saoudien, d’une nouvelle entité de substitution à la structure poussive, provoquant la démission du chef nominal de l’opposition Bourhane Ghalioune, dans la foulée de la prise de fonction du socialiste François Hollande.

Faute psychologique impardonnable en ce que la nouvelle campagne française de Syrie, en tandem avec le Qatar, a voulu ignorer la moitié de la planète, la Chine et la Russie, disposant d’un double veto au Conseil de sécurité, l’Inde et l’Afrique du sud, les nouvelles autorités morales de du XXI me siècle, le Brésil, la puissance montante de la sphère latino-américaine, le BRICS, trois milliards de personnes, soit la moitié de l’humanité.
Au point que se pose la question de l‘utilité des centres de recherches sur le monde arabe financés à grand frais par les contribuables français, qu’induit cette succession de bourdes, en Tunisie, en Égypte, en Libye, enfin en Syrie (4). Pour un surdoué, cela fait tâche.

Erreur fatale, tant pour le bilan diplomatique de la mandature présidentielle de Nicolas Sarkozy que pour l’ancien prodige gaulliste.

Métronome de ses propres revers, Juppé mutera au fur et à mesure de l’évolution du conflit syrien, par proximité électorale française, vers une posture philo sioniste, concédant à Israël le droit de modifier unilatéralement ses frontières, au mépris des principes du Droit international.

Erreur fatale, le choix de ses compagnons d’aventure: le premier, son mentor, Jacques Chirac lui vaudra le déshonneur d’une condamnation judiciaire, par substitution, pour emplois fictifs; le second, Nicolas Sarkozy, le déshonneur du ridicule, par l’usurpation du parti dont il a été pourtant le fondateur. On ne se méfie jamais assez de ses amis de trente ans.

L’homme qui a «trahi la confiance du peuple souverain»

Les avatars de Daewoo ou le bradage d’un joyau industriel pour un franc symbolique
«Le meilleur d’entre nous» est un piètre gestionnaire, c’est à tout le moins ainsi qu’il apparaîtra pour l’éternité. Pour l’homme du «Franc symbolique».

Au-delà de ses qualités, immenses, Alain Juppé passera à la postérité pour l’homme qui aura voulu brader, pour un franc symbolique, une entreprise stratégique «Thomson» et qui s’est délesté au profit d’intérêts privés de la plus importante compagnie maritime navale, la Compagnie générale maritime (CMA-CGM), d’un pays, la France, qui dispose d’un domaine maritime international parmi les plus importants du monde.

A moins que ce technocrate habile, fin connaisseur des arcanes administratifs, présumant toutefois de ses capacités, n’ait voulu tirer argument du formalisme bureaucratique de Bruxelles, les fameux «critères de convergence» de Maastricht, pour opérer la plus grande opération de délocalisation du financement occulte du RPR, le parti budgétivore chiraquien, dont il a été le responsable des finances à la Marie de Paris.

Sauf à considérer ces deux opérations comme une gratification du pouvoir chiraquien à des bailleurs de fonds électoraux, l’empressement de M. Juppé à lester son pays des joyaux de son économie n’a jamais trouvé explication convaincante.

Droit dans des bottes, comme il se plaît à se décrire, une raideur que confère une certitude suffisante, Alain Juppé, alors Premier ministre, passant outre aux conseils de prudence de son entourage, affiche, en 1996, au sortir d’un semestre social houleux, son intention de vendre au groupe Daewoo l’entreprise publique Thomson Multimédia, officiellement «très endettée», contre 1 franc symbolique après sa recapitalisation par l’État, à hauteur de 11 milliards de francs.

Curieux procédé qui consiste à doter en capital public une entreprise vouée à être cédée à des intérêts privés, qui plus est un groupe hors de la sphère francophone.

M. Juppé se justifiera en invoquant le motif de la «maîtrise des comptes publics», en conformité avec les critères de Maastricht, notamment le pacte de stabilité et de croissance. Le plan, il est vrai, avait facilité la qualification de la France pour l’euro, à la suite du passage du déficit public de 5,5 % du PIB en 1995 à 3,0 % en 1997

Mais le fait que le procédé ait été repris, avec les mêmes arguments, pour la cession de la Compagnie Générale Maritime, que de surcroît les deux bénéficiaires aient été des entrepreneurs proches du pouvoir chiraquien, que les entreprises en voie de cession, enfin, aient été des entreprises stratégiques viables, ont suscité des interrogations sur les motivations profondes de M. Juppé et de son mentor Jacques Chirac.

Thomson CSF survivra, en effet, à son potentiel repreneur, sinistré par une faillite frauduleuse, devenant même un groupe industriel français stratégique, s’articulant sur trois pôles: défense, aéronautique et sécurité. Le groupe français était donc, en termes économiques, un groupe viable. En tout cas infiniment plus viable que le repreneur Daewoo.

L’ancien patron Kim Woo-Choong, décoré par Alain Juppé, a été, lui, condamné par la justice sud-coréenne, le 30 mai 2000, à dix ans de prison pour fraude et détournement de fonds en liaison avec cette faillite retentissante.
En France, en dépit de nombreux avantages financiers dont il bénéficiera, de l’ordre de 46 millions d’euro depuis 1986, le groupe quittera la Lorraine en licenciant tout son personnel, soit 1200 salariés de trois sites français. Beau retour sur investissement pour les finances publiques françaises.

La Compagnie Générale Maritime, une ténébreuse affaire.

Quant à la Compagnie générale maritime, son histoire est moins linéaire: La CGM est à proprement parler une affaire de famille, tant par sa conception que par son exploitation qui mutera pour devenir une ténébreuse affaire dans le plein sens du terme. Première entreprise de navigation maritime en France, elle a été cédée à la firme libanaise Rodolphe Saadé et Frères pour 20 millions de FF après sa recapitalisation par l’état français pour un montant de 1,1 milliards de FF, soit un différentiel de 1,080 milliards de FF, record difficilement égalable dans les annales de la jonglerie de la finance internationale

La transaction qui s’apparentait à un bradage en tout point comparable à un autre avatar financier français, -le projet de cession de Thomson Multimédia au conglomérat défaillant sud-coréen Daewoo «pour un franc symbolique»-, s’est d’ailleurs faite, en 1996, sous le même gouvernement de M. Alain Juppé, à une époque où M. Bernard Pons, président de l’association des amis du président Jacques Chirac, officiait au ministère des transports, l’autorité de tutelle en la matière.

Principal bénéficiaire de l’opération, Jacques Saadé n’était rien moins que le partenaire de Rafic Hariri dans le grandiose projet Saidoun visant notamment à l’aménagement d’un port pour porte-conteneurs à Saida, au sud Liban, la ville natale du premier ministre libanais de l’époque.

Jacques et Johnny, les deux frères Saadé, nouveaux copropriétaires de la CGM, étaient des êtres antithétiques, nullement prédisposés à la synthèse et défiaient à ce titre les lois de la dialectique. L’aîné, Jacques, vibrionnant, est impulsif, le cadet, Johnny, obsessionnel, est compulsif. En un mot, deux êtres fratricides. Par ses multiples rebondissements, cette banale querelle de famille portait en elle le risque d’un dérapage vers une affaire d’état.
S’estimant abuser, le cadet poursuivra en effet de sa vindicte implacable son ancien mentor, non sans quelque succès, non sans mettre en émoi la quiétude de quelques hiérarques français, au point qu’il sera un jour demandé instamment au premier ministre libanais de l’époque de veiller à mettre bon ordre dans cette querelle de famille libanaise. Cela se serait, semble-t-il, passé en avril 1998 en marge de la 3me visite du président Jacques Chirac à Beyrouth à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle ambassade française dans la capitale libanaise.

Le différend sera réglé à la veille du retour au pouvoir de M. Hariri, en l’an 2000, mettant un terme à un différend qui menaçait d’empoisonner la présidence de son grand ami Jacques Chirac, au grand soulagement des grands protagonistes de l’affaire qui redoutaient qu’elle n’embrase les palais de la République et ne mette en péril la chiraquie d’entreprise. La compagnie se hissera par la suite au troisième rang mondial, avec 15 milliards de dollars de chiffre d’affaires, une activité stratégique et 4000 emplois en France, dont une bonne partie dans la région marseillaise. Sauf que les mauvaises habitudes ont la vie longue. La gestion hasardeuse de Jacques fragilisera la compagnie, faisant l’objet, en 2010, pour la deuxième fois en une décennie, d’un renflouement visant à combler un gouffre financier de 6,7 milliards de dollars. Privilège rarement concédé à tout autre entrepreneur français.

De quels secrets sont-elles donc porteuses les soutes de la flotte française, pour que la CGM soit bradée et régulièrement renflouée? Nul ne s’est encore hasardé à se poser des questions sur ce plan. L’histoire, seule, le dira (5).

Sauf qu’aucun membre du trio Chirac Hariri Jupé n’aura été épargné par le mauvais sort: Alain Juppé a été condamné le 1er décembre 2004 à 14 mois de prison avec sursis et une peine complémentaire d’un an d’inéligibilité par la cour d’appel de Versailles, pour «prise illégale d’intérêt».

Le milliardaire libano saoudien sera assassiné, trois mois plus tard, le 14 février 2005 et Jacques Chirac le pensionnaire posthume de Hariri, condamné pour abus de biens sociaux en 2011, premier chef d’État français à faire l’objet d’une condamnation judiciaire depuis le Maréchal Philippe Pétain en 1945.
«Le meilleur d’entre nous», au risque de se répéter, n’est vraiment pas un enfant de chœur. Sous l’égide de son mentor Jacques Chirac, Alain Juppé a personnifié mieux que quiconque «l’État RPR» tant décrié par ses adversaires pour ses extravagances. Ses performances de piètre gestionnaire, s’ajoutant aux accablantes motivations de sa condamnation -«avoir trahi la confiance du peuple souverain»- ont dissipé son halo de «martyr de la chiraquie» pour en faire un partenaire de plein exercice du chiraquisme d’entreprise. Un complice?

Le handicap dirimant Serguei Lavrov

Humiliation suprême: cet hyper capé de la méritocratie française, plein de morgue et de suffisance, aura droit à un traitement énergisant de son homologue russe Sergueï Lavrov.

Se vantant avec son compère du Qatar, Hamad Ben Jassem, de faire de la bataille de Bab Amro (Syrie), «le Stalingrad du Moyen orient», -qui s’est révélé un des grands désastres militaires de la diplomatie française-, Sergueï Lavrov, excédé par la morgue de son homologue français lui racrochera tout bonnement au nez sans jamais le reprendre au téléphone jusqu’à son départ du Quai d’Orsay.

En tournée pré-électorale à Alger, le «droit dans ses bottes» a néanmoins admis le 2 février 2016 que l’intervention militaire de la France et ses alliés de l’OTAN en Libye a été «un fiasco et un chaos».
Un aveu d’autant plus aisé qu’Alain Juppé était pilote de 3eme rang de l’affaire libyenne, surclassé par l’amiral Sarkozy et son lieutenant BHL, lesquels se vantent encore de nos jours d’avoir «libéré» la Libye de Kadhafi, alors que partout ailleurs ils seraient passibles de la Cour Pénale Internationale.

En quarante ans de carrière politique haut de gamme, ce lauréat du concours général en lettres classiques, pur produit de la voie royale de l’élitisme républicain (Normal sup, ENA et Sciences politiques) a fait perdre à ses compatriotes leur grec et leur latin, leur moral même, par sa gestion du conflit syrien, par la mansuétude qu’il a témoignée au fossoyeur du gaullisme Nicolas Sarkozy, par la succession enfin de scandales politico-financiers qu’il aura générés de l’affaire de l’appartement de son fils Laurent, au scandale Thomson, de l’affaire de la Compagnie Générale Maritime, au scandale de la gestion du budget de la Mairie de Paris et du RPR.

«La France n’est plus audible. Regardez sur un certain nombre de négociations, nous sommes complètement marginalisés. Madame Merkel a été toute seule à négocier avec Monsieur Erdogan», relevait Alain Juppé, en 2016, à la sixième année de la guerre de Syrie?. A qui la faute?

Alors? Juppé, le meilleur d’entre nous ? Vraiment le meilleur ? Vraiment ? Franchement pas.

Notes

  1. Bernard Henry Lévy, in «La guerre sans l’aimer», Édition Grasset- Novembre 2011, récit de l’exposition médiatique du philosophe au printemps 2011 en Libye.
  2. «Libye: Juppé remanié par BHL» par Daniel Schneidermann, Fondateur d’@rrêt sur images Cf. RUE 89 en date du 13 mars 2011.
  3. Basma Kodmani est la fille de Nazem Kodmani, ancien ambassadeur de Syrie en France, décédé en 2008 est l’artisan du rétablissement des relations diplomatiques entre la France et la Syrie après la rupture de Suez (1956. A son retour à Damas, le diplomate a été en charge du département Europe occidentale au ministère syrien des Affaires étrangères, particulièrement du suivi du dossier France, émargeant une large fraction de sa carrière sur le budget du pouvoir bassiste.
    Sa mère, Hyam Mardam Bey, est la nièce de Jamil Mardam Bey, le dirigeant syrien de l’époque du mandat français et cousine de Farouk Mardam Bey, l’éditeur franco syrien. Basma Kodmani a été, tour à tour, chercheuse à l’IFRI, puis directrice régionale de la Ford Foundation au Caire avant de diriger l‘ARI (Arab Reform Initiative).
    Cette structure, financée par des fonds mixtes notamment des Émirats arabes Unies, a été initiée par Harry Siegman, membre du Council of Foreign relations, activiste influent de la communauté juive progressiste de New York, via son lobby «ME-USA project», le projet américain pour le Moyen-Orient.
    A propos de Jamil Mardam Bey
    http://www.madaniya.info/2016/09/30/franc-maconnerie-dans-le-monde-arabe-et-musulman-2-2/
    Auditrice assidue du Forum de Bilderberg, la plate forme décisionnelle des cosmocrates de la trilatérale (États-Unis, Japon, Europe), Basma Kodmani a été présentée lors de la dernière session du Forum qui s’est tenu du 6 au 12 juin à Chantilly (Virginie) a été inscrite sous la mention «International», alors qu’elle est de nationalité française, d’origine syrienne, seul participant à bénéficier de ce label, comme pour suggérer son cosmopolitisme, frappant de caducité sa présence au sein de l’opposition syrienne de France, dont elle ne revendique ni la nationalité française, ni la nationalité syrienne
  4. Sur la problématique de l’opposition syrienne cf. à ce propos https://www.renenaba.com/la-controverse-a-propos-de-basma-kodmani/
    https://www.renenaba.com/syrie-opposition-un-paravent-kurde-a-la-tete-de-lopposition-off-shore/
    https://www.renenaba.com/un-paravent-kurde-a-la-tete-de-lopposition-off-shore-2/
  5. Pour aller plus loin sur la filière libano africaine de l’affairisme chiraco-haririen, cf. -«Hariri, de père en fils, hommes d’affaires, premiers ministres» René Naba – Éditions L’Harmattan-Février 2011.
    A propos de Nicolas Sarkozy
    http://www.madaniya.info/2016/11/21/nicolas-sarkozy-un-president-qui-na-pas-ose-franchir-le-peripherique-de-sa-capitale/
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